UNE DEUX AVEC SUBIRAJ GUJADHUR : « Je pense mériter une licence d’entraîneur »

Subiraj Gujadhur, remporter trois courses par les temps qui courent n’est pas donné à tout le monde. C’est pourtant ce qui a été réalisé de votre côté. Vos commentaires ?
— Ecoutez, je dois vous avouer que nous nous attendions plus à un doublé qu’à un triplé. L’occasion nous a été donnée pour remporter trois courses et nous avons saisi notre chance. Nous l’avons prise à deux mains. Cirac a été bien régulier dans ses performances et sa victoire était quelque part logique. Scorecard avait réalisé une bonne entrée en matière et avait même gagné sur tapis vert après la disqualification de Mount Hillaby. Il n’a fait que confirmer la confiance placée en lui. Quant à Martin, ce fut une bonne surprise. On le voyait plus accrocher un accessit que de remporter la course. Sa ligne était un obstacle difficile à surmonter, surtout sur 1000m.
Subiraj Gujadhur, votre présence à Port-Louis s’est fait remarquer ces derniers temps. On vous voit en fait beaucoup plus en première ligne…
— Notre établissement est composé d’un plus gros effectif cette saison. C’est tout à fait normal qu’on me voie plus souvent au Champ de Mars ces derniers temps. C’est aussi vrai de dire que mon père se fait quelque peu vieux et a pris un peu de recul. Ce n’est toutefois pas pour autant que c’est moi qui tiens la barre. Je l’aide du mieux possible pour que nos membres ne soient pas lésés.
Vous avez été l’assistant de votre père pendant de nombreuses années, ne serait-il pas temps de voler de vos propres ailes ?
— Quand le besoin se fera sentir, j’en ferai la demande. Ce n’est pas pour demain.
Vous êtes sûrement au courant que tout demandeur d’une licence d’entraîneur doit impérativement passer par des examens maintenant ?
— Oui, je suis au courant. Je suis aussi d’avis qu’après avoir été assistant entraîneur pendant plus de vingt années et assumé la suppléance en plusieurs occasions quand mon père  était absent, on aurait pu m’octroyer une licence de facto. Mais s’il faut impérativement passer par des examens, je le ferai. Je voudrai aussi souligner qu’il y a certains qui ont pu obtenir une licence d’assistant entraineur sans passer devant des examinateurs.
Votre nouveau jockey Marco Van Rensburg frappe d’entrée. Cela a sûrement dû vous faire plaisir, n’est-ce pas ?
— Oui, c’est évident que cela fait plaisir. La coïncidence a voulu qu’il l’emporte dès sa première monte comme cela avait été le cas avec Wiggins la saison dernière. Marco Van Rensburg est un jockey que nous avions déjà contacté auparavant. Les démarches n’avaient pas abouti du fait qu’il était déjà engagé avec d’autres entraîneurs en Afrique du Sud. On est à nouveau entré en contact avec lui et il s’est dit disposé à venir.
Vu que vous possédez une bonne cravache maintenant, est-ce que vos objectifs du début de saison ont changé ?
— Non, il n’y a rien de changé. Notre but est toujours de remporter le plus de courses possible pour faire plaisir à nos membres qui ont beaucoup investi cette saison.
Avez-vous toujours des visées sur le Barbé ?
— Plus maintenant. On avait pensé à Ashanti Gold après son début de saison tonitruant, mais il a montré ses limites quand il a été confronté aux meilleurs. On a dû revoir ses ambitions à la baisse et nous n’aurons malheureusement pas de représentant pour essayer de conserver le trophée remporté par Polar Bound.
Il n’empêche que vous avez des chevaux sur lesquels vous allez compter durant la saison, tout en espérant qu’il montent en grade ?
— Effectivement, nous comptons surtout avec les nouvelles unités et on espère qu’elles seront à la hauteur des espérances. Et là, j’ai en tête Mr Leyend et Independence alors que les anciens tels Captain Magpie et autre Midnight Master sont, à notre avis, capables de progresser davantage.
Parmi vos trois vainqueurs de samedi dernier, il y en a un, Martin, qui a été une petite surprise. Ce cheval semblait perdu pour la compétition la saison dernière, mais vous être parvenu à le remettre sur pied. Racontez-nous …
— Je dois tout d’abord remercier ses propriétaires pour leur patience. Le cheval était considéré comme crippled. Il était boiteux et on ne savait pas où était son problème. D’où la décision de l’envoyer à la mer durant l’intersaison pour qu’il heal by himself. Son travail était spécialement constitué de baignades et de marche dans l’eau de mer. Il a débuté sur 1000m et n’avait pas obtenu un bon parcours. Il devait être à nouveau aligné sur le kilomètre, mais la course a été annulée. Il s’est retrouvé sur 1365m, un parcours rallongé et il faut aussi souligner que l’état de la piste avec laquelle il a dû composer lors de la 7e journée était exécrable. Samedi, il avait sa ligne contre lui, mais il a démontré de quoi il est capable. Martin appartient à des propriétaires qui nous ont rejoint récemment et c’est bien que ces derniers aient remporté une course.
En parlant de la mer, quels sont les chevaux qui y séjournent ?
— Ce n’est que pendant l’intersaison que nous pouvons maintenant y faire séjourner les compétiteurs. Le centre de Poste Lafayette, pendant la saison de courses, accueille surtout les chevaux et autres géniteurs qui y transitent avant d’être dirigés vers les grands centres hippiques tel Dubai.  Pour revenir au centre de Poste Lafayette, sachez que nous avons organisé une journée portes ouvertes ces deux dernières saisons. Le public a eu l’occasion de s’approcher des chevaux et aussi de voir comment ils vivent quand ils sont au bord de la mer. Je pense que ce serait une bonne chose que le Mauritius Turf Club aille dans la même direction en ce qui concerne le Champ de Mars pendant l’intersaison. Le public pourrait avoir une meilleure idée de tout ce qui touche au cheval et pourquoi pas aussi être plus proche du day to day running du club. Je pense surtout à la façon de lire une course par les Racing Stewards, le toilettage du cheval, son ferrage, sa nutrition etc. Ce serait un «plus» pour tous ceux intéressés par les courses. Je sais qu’on l’a déjà fait au Centre Guy Desmarais à Floréal, mais à Port-Louis, ce serait plus intéressant.

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