PEINTURES : Yves David, fidèle à lui-même

Le paysagiste Yves David revient ces jours-ci avec une nouvelle collection de peintures à l’huile intitulée Paysages dans le cadre d’une exposition à l’Alliance française de Maurice, à Bell-Village. Une invitation lancée à tous pour un voyage sur les touches de couleurs de cet artiste, qui est resté fidèle à lui-même des décennies durant et dont l’oeuvre continue à éblouir ceux qu’elle touche.
À 77 ans, Yves David est un des rares de sa génération à continuer à pratiquer une peinture figurative pour représenter ses paysages. N’a-t-il jamais été tenté par l’abstrait ? « Non, affirme-t-il. J’aime les paysages ! ». Fasciné par ceux-là, qu’ils soient des vues marines, des montagnes, des arbres ou des villes, Yves David met un point d’honneur à respecter la règle d’or dans son travail. Une pratique qui assure un équilibre au fil de ses compositions. Cependant, ce semblant de réalisme qu’il présente est allié à un profond sens de l’esthétisme qui le pousse à épurer son travail. C’est ainsi, avoue-t-il, que si un élément quelconque le gêne, il l’enlève ou, si le besoin d’en rajouter un ou de le bouger se fait sentir, il n’hésite pas non plus à le faire.
Yves David avance par touches de couleurs en ayant le souci des perspectives – géométrique et chromatique – de l’ombre et de la lumière puisqu’à chaque réalisation, au-delà de l’élément graphique, il tente de restituer l’atmosphère des lieux. C’est ainsi que l’on arrive sans aucun problème à se projeter dans la plénitude matinale de Pointe-aux-Piments, dans « Marée basse-Pointe-aux-Piments », avec une mer très calme, à marée basse, encore grise avec quelque nuance violacée, pour ne citer que celle-ci, sous un soleil pas très haut dans le ciel; ou encore de ressentir le mouvement du vent dans les filaos ou la légèreté des écumes transportées sur la crête des vagues qui s’écrasent contre la falaise de Pointe-aux-Caves.
Toutes les semaines, depuis une quarantaine d’années, Yves David sillonne le pays à la recherche du coin par excellence avant de poser parasol, chevalet, toile et peinture et de se mettre au travail. Tout y passe, et ce en fonction de la période de l’année, hiver ou été, et de son humeur. Souvent, ce sont des lieux ou des points de vue menacés par la disparition à l’instar de « Chantier marine ». « Depuis que les extractions de sable de la mer ont été interdites, il n’y a plus de demande pour des pirogues en bois et celui qui en fabriquait est passé à la construction de pirogues en fibre de verre », souligne Yves David. Le visiteur ne ratera pas non plus les cases créoles d’antan de la rue Madras et de la rue Tang Kwen, à Port-Louis, la petite maison nichée dans la montagne à Tranquebar, la vieille boutique de Rose-Hill ou la porcherie de Saint-Martin. Les amateurs de belles images ne manqueront pas d’admirer le panaché des eaux de la mer, de la rivière ou d’un étang que l’artiste arrive à restituer ou encore celui du ciel ou de la végétation, dépendant de l’heure de la journée à laquelle il peint ou de la période de l’année.
De par leur esthétisme et l’attention aux détails, les tableaux d’Yves David transportent, invitant quiconque à la contemplation, et ravivent des émotions… L’exposition est visible jusqu’au 7 novembre en jours de semaine de 9 h 30 à 16 h 30 et les samedis de 9 h 30 à midi.

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