Dr Vickram Bisoonauth :« Il y a une volonté affichée de produire nos propres satellites »

Baptisé MIR-SAT 1, le premier satellite mauricien d’observation de la Terre, sera mis sur orbite en avril 2020. C’est ce qu’a confirmé, à Week-End, le Dr Vickram Bisoonauth, coordinateur de recherche du Mauritius Research Council (MRC), responsable du projet et opérant sous l’égide du ministère des Technologies de l’information et de la communication. Le nano satellite, en cours de construction en Écosse, collectera plusieurs types de données qui serviront notamment aux activités cartographiques et au suivi des évolutions environnementales.

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Pendant des décennies, chaque génération de satellites a été plus sophistiquée et coûtant plus cher que la précédente et nécessitant une logistique complexe d’installations, de lancement et de stations de surveillance, etc. Ces dernières années, cependant, les progrès de l’électronique, de l’énergie solaire et l’avancée d’autres techniques encore ont permis de réduire drastiquement la taille et le coût des satellites, parmi lesquels le CubeSat, un satellite de petite taille, de seulement 10 centimètres, que Maurice, pour la première fois de son histoire, lancera dans l’espace, à près de 400 km de la Terre, en avril 2020. Outre un investissement de Rs 15 millions par le gouvernement mauricien, ce projet a été rendu possible grâce à la victoire remportée dans une compétition par une équipe multi-institutionnelle, dirigée par le MRC, l’année dernière, au Japon.

Réservée aux pays en voie de développement, la KiboCUBE Competition est organisée annuellement grâce à une collaboration entre l’United Office for Outer Space Affairs (UNOOSA) et la Japan Aerospace Exploration Agency (JAXA). La conception et la construction du premier satellite cube mauricien, le MIR-SAT1, retenues par le jury, a permis au MRC de remporter le prix d’un lancement gratuit dans l’espace de l’engin à l’International Space Station (ISS), par JAXA, à bord d’une fusée. L’équipe de concepteurs du MRC est composée du Dr Vickram Bisssonauth, de Faraaz Shamutally, Ziyaad Soreefan, Jean-Marc Momplé, Koushul Narrain et Pawan Hurnath.

Le menu satellite, dont la masse est de l’ordre d’un kilogramme, est d’une durée de fonctionnement de deux ans. Le MRC, qui a travaillé à son l’élaboration, bénéficie, pour l’assemblage, de l’expertise du fabricant de satellites Clyde Space, situé à Glasgow, en Ecosse. « La construction du satellite qui se déroule actuelle- ment en Ecosse est le fruit d’une coopération exemplaire entre nos ingénieurs et les experts de Clyde Space qui ont validé notre design, tout en s’assurant que ça va marcher électronique- ment et satisfaire les conditions de JAXA », a confié à Week-End le Dr Vickram Bisoonauth, qui ajoute que l’appareil sera trans- porté au Japon en janvier 2020 avant son lancement en avril.

A l’aide d’une caméra thermique infrarouge à ondes longues, le MIR-SAT1 captera des images de Maurice et des régions avoisinantes qui seront ensuite recueillies par une station située dans les locaux du MRC à Ebène. Ces données seront utilisées pour le renforcement des capacités, de la recherche appliquée et de l’innovation dans des secteurs liés aux problèmes nationaux, tels que l’environnement.

La construction de la station de réception, qui reçoit déjà des signaux d’une dizaine de satellites de communication à travers le monde, sera complétée en décembre. « Une petite initiative, mais significative, car dans ce secteur émergeant, il y a une volonté affichée de produire, à long terme, nos propres satellites », souligne le Dr Vickram Bisoonauth. Quant au Dr Michael Atchia, président du MRC, il soutient que « grâce à ces minuscules satellites standardisés, les expériences spatiales sont désormais à la portée des équipes de recherche les plus petites. Au MRC, bien que l’on reconnaisse que cette aventure est une grosse responsabilité, et représente un grand défi, nous sommes fiers de présenter ce projet à la population ».

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