Pénurie de médicaments : Des patients psychiatriques et diabétiques dans la tourmente

L’Apidra Insulines Rapid et la Lantus Insulines Lent ainsi que l’« Ativan » en rupture de stock depuis janvier

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Une pénurie de médicaments dans les hôpitaux pour les maladies chroniques est fortement déplorée en cette période de crise liée au Covid-19. Si dans un premier temps, c’étaient les patients atteints du diabète, surtout du type 1, qui se plaignaient d’une rupture de stock d’insuline, c’est maintenant au tour des patients atteints de problème dépressif qui évoquent un manque de certains médicaments depuis janvier dernier. Selon eux, les médicaments alternatifs n’ont pas les mêmes effets. Par conséquent, ils tiennent à lancer un appel urgent au gouvernement pour que les mesures nécessaires soient prises au plus vite pour relancer l’importation de ces médicaments.
Depuis l’annonce du couvre-feu en mars dernier, nombreux sont les patients, atteints du diabète et dépendant de l’insuline, qui se plaignent d’un manque de ce médicament dans les pharmacies des hôpitaux. Les patients souffrant du diabète de type 1 sont les plus concernés. « Les insulines destinées aux diabétiques de type 1, l’Apidra Insulines Rapid et la Lantus Insulines Lent, sont en rupture de stock dans les pharmacies des hôpitaux depuis le début de l’année. Avec la crise qui a frappé le pays en raison du Covid-19, la situation a empiré. Aujourd’hui, il y a une pénurie sur le marché », avancent des plaignants.
Gérard est père d’une adolescente atteinte du diabète de type 1. Il raconte que l’état de santé de sa fille est menacé par la pénurie de ces deux types d’insuline dans le pays. « Ma fille est diabétique et elle est sous traitement d’insuline. Elle suit ses traitements à l’hôpital et a besoin de ces deux insulines. Elle doit s’injecter l’insuline l’Apidra trois à quatre fois par jour durant son repas, puis l’insuline Lantus le soir avant de dormir. Mais, depuis janvier, ces deux insulines sont indisponibles aux patients dans les pharmacies de l’hôpital. De peur qu’elle ne tombe gravement malade, nous avons dû chercher ces insulines sur le marché privé. Mais, avec la crise du covid-19, nous faisons face à une pénurie artificielle. Cette insuline n’est plus disponible dans les pharmacies privées », affirme-t-il.
Gérard explique que la situation devient difficile pour sa fille qui en dépend énormément. « En ce moment, nous devons nous rendre chaque semaine à l’hôpital pour que notre fille reçoive une dose d’insuline pour une semaine, ce qui ne suffit pas évidemment. Parfois, en raison de la pénurie artificielle, les infirmiers sont forcés d’injecter un autre type d’insuline à notre fille qui n’a pas les mêmes effets. Quand nous avons voulu avoir des explications, des membres du personnel soignant nous ont confié que la commande d’insuline n’a pas été passée depuis l’année dernière. Nous ne savons pas ce qui est vrai ou faux, mais nous tenons à lancer un appel urgent au gouvernement pour faire venir ce médicament à Maurice au plus vite. Les patients du diabète de type 1 ont besoin de cette insuline », disent les parents de l’adolescente.
Outre l’Apidra Insulines Rapid et la Lantus Insulines Lent, une pénurie d’Ativan (Lorazepam tablets), un médicament pour les personnes souffrant de troubles dépressifs et sous traitement psychiatrique, est aussi fortement déplorée. Selon nos informations, ce médicament est en rupture de stock dans les pharmacies des hôpitaux depuis janvier également. Zaid, un habitant du Sud, explique qu’il souffre d’un problème de nerfs à l’estomac depuis son jeune âge, ce qui provoque des troubles dépressifs. Il suit un traitement auprès d’un psychiatre dans le secteur public. « Depuis plusieurs années, je suis ce traitement et suis dépendant de l’Ativan, des comprimés qui m’aident à soulager les nerfs. Ce médicament est vraiment efficace, car il m’aide à passer ma journée normalement comme toutes les autres personnes, contrairement à d’autres médicaments qui poussent les patients à dormir », souligne notre interlocuteur.
Zaid avance que, depuis janvier, il fait le va-et-vient chez son psychiatre car il n’y a plus ce médicament sur le marché. « Depuis janvier, ce médicament est en rupture de stock dans les hôpitaux. J’ai essayé d’en avoir sur le marché privé mais, en ce moment, il n’y en a plus. Mon médecin m’a prescrit plusieurs autres médicaments alternatifs mais ils n’ont fait qu’aggraver mon état de santé. De plus, je suis instructeur d’auto-école et je n’arrive plus à travailler car ces médicaments alternatifs me font dormir. Je ne sais plus à quelle porte frapper. La situation empire », dit-il.
Comme Gérard, Zaid lance aussi un appel urgent au gouvernement pour que les mesures nécessaires soient prises pour renouveler le stock de médicaments qui ne sont plus disponibles sur le marché. « Je comprends que l’importation des médicaments a été stoppée en raison de la fermeture de l’aéroport. Mais, le gouvernement peut faire une exception car c’est la santé des patients qui est en jeu. Si des avions peuvent aller chercher des équipements nécessaires pour le Covid-19, pourquoi pas un vol spécial pour les médicaments en rupture de stock à Maurice ? », se demandent nos interlocuteurs.

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