Inondations à Fond du Sac et Cottage : Les autorités au banc des accusés

Qu’est-il advenu de l’Emergency Flood Rehabilitation Programme? Une nouvelle fois, la région Nord a été accablée par les averses, mardi dernier. Plus particulièrement à Fond du Sac et Cottage où, en deux heures, l’eau est montée et a envahi les maisons, détruisant sur son passage meubles et provisions des habitants. Une situation déplorable et exaspérante car “sak fois même zafer”, disent les habitants de ces régions. Si la SMF et les pompiers ont été prompts à venir en aide aux sinistrés, les villageois crient à la négligence des autorités. Les drains promis et tant attendus n’ont toujours pas été construits. Et si une nouvelle averse s’abattait à Fond du Sac ou Cottage? demandent les citoyens.

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Le bilan des grosses pluies de mardi dernier est plutôt lourd avec de nombreuses maisons et cours inondées, des rues envahies par les flots à Fond du Sac et Cottage, principalement. À peine s’étaient-ils remis, grâce au soutien populaire notamment, du calvaire de décembre 2018, que voilà à nouveau leurs meubles, provisions et autres effets personnels à l’eau. Il a fallu deux heures de pluies seulement pour qu’ils revivent ce cauchemar qui les hante encore. “Noun plein! Pa kapav gouvernma pas prend responsabilité, nou ki payer”, disent-ils, pointant du doigt les infrastructures promises pour l’évacuation des eaux, mais jamais installées. Si aujourd’hui le PTr et l’alliance Lepep se renvoient la balle quant aux drains jamais construits, pour ces villageois “nimporte ki gouvernema, problème là li là-même. Nou ki pe bizin fer face zordi. Nou ki pe viv dans la per.”

Si en 2013, un projet de drains pour les villages de Fond du Sac et Cottage, connus pour être des flood prone areas, a été avorté, pour des raisons qui demeurent floues, le projet de réaménagement de drains dans ces régions annoncé en 2016 n’a également pas abouti. Et non plus celui initié en décembre dernier.

Drain transversal

En effet, après les inondations de décembre 2018, à Cottage notamment, le Conseil des ministres avait décidé de mettre en œuvre un Emergency Flood Rehabilitation Programme au coût de Rs 70 millions. La National Development Unit (NDU), en collaboration avec le District Council de Rivière du Rempart et la Road Development Authority (RDA) avaient pour tâche de s’atteler à la construction d’un réseau de drains afin de rehausser les infrastructures dans les court, moyen et long termes. Dans le court terme, des drains temporaires, soit l’extension d’un canal existant de 2,6 km était en projet en amont du village de Cottage. Il était aussi question de construire un drain transversal entre Cottage et L’Espérance Trébuchet pour servir d’exutoire et drainer l’eau provenant de la région de Piton. À moyen/long terme, des drains permanents de 3,8 km devraient être construits à partir des champs de Piton, en amont du village de Cottage, traversant l’Espérance Trébuchet, jusqu’à la mer du village de Poudre d’Or.

Problème d’acquisition

Ce projet semble avoir été mis dans un tiroir. Idem pour celui qui devait être initié en 2013. À ce jour, l’appel d’offres pour l’aménagement de drains à Fond du Sac, des travaux qui devraient durer deux ans, n’a pas encore été lancé. Cela relèverait d’un problème d’acquisition de terrains dans cette région. Si l’on avance que les travaux devrait démarrer dans trois mois, les habitants de ces villages demandent : “Ki pou arriver si la pli tomber demain? Dans ene semaine? “ Ils déplorent le manque de sérieux avec lequel le gouvernement traite le problème de drains. “Kot Master Plan ti cozer?”, demandent-ils.

Selon nos informations, Le Land Drainage Master Plan est loin d’être prêt. Le rapport de la firme sud-africaine AAM mandatée pour se pencher sur ce plan directeur visant à établir un registre topographique et hydrographique est encore en préparation. Et la Land Drainage Authority créée en novembre 2018 ne fonctionne toujours pas.

Certes, les constructions qui se font un peu n’importe où et n’importe comment occasionnent également des accumulations d’eau. Sans parler des actes d’incivisme qui provoquent le blocage des canaux d’évacuation là où il y en a. Cependant, les habitants de ces villages n’en démordent pas: les autorités sont tenus de réagir au plus vite pour éviter des drames humains. Car en attendant, les citoyens en font les frais. “Sa fois-là, pompiers, SMF inn reci vini, dimoun inn reci évacuer. Nou trouver dan deux heures temps ki dégâts finn arriver. Ki pou arriver si delo-là monter pli vite?”, demandent-ils, excédés, et ne souhaitant pas vivre à nouveau le même cauchemar.

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