Never start something…

Lors des meetings, quand la foule des partisans – véhiculés par spécial route – hurle et que les pétards allumés par les agents éclatent, l’homme politique se sent transporté et ne résiste pas à l’envie de dire n’importe quoi. Dans ces moments-là , il a besoin de s’en prendre à quelqu’un, de préférence à son ennemi politique, celui qui l’obsède jour et nuit , et de le défier, comme un calipa lors d’un combat, afin de pousser la foule à l’acclamer. C’est ce qui est arrivé l’autre soir à Pravind Jugnauth à Rivière du Rempart.

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Après avoir surfé sur la vague des JIOI et en attendant celle que devrait provoquer la visite du Pape, il a voulu galvaniser ses partisans lors d’un meeting censé marquer le début de la campagne pour l’élection partielle de Rivière du Rempart. Comme le fait de demander à la foule de voter pour le MSM en reconnaissance pour sir Anerood Jugnauth ne provoquait pas un enthousiasme délirant, il devait trouver autre chose. Comme il n’avait pas de date d’élection à leur communiquer ni de nom de candidat à leur annoncer, il fit ce que font tous les politiques lors des meetings : attaquer ses adversaire. Il régla une fois de plus son compte à Paul Bérenger et a Navin Ramgoolam. Comme les plaisanteries répétées sur l’ex premier ministre ne font plus sourire, Pravind Jugnauth décida de hausser le ton et défia Navin Ramgoolam de l’affronter dans un débat en le traitant de poltron .

Comme au cirque la foule applaudit au défi lancé par son champion. Le problème c’est qu’en lançant ce défi Pravind Jugnauth a reconnu que Navin Ramgoolam était son principal adversaire. Le deuxième problème, beaucoup plus grave, c’est que Navin Ramgoolam qui n’a rien à perdre dans l’affaire  a relevé le défi et se dit impatient d’en découdre  avec  Pravind  Jugnauth qu’il traite, pour lui rendre la monnaie de sa pièce, de capon. Depuis Pravind Jugnauth – qui ne peut pas accepter de relever le défi qu’il a lancé – essaye de dire qu’il voulait parler d’un débat pendant la campagne électorale pour les prochaines élections générales !  Et comme cette justification ne passe pas il  envoie toutes sortes de porte-paroles expliquer  le fond de sa soi-disant pense et la non-importance d’un débat dans la politique mauricienne. Mais si Pravind Jugnauth pense qu’un débat n’est pas important, pourquoi a-t-il défié publiquement Navin Ramgoolam de l’affronter ? Comme le disait une célèbre publicité des années quatre-vingt : Never start something you can’t stop.

L’ex président de la République est une femme surprenante. Elle en a donné une nouvelle preuve cette semaine en répondant aux questions du Juge Ashraf Caunhye qui préside le comité d’enquête sur ses agissements au Réduit. Cette scientifique qui se pare de son expérience d’entrepreneur a admis avoir utilisé par inadvertance –  par inattention, par mégarde, par erreur  dit le dictionnaire  – 52 fois la carte bancaire de l’ong Planet Institute de M. Sobrinho au lieu de la sienne ! Pour ajouter à la beauté de la chose sachez que l’ex présidente a multiplié l’erreur   51 fois pour acheter plus de deux millions de bijoux avec la carte bancaire  de Planeth Earth Institute, alors que la sienne avait un plafond de Rs 500,000 ! C’est donc cette femme qui fait des erreurs a répétitions et qui dépense des millions qu’elle n’a pas, sans s’inquiéter de leur provenance, que nous avions placé à la tête de la République. L’ironie du destin veut que ce soit pour avoir essayé de nommer une commission d’enquête pour « laver son honneur » que l’ex présidente se retrouve aujourd’hui devant une instance où ses pratiques et sa manière de fonctionner sont dévoilés sur la place publique. Si à l’époque elle avait reconnu les faits et s’était excusée au lieu d’accuser la presse de complot avant de vouloir nommer une commission d’enquête…

PS : Le MMM a boycotté la PNQ du leader de l’opposition mardi dernier parce que Xavier Luc Duval pose des questions pour ne pas embarrasser le gouvernement – avec qui il négocie une alliance électorale. Sans vouloir défendre le leader du PMSD il faut quand même rappeler au MMM et a son leader qu’ils ont eux aussi fait la même chose quand ils négociaient l’alliance avec Navin Ramgoolam en 2014. On dirait que la boue  se moque de la mare…

 

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