Collèges privés : Guerre ouverte entre les Managers et la PSEA

  •  Ramparsad Mungur (MPSSU) : « Nous irons en Cour pour contester des décisions officielles! »
  • – L’intervention du PMO sollicitée par ce groupe de managers au sujet des « décisions unilatérales » et de « l’attitude cavalière» de l’organisme de Beau-Bassin

C’est la guerre ouverte entre la Managers Private Secondary Schools Union (MPSSU) et la direction de la Private Secondary Education Authority (PSEA). Les dirigeants de ce syndicat des managers en ont assez de ce qu’ils qualifient d«’attitude cavalière » de la direction de cet organisme face à leurs nombreuses demandes pour une rencontre afin de discuter de certaines décisions qu’ils qualifient « d’unilatérales » et qui sonnent comme une « menace pour la survie » de leurs écoles. Ils ont décidé d’avoir recours à une action légale pour contester certaines décisions et ont eu une nouvelle séance de travail hier après-midi avec leurs hommes de loi. La MPSSU a aussi demandé une rencontre avec le PMO pour exposer leurs doléances, mais cette instance leur a répondu que « the matter has been refered to the Ministry of Education ».

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Les dirigeants de la MPSSU évoquent les 40 ans d’existence de leur syndicat, reconnu par le Registrar of Association, et ajoutent que c’est « la plus ancienne organisation des managers des collèges privés ». Ramparsad Mungur, porte-parole de la MPSSU, affirme que depuis plus de 50 ans, les écoles membres de cette association « sont au service de tous les enfants mauriciens, indistinctement », et que leurs portes « sont ouvertes particulièrement à une catégorie d’enfants, qui ne trouvent pas leurs places dans les grands collèges » d’Etat et privés.

« Comment se fait-il que la direction de la PSEA décide d’ignorer l’existence de la MPSSU et discute avec un petit groupe de personnes qui ne sont pas représentatives de l’ensemble du secondaire privé ? » souligne avec colère le porte-parole de la MPPSU. «Il y a beaucoup de questions qui nous préoccupent. Puisqu’il y a refus de la part de la PSEA de nous écouter, nous avons décidé de nous tourner vers la Cour suprême pour obtenir des explications ! » annonce Ramparsad Mungur, qui fait état d’une « longue réunion de travail » que les dirigeants de la MPSSU ont eue jeudi avec leurs conseillers légaux.

Les membres de la MPSSU voudraient avoir des explications au sujet des nouvelles exigences de cet organisme concernant les laboratoires/“specialist rooms” ainsi qu’au sujet des “norms and standards” pour les “recreational activites/library and audio-visual rooms”. Si la direction de la MPSSU est d’accord qu’il faut constamment apporter des améliorations à l’environnement scolaire, en revanche, elle ne comprend pas, dit-elle, la pertinence de certaines décisions. « As a trade union, despite our request to your authority, neither we have been informed about the rationale behind the above (“norms and standards for academic and recreational facilities -2019”, Ndlr) nor we have been consulted », écrit la MPSSU dans une lettre adressée au directeur de la PSEA le 20 mars dernier.

Par ailleurs, un autre sujet qui fâche les membres de la MPSSU depuis quelque temps a trait à l’octroi de la “Teaching Licence”. Selon cette association, la PSEA a fixé de « nouveaux critères », lesquels seraient « très flous ». La MPSSU affirme que ses membres n’ont reçu aucun communiqué de la PSEA relatif à l’octroi de cette “Teaching Licence”. « Nous avons compris qu’il y a eu des changements lorsque des jeunes diplômés que nos membres voulaient recruter pour certaines matières ont fait savoir qu’ils n’avaient pas obtenu leur “Teaching Licence” de la PSEA. D’après les témoignages recueillis, il y a beaucoup de variances dans ces nouveaux critères et cela cause beaucoup de problèmes dans les exercices de recrutement. Sans compter que cela pénalise aussi les jeunes diplômés voulant se lancer dans l’enseignement », explique Ramparsad Mungur.

Selon ce dernier, à la PSEA, les pouvoirs pour l’octroi ou non de la “Teaching Licence” seraient actuellement « entre les mains d’une seule personne ». La MPSSU suggère ainsi la mise en place d’un comité composé de professionnels de l’enseignement et possédant une certaine expertise dans les différentes filières d’études figurant au programme de Cambridge pour analyser les demandes de licences.

Toujours par rapport à la “Teaching Licence”, d’après les dirigeants de la MPSSU, des détenteurs de diplômes universitaires en pharmacie, et même en médecine, souhaitant enseigner des matières scientifiques, ont été freinés dans leur élan car la PSEA leur a refusé la “Teaching Licence” obligatoire. « Qui sont les plus aptes à enseigner la biologie et la chimie si ce ne sont les diplômés en pharmacie et en médecine ? On ne comprend pas le refus de la PSEA ! » s’indignent des managers de collèges.

Ces derniers donnent quelques autres exemples de demandes de “Teaching Licence” rejetées par l’organisme de Beau-Bassin alors que les demandeurs, selon la MPSSU, détiennent aussi un “full SC” et un “full HSC”, soit les diplômes académiques de base qu’exige la PSEA. Des managers de la MPSSU citent les cas suivants : des diplômés en “Civil Engineering” et d’autres en “Graphic Design” qui voulaient être professeurs de “Design & Technolgy”; des diplômés en “Food Science” et certains diplômés en “Nutritional Sciences” ne sont pas autorisés à enseigner “Home Economics”; des détenteurs de diplômes en informatique, avec une spécialisation en “Web Design”, ne sont pas autorisés à enseigner “Computer Sciences/Computing”. « La PSEA a-t-elle examiné en profondeur le contenu du programme d’études universitaires, et dans lesquelles ces demandeurs ont décroché leurs diplômes ? A-t-elle examiné les programmes d’études de Cambridge dans les différentes matières ? Cet organisme a-t-il l’expertise nécessaire pour affirmer que ces demandeurs n’ont aucune compétence pour enseigner le programme d’études de SC/HSC ? » demandent avec colère les dirigeants de la MPPSU. Mais ce qui rend perplexe ces derniers, c’est le fait que plusieurs jeunes diplômés, à qui la PSEA avait refusé dans le passé une “Teaching Licence”, ont par la suite décroché un job de professeur dans le secondaire d’État…

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