LE FAIT DE L’ANNÉE: L’illégitimité de la Fédération mauricienne de Natation

On s’étonnait, à pareil époque l’année dernière, de l’implosion soudaine de la Fédération mauricienne de Natation (FMN) alors que toutes les données sportives jouaient en sa faveur. Surtout après la prestation des nageurs aux Jeux des Iles des Seychelles. D’une situation paradoxale, la FMN est passée au FAIT DE L’ANNÉE 2012 puisque cette fédération s’est retrouvée durant toute l’année avec un comité illégal, qui fut constitué le 20 janvier dernier au terme d’une assemblée générale convoquée par Doreen Tiborcz à l’hôtel St-George à Port-Louis. Par ricochet, ce même comité n’est toujours pas reconnu par le ministère de la Jeunesse et des Sports qui reproche toujours à l’ex-présidente de la FMN d’avoir agi en contradiction avec le Sports Act.
2012 a été sans nul doute une année de folie pour la natation mauricienne, avec pour conséquence une absence totale de compétitions pour les nageurs sur le plan national. En effet, après la mise en place de ce comité illégal en présence du Chef du Département légal de la FINA (Fédération Internationale de Natation), Chief Thomas Olatokunbo n’a pas fait bouger d’un iota le ministre Devanand Ritoo sur sa position par rapport à la FMN. La rencontre au-préalable entre les deux hommes ne donnera rien, puisque le Nigérian avait même balayé d’un revers de main une proposition du ministre des Sports pour remettre en place un comité intérimaire. L’assemblée générale tenue en l’absence des trois représentants de la région du nord et de Wendy Meeterjoye de Port-Louis.
4 démissions
Aussitôt constitué avec Doreen Tiborcz comme présidente, ce comité n’a pas été reconnu par le ministère de la Jeunesse et des Sports en dépit d’une rencontre secrète entre le ministre et la présidente de la FMN illégale le 24 février et l’entrée du Comité Olympique Mauricien (COM) dans la danse lors d’une réunion au sommet le 29 février 2012. Dans ce duel entre la FMN et le MJS, l’appui du COM et de la FINA n’a pas fait bouger ce dossier.
Le comité illégal de la FMN a essayé par tous les moyens de sortir la tête de l’eau. Mais le fait que le MJS a décidé de garder sous scellés les locaux de la fédération à la piscine Serge Alfred, et de ne pas accorder le droit à ce comité de tenir des compétitions dans la piscine de l’état a fini par faire la présidente du comité illégal de la FMN  jeter l’éponge le 5 juillet pour confirmer l’incapacité de son comité à organiser une compétition.
Cependant, l’enlisement de ce comité directeur illégal ne faisait que commencer. La nouvelle tomba le 27 juillet avec la démission du vice-président, Kee Sing Poo Cheong avec pour raison le refus de la présidente du comité illégal de la FMN de laisser les nageurs de son club (CAMO), de même que ceux du CNS, mais qui sont bénéficiaires, aller participer aux Championnats de La Réunion. Cette décision va être suivie d’une série de trois autres démissions dont celle des deux représentantes de la région de Port-Louis, nommément Aline Kong et Fawrez Baboo le 10 juillet et celle de Connie Verny le 5 septembre.
Le spectre des clubs fictifs
Légalement, la FMN s’enlise dans une situation compliquée d’autant plus qu’elle n’est plus en conformité avec les lois qui régissent les associations à Maurice. D’autant plus que le Registrar of Associations avait, dès le 22 juillet, annoncé les couleurs en déclarant ce comité illégal. Il aura fallu une réunion à Londres, durant les Jeux Olympiques, entre le ministre Devanand Ritoo et Julio Maglione, le président de la FINA, pour trouver un semblant d’apaisement dans cette situation. Car le président de la FINA devait accepter le fait que la FMN réorganise des nouvelles élections, «from stratch», malgré que le 22 juin Doreen Tiborcz avait organisé une conférence de presse pour dire que son comité tiendra pendant 4 ans.
Mais cette histoire aussi burlesque n’a pas connu de fin après la rencontre de Londres. Puisque 11 des 15 clubs affiliés à la FMN ont entré une action en justice le 7 septembre pour réclamer des nouvelles élections (voir hors texte). Dans leur plainte les clubs tirent aussi la sonnette d’alarme sur le spectre de l’arrivée en masse de clubs fictifs au sein de la fédération.
Dans cette histoire, il est à noter que ceux qui sont restés au sein de ce comité illégal de la FMN n’ont  pensé qu’à leurs petites personnes. En particulier Doreen Tiborcz et Souriendra Seebaluck, qui, malgré l’absence de compétition à Maurice ,ont été de tous les voyages financés par la Fédération Internationale. Leurs voyages « touristiques » ont commencé à Londres, Moscou pour conclure avec Istanbul. Souriendra Seebaluck est rentré dans l’histoire du sport mauricien comme le seul entraîneur à avoir, primo, le titre d’entraîneur national, secundo,à avoir voyagé avec des nageurs de la sélection mais avec la particularité de n’avoir jamais entraîné un seul de ces nageurs. Une façon pas très sportive pour entrer dans l’histoire… sportive de ce pays. Alors que Doreen Tiborcz, elle, est devenue celle qui passe ses convictions personnelles avant la performance des athlètes. Pour preuve, ses tentatives ratées de passer par la grande porte pour devenir un membre du comité directeur de la FINA.

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