France: le chef Marc Veyrat exige en justice les critères du guide Michelin

Le guide Michelin, bible française de la gastronomie, avait retiré au chef Marc Veyrat une de ses trois étoiles: le cuisinier réclame devant la justice mercredi « la trace des débats » expliquant ce déclassement.

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Fait rarissime, si ce n’est unique, le célèbre cuisinier au chapeau noir exige notamment devant le tribunal de grande instance de Nanterre, près de Paris, des éclaircissements sur les méthodes d’évaluation et la formation des inspecteurs du guide qui ont présidé à la rétrogradation de son restaurant La Maison des Bois, à Manigod, dans les Alpes françaises.

« Ce qui est en jeu, c’est l’application par le guide de son propre critère » de classement, a indiqué à l’AFP Emmanuel Ravanas, son avocat, avant l’audience. « On nous dit qu’il y a des règles », notamment « que, pour l’attribution des plus hautes distinctions, il doit y avoir des débats au niveau européen » au sein des instances du guide. « Alors, nous disons +Montrez-nous la trace de ces débats+… Mais on se heurte à un débat avec le vide », a regretté le conseil.

Absent de l’audience de référé (procédure d’urgence) devant le tribunal de Nanterre mercredi, Marc Veyrat réclame par ailleurs de ne plus être référencé dans les éditions ultérieures du Michelin, ce que le guide refuse. Et demande à être indemnisé d’un euro symbolique pour le préjudice subi.

Après le déclassement de son établissement, le cuisinier s’était en effet dit en « dépression ».

« La justice a autre chose à faire que de soigner l’ego démesuré de M. Veyrat qui s’intéresse aux conditions d’attribution des étoiles quand il les perd et bizarrement jamais quand il les gagne », a estimé avant l’audience Richard Malka, l’avocat du guide gastronomique, interrogé par l’AFP.

« M. Veyrat serait-il mauvais perdant? », s’est encore interrogé le conseil, indiquant défendre pour sa part « la liberté de critique d’un homme public, surtout quand il propose des repas à 500 euros ».

Estimant se trouver face à une procédure abusive, le Guide Michelin réclame au chef cuisinier 30.000 euros de dommages et intérêts.

Cette attaque en justice aurait notamment pour origine des propos, a expliqué le chef cuisinier, selon lesquels un inspecteur aurait décelé du cheddar dans l’un de ses plats, lui qui se targue de n’utiliser que des produits de son terroir natal.

Des propos « invraisemblables et inventés de toutes pièces », selon la partie adverse.

La Maison des Bois fait toujours partie, dans l’édition 2019 du guide, des 85 restaurants français bénéficiant de deux étoiles.

cal/tib/lv/cr

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