Éducation tertiaire : Controverse sur la nomination du DG de l’UTM

Un candidat envisage de porter plainte à l’EOC.

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Encore une nomination qui entraîne son lot de contestations. À peine nommé pour assumer le poste de directeur général de l’University of Technology Mauritius (UTM), il se voit déjà sous les feux des projecteurs. L’University of Technology Mauritius Employees Union (UTMEU) ne compte pas baisser les bras en vue de faire la lumière sur ce recrutement.

De son côté, la direction de l’UTM soutient que « tout a été fait selon les règles ».

Même si le nom du nouveau directeur général n’est pas confirmé par la direction de l’UTM, il s’agirait de Keith David Thomas, un Britannique qui assumera officiellement ses fonctions à compter du 1er septembre. Il remplacera ainsi l’Officer-in-Charge, Kiran Bhujun, qui assumait son rôle depuis que le contrat de l’ancienne directrice générale de cette institution supérieure, Sharmila Seetulsingh-Goorah, n’avait pas été renouvelé. « J’ai effectué des recherches sur ce monsieur mais il paraît qu’il n’y a pas de publications sur son nom. Étant donné qu’il est un Associate Professor, je pense qu’il aurait dû y en avoir », soutient le président de l’UTMEU, Vikash Sewsagur, au Mauricien.

Selon lui, le 25 janvier était la date finale pour la soumission des candidatures pour ce poste, et six mois ont été nécessaires pour parvenir à nommer le nouveau directeur général. « Je pense qu’il y a anguille sous roche concernant cette nomination. Cela démontre qu’on protège l’Officer-in-Charge de l’UTM pour que ce dernier obtienne des allocations pour au moins un an et, après ce temps, il aura tous les bénéfices auxquels il a droit », avance le syndicaliste, qui ne voit pas d’un bon œil le timing de cette nomination.

Pour Vikash Sewsagur, ce poste « aurait pu être offert à un Mauricien » qui a postulé. Les professeurs Theeshan Bahorun, Sunjiv Soyjaudah et Ramma du Mauritius Institute of Education, tous des Mauriciens, avaient en effet postulé. « Ce sont des professeurs qui ont postulé, des gens ayant fait leurs preuves », dit-il. Et de poursuivre : « Theeshan Bahorun, scientifique de formation, a obtenu plusieurs prix pour ses recherches mais n’a pas obtenu le poste. De l’autre côté, le Dr Hemant Chittoo, Associate Professor, qui a assuré le fonctionnement de l’UTM pendant 19 mois, n’a pas été retenu. »

Le syndicaliste s’interroge également sur le salaire qu’offrira l’UTM au nouveau directeur. « Allons-nous lui offrir Rs 165 000 par mois ou aura-t-il un gros “package” ? Mais s’il l’obtient, cela lui demandera beaucoup de temps pour connaître la culture mauricienne », évoquant par ailleurs des lois du travail du pays.

Vikash Sewsagur estime que tout ceci démontre clairement « un gaspillage des fonds publics ». Il rappelle que le gouvernement, en 2014, avait parlé « d’appliquer la méritocratie dans les institutions » mais constate que « tel n’est pas le cas ». Et de poursuivre : « Le Dr Hemant Chittoo a travaillé à l’UTM depuis sa fondation et n’est pas nommé à ce poste sur une base de méritocratie. Cela démontre que le gouvernement n’honore pas sa parole. » Il estime que ce poste « aurait dû venir à Dr Hemant Chittoo ».

Vikash Sewsagur soutient que les candidats devaient envoyer leur candidature au président du conseil d’administration de l’UTM, Raj Makoond. « On avait donné une adresse et à aucun moment il n’a été mentionné d’envoyer la candidature par courriel. Est-ce que les étrangers qui ont postulé pour le poste l’ont ainsi fait ? Lorsque les entretiens se déroulaient en ligne, des normes internationales étaient-elles respectées ? » se demande-t-il.

Selon ses renseignements, ils sont quatre étrangers à avoir postulé. Vikash Sewsagur demande « où l’annonce a été publiée pour que des étrangers puissent postuler ». Il poursuit : « A-t-on mis cette annonce sur des journaux internationaux ? Comment ont-ils su que ce poste était vacant ? » Le syndicaliste dit ne « pas croire que les universitaires soient en manque d’activités pour passer du temps sur Internet rien que pour voir des postes vacants ailleurs ».

Cette nomination de Keith Thomas n’a pas laissé insensibles plusieurs candidats. Selon nos renseignements, l’un d’eux compte bientôt se rendre à l’Equal Opportunities Commission (EOC) pour dénoncer ce qu’il qualifie « d’injuste » dans la manière de choisir le candidat idéal pour ce poste. « Comment cette personne était-elle au courant que ce poste vacant existait ? Comment a-t-elle postulé ? » se demande un candidat déchu, constatant que le travail effectué par l’UTM dans la nomination du nouveau directeur général « n’était qu’un show ».

Selon le syndicaliste, l’UTM procédera bientôt au recrutement de certaines personnes pour des postes spécifiques. « Si nous n’avons pas de candidats internes, nous ferons appel à ceux de l’extérieur. Mais pourquoi cette même procédure n’a-t-elle pas été appliquée pour le poste de Registrar, du Head of Finance et du directeur général ? Nous avons des personnes qualifiées à l’UTM », dit-il. Vikash Sewsagur dit ne pas comprendre pourquoi la direction a cherché ailleurs alors que tous ces postes auraient pu être remplis à l’UTM. « Cela démontre que la direction ne fait pas confiance à son personnel », observe-t-il.

Au niveau de la direction de l’UTM, ce poste a été publié dans la presse locale et sur le site Internet de l’université. La direction avance que le 28 mai le Britannique a accepté le poste qu’il occupera dans plus de deux mois.

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