FESTIVAL DE THÉÂTRE : Une formule prometteuse qui n’existe pas ailleurs, selon Bernard Faivre d’Arcier

Une fois n’est pas coutume, les comédiens et membres du jury du festival Passe-Portes ont atterri à Plaisance avec une heure d’avance hier en fin de matinée. Ce sympathique contretemps a un peu bousculé le protocole d’accueil que les organisateurs avaient mis en place, mais tout le monde était content de poser pied sur la terre ferme. Notamment Bernard Faivre d’Arcier, qui loue volontiers l’originalité et la pertinence de ce festival, qu’il suit depuis le début.
Bernard Faivre d’Arcier est pour ainsi dire le parrain de Passe-Portes et, peutêtre, son porte-bonheur, distillant ses précieux conseils pour la conception et le déroulement de ce festival à Catherine Swaguemakers et François Moravic depuis les débuts, à l’île de Ré, en France, il y a cinq ans. Il était le président du jury de la première édition, en 2009, et a certainement contribué à la réussite de cet événement théâtral et musical, qu’il continue de suivre, en partageant cette année la présidence du jury avec la comédienne aux 141 films, Claudia Cardinale.
Ayant dirigé le festival de théâtre le plus connu de France pendant 14 ans, à Avignon, notre interlocuteur est passé un peu plus au nord depuis, en présidant notamment les Biennales de Lyon, à savoir celles de danse et d’art contemporain, quand il n’est pas consultant pour de nombreux festivals. « Passe-Portes est né de l’idée, nous expliquaitil hier à l’aéroport, de créer des concours de maquettes pour des jeunes compagnies en invitant non seulement le public, mais aussi des professionnels pour aider à la production complète du spectacle lauréat. Il n’y avait pas d’équivalent en France. Quand Catherine Swaguemakers et François Moravic m’ont contacté à l’origine, j’ai trouvé que c’était bien et nouveau. »
Notre interlocuteur nous explique, par exemple, que le Off à Avignon ne présente que des projets en intégral, que cela coûte cher aux compagnies qui doivent louer des lieux… « À Passe-Portes, il suffit de venir par exemple avec un acte de Claudel, et non pas la totalité de la pièce, pour savoir si c’est intéressant de la développer. Je pense que c’est une formule prometteuse, originale, qui n’existe pas ailleurs. »
À notre question sur les effets à long terme pour les jeunes gens de théâtre qui présentent leur projet, il répond : « Oui, ça a des effets à long terme. Par exemple, le premier lauréat, Thomas Condemine, que j’avais lancé à l’époque avec le premier jury, est maintenant coproduit avec des scènes nationales et il est désormais acquis qu’il va faire une grande carrière. » Bernard Faivre d’Arcier est déjà venu à Maurice en 2009 sur une invitation du centre culturel français pour donner des conférences entre autres sur le festival d’Avignon. Aussi avait-il gardé de ce voyage un contact avec Miselaine Duval, qui s’est perpétué depuis. Il ajoute à l’intention des organisateurs du festival : « Catherine et François ont une énergie folle. Ils sont vraiment passionnés de théâtre et savent créer une ambiance de partage dans ce festival au cours duquel tout le monde voit les spectacles des autres. Cette formule est aussi originale en ce sens-là. »

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