MUSÉE DE L’ESCLAVAGE : L’Intercontinental Slavery Museum (ISM) Mauritius incorporée

Présidée par Jean Maxy Simonet, cette société à capitaux publics comprend six directeurs

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Un “soft opening” prévu en avant-goût durant la deuxième
semaine de février

L’intercontinental Slavery Museum (ISM) Mauritius, société à capitaux publics vient tout récemment d’être incorporée. Comme son appellation l’indique, cette compagnie d’Etat mise sur pied sous la formule Special Purpose Vehicle aura pour vocation de faire aboutir le projet de Musée Intercontinental de l’Esclavage. Ce musée sera abrité dans les murs de l’ancien hôpital militaire construit au XVIIIe siècle sous Mahé de Labourdonnais dans la zone portuaire.

En guise d’avant-goût de ce que proposera, à terme, ce musée de l’histoire de l’esclavage, un “soft opening” est prévu durant la deuxième semaine de ce mois de février. Placé sous la présidence de de Jean Maxy Simonet qui était, jusqu’à son récent départ à la retraite, secrétaire à la Fonction publique, le Conseil d’administration de l’Intercontinental Slavery Museum (ISM) Mauritius comprend six directeurs nommés par le Premier ministre dont l’historienne, Vijaya Teelock et le père Alain Romaine, du Komite Diosezin Premye Fevriye (KDPF).
Ce dernier explique que le Concept Committee qui avait été chargé de concevoir le projet a estimé, après délibérations, qu’il convenait le mieux de recourir à la création d’une société à capitaux publics pour sa mise en oeuvre. Le père Romaine rappelle que le projet d’un Musée intercontinental de l’Esclavage était l’une des recommandations majeures du rapport de la Commission Justice et Vérité publié en 2011.
“L’idée de la Commission, précise le responsable du KDPF, visait à une reconnaissance de la contribution des esclaves et de leurs descendants dans la construction du pays et de faire mémoire du fait de l’esclavage en vue de rendre justice à la vérité”. L’objectif, indique le prêtre, est de faire la vérité sur ces pages enfouies de l’histoire non dans un souci revanchard, mais pour que la vérité se sache et qu’elle ne se répète.

Le “soft opening” prévu durant la deuxième semaine de février vise à donner un avant-goût de ce que proposera ce Musée de l’Esclavage quand le projet aura été complètement mené à terme d’ici à quelques années, laisse entendre le père Romaine. Sans dévoiler complètement tout ce qui sera présenté pour l’occasion, le responsable du KDPF évoque, notamment, une présentation autour du rôle joué par un navire négrier de l’époque dans toute l’histoire de la traite des esclaves.

“Le public sera, pour l’occasion, appelé à apporter sa contribution en faisant valoir son sentiment sur ce qu’il sera amené à découvrir”, indique Alain Romaine. Avec l’ aboutissement du projet de Musée intercontinental de l’Esclavage, le prêtre  ne manque pas de souligner qu’à l’avenir, ce petit coin chargé d’histoire de la zone portuaire qui comprend, déjà, l’autre lieu de mémoire qu’est l’Aapravasi Ghat inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO se métamorphosera en un véritable parcours culturel.

Caractère intercontinental
Ce qui, selon lui, constituera un atout appréciable pour le segment du tourisme culturel qui est appelé à prendre une importance de plus en plus grande. Le père Romaine insiste sur le caractère intercontinental de ce musée. Il indique, à ce propos, que l’Intercontinental Slavery Museum a pour vocation de mettre en lumière la traite négrière pratiquée au XVIIIe siècle par la Compagnie des Indes orientales du départ, à Nantes, des navires négriers jusqu’à leur arrivée en Inde en passant par la capture et l’achat des esclaves vendus par leurs frères en Afrique et leur revente aux maîtres d’esclaves au Port-Louis.
Le responsable du KDPF rappelle que dans le même souci de maintenir la dimension intercontinentale de ce musée, le comité scientifique qu’il comprendra comptera des experts venant de l’étranger. Par ailleurs, si en matière d’empowerment des descendants d’esclaves, le père Romaine reconnaît que tout n’est pas encore gagné, il se réjouit, quand même, que depuis le temps, une réelle prise de conscience s’est faite. “Plus que la seule affaire d’une victimisation en masse, l’histoire de l’esclavage est, d’abord, celle d’une résilience à raconter”, trouve, à ce propos, le prêtre catholique.

Construit en vieilles pierres des mains d’esclaves en 1740 sous l’administration de Mahé de Labourdonnais, l’ancien hôpital militaire situé dans la zone portuaire a été l’objet de toutes les convoitises avant qu’il ne soit, définitivement, réservé à ce projet de Musée de l’Esclavage. Il convient, à ce propos, de rappeler que sous le précédent gouvernement PTr/PMSD, Xavier Duval, alors vice-Premier ministre, avait suggéré qu’un éventuel Musée de l’Esclavage soit, plutôt, abrité aux Albion Docks. Ce qui avait été vivement combattu.

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