Lakwizinn du PMO sous haute pression

  • De la volatilité du prix du pétrole à $ 85 le baril à l’impatience du backbench pour une redistribution des cartes ministérielles aux déboires conjugués de la SBM et de la MauBank, en passant par le renvoi des villageoises de décembre
  • Décisions attendues du PM, Pravind Jugnauth, pour la nomination du Chief Whip et sur le cas du ministre Sesungkur sous le coup d’une décision du DPP dans le cas de « kalot dan maryaz »y

À dix jours de la reprise des travaux de l’Assemblée nationale, Lakwizinn du Prime MInister’s Office se retrouve sous haute tension. D’une part, il faudra gérer le dossier mort-né de la réforme électorale, la majorité constitutionnelle des trois-quarts étant loin d’être acquise à la présentation des propositions du gouvernement. De l’autre, s’alignent des problèmes du quotidien de plus en plus urgents. Dans l’immédiat, la réunion du Petroleum Pricing Committee (PPC) de la State Trading Corporation dans un contexte avec un baril du pétrole frisant les $ 85 sur le marché mondial se présente comme un véritable casse-tête pour l’Hôtel du gouvernement. Mais il n’y a pas que cela. La prochaine réunion du groupe parlementaire de la majorité devra voir le Premier ministre et leader de l’alliance MSM-Muvman Liberater, Pravind Jugnauth, trancher avec la nomination du nouveau Chief Whip, le troisième de la série depuis décembre 2014 avec la promotion de Bobby Hurreeram aux fonctions de Deputy Speaker. Dans les rangs de l’opposition, l’on se dit conscient que les dossiers ne manquent nullement pour acculer le gouvernement Piti-Papa dans cette étape menant au 15 janvier prochain, date de l’appel interjeté par le Directeur des Poursuites publiques, Me Satyajit Boolell, Senior Counsel, contre l’annulation de la condamnation de 12 mois de prison infligée à Pravind Jugnauth dans le scandale politico-financier de MedPoint.

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Le dossier le plus chaud demeure les nouveaux prix à la pompe des produits pétroliers. D’ici la fin de la semaine, le Petroleum Pricing Committee devra se réunir pour décider si le Price Stabilisation Account de la STC peut encore assurer le maintien des prix de l’essence et du mazout à son niveau actuel. L’évolution et les prévisions du cours mondial du baril de pétrole pointent vers la hausse. D’ailleurs, en fin de semaine, avec un cours d’un peu moins de $ 85, le baril de pétrole sur le marché mondial est à son niveau le plus haut de ces quatre dernières années.

En plus, avec l’échéance du 4 novembre, date de l’entrée en vigueur des sanctions économiques en matière d’exportations pétrolières imposées par les États-Unis sur l’Iran, les spéculations les plus pessimistes laissent voir que la barre des $ 100 représente une menace à ne pas négliger d’ici à la fin de l’année. Les inquiétudes de Lakwzinn du PMO se situent à deux niveaux, d’abord la répercussion de cette tendance à la hausse aux consommateurs avec le litre d’essence au-dessus des Rs 52 et ensuite le poids de plus en plus assommant de la facture de carburant dans les opérations de la compagnie aérienne nationale, Air Mauritius, évoluant déjà en zone rouge pour le présent exercice financier.

Dans les rangs de l’opposition, et surtout de l’Association des Consommateurs de l’île Maurice (ACIM) menant une bataille inlassable contre toute majoration des prix des produits pétroliers, l’on défend la thèse que le gouvernement dispose de la marge de manœuvre nécessaire pour éponger la différence avec le cours mondial de l’or. Pour cause, l’ACIM met en avant le fait qu’avec le prix de Rs 49.65 le litre d’essence, fixé dans le silage du dernier budget, le consommateur paie sous forme de taxes et autres contributions à différents fonds un peu moins de Rs 30, incluant la marge de profits aux détaillants et les dépenses encourues par la STC. Ce chiffre est supérieur au prix CIF (carriage, insurance and freight) du litre d’essence, qui était de Rs 20.12 au 14 juin. La même logique s’applique pour le prix du mazout, avec une somme de Rs 20 car le prix CIF du mazout était de Rs 20.61.

En cette période de run-up pour la prochaine campagne en vue des élections générales, la question qui devra être tranchée est de savoir si des considérations économiques primeront sur la politique, car le fait notoire est qu’en période menant à des élections générales, tout locataire à l’Hôtel du gouvernement exerce une extrême prudence pour réviser à la hausse des prix à la consommation, surtout ceux des produits pétroliers, même si la presse internationale souligne que « Brent rose 20 percent in seven weeks as speculation mounted over how big a supply gap US sanctions on Iran would leave in the market, with prices breaching $86 a barrel for the first time since 2014. But as tension eases, futures closed the week at about $84. »

Néanmoins, les prix pétroliers ne constituent que le tip of the political iceberg à l’hôtel du gouvernement. Avec le retour des parlementaires au sein de l’hémicycle à la mi-octobre, Pravind Jugnauth se doit de doter la majorité gouvernementale d’un Chief Whip. Vu le chamboulement causé par la publication du rapport Rotin Bazar de la commission d’enquête sur la drogue et la démission forcée de Sanjeev Teeluckdharry du poste de Deputy Speaker, le Leader of the House a bénéficié d’un répit temporaire avec les vacances d’hiver pour le choix du Chief Whip.

Ambitions ministérielles
La session de l’Assemblée nationale qui démarre le 16 courant s’annonce cruciale étant donné la nature hautement politique des projets de loi envisagés, soit des amendements à la Constiution pour les besoins de la réforme du système électoral et également du financement des partis politiques. De ce fait, le gouvernement aura besoin des services d’un full-fledged Chief Whip pour la coordination des relations au sein de l’hémicycle. À ce jour, le nom du backbencher et député de Rivière-des-Anguilles/Souillac (N°13) Bashir Jahangeer est cité. Mais tout dépendra de l’avis du Deputy Prime Minister et leader du Muvman Liberater, Ivan Collendavelloo. Au cas où celui-ci arrive à la conclusion que le poste de Chief Whip devra lui clouer le bec politiquement, Bashir Jahangeer gardera ses chances intactes pour cette promotion politique.

Mais les autres backbenchers, en l’occurrence le transfuge-girouette Joe Lesjongard, de même que l’autre MMM qui a crossed the floor, Zouberr Joomaye, caressent des ambitions d’occuper des maroquins ministériels, ne serait-ce que pour les derniers mois du mandat du présent gouvernement. Joe Lesjongard lorgne du côté des responsabilités ministérielles de la VPM Fazila Daureeawoo, qui cumulent les Administrations régionales et la National Development Unit (NDU), entre autres. Zouberr Joomaye laisse voir un petit faible pour le portefeuille de la Sécurité sociale, responsabilité assurée par Étienne Sinatambou, en sus du mandat pour l’Environnement et la Prévention des Désastres naturels.

De temps à autre, ces derniers temps, la carte d’un dernier remaniement ministériel est brandie dans certains milieux, même si, à ce jour, le Premier ministre n’a laissé transpirer aucune indication en ce sens. Il y a quand même un élément qui est hors de contrôle de l’Hôtel du gouvernement. Le ministre des Services financiers, Sudhir Sesungkur, qui porte une lourde responsabilité dans la classification de Maurice sur la Non-Compliance List des Financial Action Task Force (FATF) Requirements de l’Eastern and Southern Africa Anti-Money Laundering Group (ESAAMLG), a une épée de Damoclès sur sa tête avec l’affaire « kalot dan maryaz. »

La décision de l’Office of the Director of Public Prosecutions sur les conclusions de l’enquête du Central CID dans cette enquête, avec pour principal protagoniste le ministre des Services financiers, pourra prendre la forme d’un pavé dans la mare politique en cas de confirmation des charges sous le Code Pénal. Tout comme ce fut le cas pour Showkutally Soodhun, Sudhir Sesungkur n’aura d’autre choix que de clear the way pour une éventuelle entrée de Sangeet Fowdur au gouvernement en vue d’insuffler un nouvel élan au global business sector, admis à l’Intensive Care Unit sur ordre de l’ESAAMLG au moins jusqu’à octobre de l’année prochaine.

L’opposition parlementaire compte utiliser la teneur du Mutual Evaluation Report de l’ESAAMLG contre Maurice en guise de munitions pour une offensive tous azimuts contre le gouvernement et surtout contre « l’incompétence flagrante » dont a fait preuve Sudhir Sesungkur en mettant en danger un secteur économique avec une contribution de 8% au PIB, soit presque deux fois celle de l’industrie sucrière. Mais ce qui inquiète davantage les observateurs économiques s’articule autour des retombées de tout ralentissement des activités dans ce secteur, déjà sous surveillance avec les nouvelles dispositions du traité de non-double imposition avec l’Inde.

Urgence
Les dernières statistiques de la Banque de Maurice indiquent qu’à la fin du mois d’août, les entités détenant des global business licences émises par la Financial Services Commission avaient bénéficié de crédits bancaires pour un montant de Rs 56,3 milliards, en progression de l’ordre de Rs 9 milliards, comparativement à pareille époque l’année dernière. Un autre détail à retenir est que le global business est le deuxième secteur en importance au terme du Consolidated Sector-Wise Distribution of Credit to the Private Sector. La première industrie reste la construction, avec un endettement s’approchant déjà des Rs 100 milliards, soit une hausse de Rs 9 milliards en une année, des Rs 377 milliards allouées à tous les secteurs économiques.

Vu l’importance du global business sector en matière de stabilité financière, le Fonds monétaire international assure un monitoring systématique du liquidity ratio dans le système bancaire. Dans un dernier rapport intitulé Mauritius Technical Assistance Report — Strengthening Bank Resolution and Crisis Management Framework, en date de juin denier, le FMI relève que « there is no sign of deposit flight from the « cross-border » global business companies (GBCs) in the wake of the renegotiation of the Double Taxation Avoidance Agreement (DTAA) with India in 2016, reflecting – according to the authorities and several market participants — the competitive platform for investments into Asia and Africa provided to GBC’s, even after accounting for tax advantages. »

Néanmoins, les derniers développements survenus avec le Mutual Evaluation Report de l’ESAAMLG laissent la porte ouverte à une surveillance accrue des régulateurs sur l’évolution de la situation au cours des mois à venir, avec une première mission du FMI programmée pour la fin de cette année dans le cadre d’un programme d’assistance technique. L’objectif est de renforcer « the Anti-Money Laundering/Counter Financing Terrorism’(AML/CFT) regime and improve compliance with the Financial Action Task Force Standards. »

Lourd bilan
Vu l’urgence de la situation, le gouvernement, de concert avec la Banque de Maurice et la Mauritius Bankers’Association, a pris les devants en promulguant une série de regulations découlant de l’adoption des dispositions de la Finance Act 2018 « with a view to addressing some of the deficiencies identified in the Mutual Evaluation Report. » Les retombées de la mise en application de ces nouvelles mesures sur les opérations du global business sector feront l’objet de suivi de la part de la Banque de Maurice et de la Financial Services Commission en vue de parer à toute éventualitésusceptible de porter préjudice à la stabilité financière de l’économie.

Toujours dans le secteur des finances, le gouvernement n’a pas été seulement fragilisé avec le faux pas de l’évaluation de l’ESAAMLG. Les déboires accumulés par la State Bank of Mauritius et de MauBank Ltd, deux institutions bancaires, avec une présence incontournable du gouvernement, figurent high on the political agenda de l’opposition, qui ne ratera pas de mettre également en exergue la complaisance de la Banque de Maurice, régulatrice des banques, à ce chapitre.

Le bilan pour la State Bank of Mauritius s’annonce lourd avec la fraude de Rs 932 millions impliquant un client indien opérant à partir de Dubaï, la risky exposure de Rs 3,5 milliards, excluant les intérêts, au Pebari Consortium au Kenya. Le tout a été aggravé (Compounded) avec la cyber fraud de Rs 140 millions de la semaine dernière à la filiale indienne de la State Bank of Mauritius. La première conséquence est que le cours de clôture de la SBM à la Bourse de Maurice en fin de semaine de Rs 6.30, en baisse de 2,8%, est le plus bas enregistré au cours de ces six dernières années. Ce détail a été consigné par la SEM.

Dès la première séance du Question Time, le député du MMM Rajesh Bhagwan compte réclamer des comptes au gouvernement au sujet de la gestion de la State Bank of Mauritius. À ce jour, très peu de détails sont disponibles quant au plan d’action élaboré pour redresser la barre à la deuxième plus importante banque commerciale du pays. Il n’y a eu que la démission forcée de l’ancien Chief Executive Officer, Raj Dussoye, à la mi-août. Puis, silence radio. Et voilà deux mois que la State Bank of Mauritius est toujours sans CEO, alors que la Banque de Maurice continue à jouer aux abonnés absents.

Le tableau à la MauBank Ltd, annoncée par Vishnu Lutchmeenaraidoo en janvier 2016 comme étant un challenger pour devenir la deuxième plus importante banque du pays, n’est guère différent de sa consœur d’État. La MauBank est sans CEO depuis le départ du précédent, alors que le successeur désigné, Anoop Nilamber, a été rattrapé par une sinistre affaire de chèque sans provision en France. L’équation s’est compliquée au cours de la semaine avec la démission du Chairman, Said Laulloo.

Officiellement, le Chairman de la MauBank est parti pour des raisons personnelles. C’est ce qui est écrit dans sa lettre de démission (voir encart plus loin). Mais d’autres sources analysent la séquence des événements à la tête de la MauBank comme une opération de purge politique pour faire de la place à des Top Chefs de Lakwizinn du PMO, avec notamment Anoop Nilamber, connu pour des affinités avec le leader du MSM, Pravind Jugnauth, installé aux commandes. Jusqu’ici, l’exercice n’a pas donné les résultats escomptés avec de graves incertitudes pour l’avenir même si le CEO désigné parvient à clear his name, comme on veut le faire accroire au sein de Lakwizinn.

Tout au moins, dans ce scénario, la Banque de Maurice pourra sortir ses griffes de régulateur pour faire comprendre à l’Hôtel du gouvernement que « the banking regulator at least means business when it comes to the simple definition of Fit and Proper Person »

Le choix de la PNQ de la rentrée du 16
Les sujets pour la Private Notice Question du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, pour la reprise des travaux de l’Assemblée nationale du mardi 16 se comptent sur les doigts de plus d’une main. C’est le cas de le dire, même si, jusqu’ici, le leader du PMSD a préféré laisser aux seconds couteaux de son parti le soin d’animer les points de presse réguliers. Ainsi, il est difficile à ce stade de s’aventurer pour tenter d’établir dans l’ordre les sujets prioritaires pour la PNQ ou encore les sujets de préférence de Xavier-Luc Duval.

Mais l’un des dossiers qui bénéficient d’un maximum de chances de se retrouver parmi les plus appealing pourrait être le projet de réforme du système électoral avec pour corollaire le financement des partis politiques. Alors qu’il était Deputy Prime Minister dans le gouvernement, précédant celui de Piti-Papa, Xavier-Luc Duval avait présidé le comité ministériel sur la réforme électorale.

Une PNQ consacrée à ce sujet est interprétée comme un « enterrement de première classe » du projet de réforme électorale compte tenu du fossé politique entre le gouvernement et les partis politiques. Ces échanges devront ouvrir le chapitre de blame game, avec chacun des dirigeants politiques concernés accusant l’autre de « mettre les bâtons dans la roue » de la réforme et le gouvernement tentant de « faire formellement le marketing politique de son projet politique. »

Toujours sur le plan de la démocratie, il y a encore le renvoi des prochaines élections villageoises devant être organisées vers la fin de l’année. Le gouvernement Piti-Papa ne prendra nullement pas de risques politiques d’aller affronter les électeurs des régions rurales, dont les résultats auront valeur de sondage grandeur nature à la veille des prochaines élections générales. L’opposition tentera de clouer au pilori le gouvernement pour ce de déni de pratiques démocratiques.

D’autre part, le dossier du rapport de la commission d’enquête sur la drogue pourrait se révéler un couteau à double tranchant. Lors de la présentation du rapport Rotin Bazar, Pravind Jugnauth s’était targué de dire qu’au moins une PNQ s’impose et qu’il aura des « révélations à faire. » Mais douze semaines après la publication du rapport, les données ont quelque changé, car le Premier ministre devra lutter à contre-courant pour justifier l’absence de bold decisions découlant du rapport ou encore les attaques venant des ténors du Sun Trust contre la commission d’enquête, en particulier l’ancien juge de la Cour suprême Paul Lam Shang Leen. Il y a encore sa prise de position en faveur de l’Anti-Drug and Smuggling Unit en dépit de la recommandation du rapport pour le remplacement de l’ADSU par la National Drug Investigation Commission qui continue à intriguer plus d’un.

L’épineux dossier de l’industrie cannière, avec la menace des petits planteurs d’abandonner la récolte en cours vu le prix payé par le Syndicat des Sucres de Devesh Dukhira, figure parmi les préoccupations de l’opposition. Faute de pouvoir faire l’objet d’une PNQ, le sucre sera évoqué lors de la tranche du Question Time en raison de ses ripple effects sur le plan socio-économique et également politique. L’ancien ministre de l’Agriculture du Parti Travailliste Arvin Boolell est en position de sniper.

Les sujets controversables et à rebondissements, allant de la telenova qu’est devenue la station de radiotélévision, la MBC, au calvaire quotidien des riverains sur le tracé du Metro-Express, sans compter les embouteillages, les recrutements en cette période préélectorale par le truchement des delegated powers de la Publc Service Commission et les dossiers de Samputh et de Choomka à l’Independent Commission Against Corruption représenteront autant de raisons pour la Speaker de l’Assemblée nationale, Maya Hanoomanjee, de reprendre à tue-tête son refrain « Order ! Order ! Order ! »

Démission de MauBank Ltd :

Said Laulloo : « I have no choice »

Dear Ashiti and dear colleagues,
I know I am going to disappoint you and a number of staff members of MauBank and also the Chairman of the holding company by the decision I am taking today. I have no choice because of family reasons which you are all aware of. I am therefore tendering with regret my resignation as Chairman of the Board of Directors as from October 1, 2018.
I have been away for some time and It is legitimate that the board should have a full time serving Chairman.

With the professional support of Sridhar and the assistance of our holding company, the Board of Maubank has done a tremendous job to bring about the turnaround of Maubank since the January 2016 merger of MPCB and NCB. The bank is now a stable banking entity with a cadre of top qualified professionals at EXCO level. Our consultant Chandru Pingali did a great job in the process.

I am extremely thankful for the assistance, comprehension, cooperation and advice I had from you all and from Sridhar. I will be missing you all.
Wishing you continued success
Best regards, Yours sincerely,
Said

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