Judicial Review : Roubina Jadoo tire en premier

  • L’ancienne minisre de l’Egalité des Gendres et membre du MSM/ « La commission a été inéquitable, déraisonnable et erronée envers moi »
  • Roubina Jadoo-Jaunbocus rejette en bloc les remarques faites au sujet de la transaction de Rs 50 000 entre condamnés, l’appel téléphonique de Veeren ou encore les “unsolicited visits” à la prison

« I pray that the Supreme Court declares that the findings, as the case may be, in breach of natural justice, in breach of fairness, unreasonable, biased and wrong in law », demande l’ancienne ministre de l’Egalité des genres et députée du Mouvement socialiste militant (MSM), Roubina Jadoo-Jaunbocus pour sa “judicial review” du rapport de la commission d’enquête sur la drogue. Selon elle, la commission ne lui a pas donné l’occasion de contre-interroger celui ou celle qui l’a accusée mais n’a aussi pas épluché les documents qu’elle avait soumis pour s’expliquer sur ses visites dans les prisons.

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Roubina Jadoo-Jaunbocus a fait sa demande de “judicial review” pour contester les observations faites à son égard dans le rapport Rorin Bazar de la commission d’enquête sur la drogue. Elle estime que la commission Lam Shang Leen a été « inéquitable, déraisonnable et erronée » envers elle dans la mesure où celle-ci « failed to allow me to challenge any information which was detrimental to me ». Elle demande à la plus haute instance du judiciaire de convoquer le président de la commission, l’ancien juge Paul Lam Shang Leen ainsi que ses deux assesseurs, Sam Lauthan et Ravind Domun en présence de l’Attorney General, afin qu’elle puisse « clear her name » face aux affirmations du rapport. Sa contestation concerne les trois points qui l’incriminent, notamment le cas Maria Cupidon-Kamasho, l’appel téléphonique reçu d’un portable de Veeren Peroumal de la prison ou encore les “unsolicited visits”.

Maria Cupidon-Kamasho

Si le rapport affirme que l’équipe d’investigation de la commission d’enquête avait, après l’audition de Roubina Jadoo-Jaunbocus, obtenu des renseignements que la députée du MSM avait, en avril 2008, accusé réception de Rs 50 000 d’une certaine Maria Cupidon, arrêtée pour importation d’héroïne et qu’elle aurait transféré cette somme en faveur de Kamasho, un autre condamné pour importation d’héroïne, la contestataire nie en bloc cette information. « I do not know Mrs Maria Cupidon or M. Kamasho and I have never met them. I have never received any money from or on behalf of Mrs Maria Cupidon. The information that I have received Rs 50 000 from Mrs Maria Cupidon to remit to M. Kamasho is completely false. The finding that I have thus been an accomplice in money laundering is perverse », affirme la députée orange. Selon elle, quel que soit le moment où la commission a reçu cette information, celle-ci était légalement tenue de respecter les règles de justice et d’équité « en lui accordant la possibilité de répondre à cette allégation grave ».

Unsolicited visits

Selon Roubina Jadoo-Jaunbocus, il est clair que la commission n’a pas lu les dossiers qu’elle avait soumis le 15 août 2017. Elle s’appuie sur le fait qu’à la page 221, le rapport précise que « from a quick perusal it considered documents produced before the Commission as being irrelevant ». Elle affirme que ses visites à la prison en janvier 2009 avaient eu lieu dans le cadre des remises de peines réclamées par dix détenus, notamment Sham Parmessur, Mohamed Alawy, Jean Claude Rose, Hansraj Unmol, Datta Nunkoo, Sokalingum Veeren, Eshan Mosafeer, Seetana Idriss Abdalla, Nadeem Mohamed Bissessur et Riad Mohamed Bissessur. Elle relate qu’elle a rencontré un certain nombre de prisonniers dans une salle où il y avait aussi un certain nombre d’officiers de prison, dont deux qui étaient à ses côtés et que pour l’ensemble, la réunion avait eu lieu en présence de ces gardiens de prison. La députée de Port Louis avance également que la commission « is manifestly biased in its test to determine whether Counsel’s visits to prisoners is solicited or not in as much as the said test is not uniformly applied to all Counsel. The test is thus partisan and achieves double standards ».

Appel de Veeren

Elle affirme avoir reçu un appel le 2 juin 2014 à 13 h 34 d’un téléphone portable. Selon elle, c’est la seule et unique fois qu’elle aurait reçu un appel de ce numéro-là et la conversation allait durer 25 secondes. « As soon as the caller identified himself as M. Veeren Peroumal I told him that I was putting an end to the conversation because it was commonly known that M. Veeren Peroumal was in Prison. I told him that I would visit him at the Prison on the following day », dit-elle dans sa “judicial review”. Pour Roubina Jadoo-Jaunbocus aucune commission raisonnable ne peut considérer qu’un appel téléphonique d’une durée de 25 secondes à partir d’un premier appel non identifié peut constituer une communication par des moyens non autorisés constituant une infraction à la loi.

Roubina Jadoo-Jaunbocus a, d’ailleurs, tenté d’obtenir les documents qu’elle avait soumis à la commission. Mais le secrétaire l’a finalement informée qu’il fallait qu’elle sollicite le président de la République pour qu’elle puisse y avoir accès.

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