À PETIT-VERGER : L’expo-vente annuelle attire foule

L’édition 2014 de l’expo-vente annuelle des services de la prison s’est tenue le samedi 27 septembre dans la cour de la Medium Security Prison de Petit-Verger, à Pointe-aux-Sables. Une activité désormais traditionnelle, comme l’a souhaité et maintenu le Commissaire des Prisons (CP), Jean Bruneau, et qui a vu la participation d’une belle foule d’habitants de la région. Venus découvrir les produits fabriqués par les détenus de la prison, nombre de visiteurs sont repartis non seulement avec le sourire, mais aussi avec les bras chargés !
Produits artisanaux, tels des sacs fabriqués à la main, des nappes brodées et autres vannerie, meubles ciselés et travaillés avec soin, bibelots, tableaux représentant des natures mortes ou des portraits, pâtisseries, gâteaux divers, petits « puris » et pains fourrés, l’incontournable briani, oeufs et poulet frais, légumes frais (brèdes, laitues, betteraves, carottes, pommes de terre…) provenant des jardins de la prison de Petit- Verger : ils répondaient tous présents, bien répartis dans la quinzaine d’échoppes aménagées sur un terrain vague jouxtant l’institution pénitentiaire.
Cette Medium Security Prison abrite, pour l’heure, 225 détenus, sous la surveillance de 75 Prison Officers. Le Principal Prisons Welfare Officer, Mahesh Ramassur, explique que « ces détenus figurent parmi ceux qui ont fait preuve de bonne conduite, et sont pleinement engagés dans un travail, pour lequel ils se sont formés entre les murs des prisons ». S’étendant sur 44 hectares, la prison de Petit-Verger comprend plusieurs ateliers de formation, notamment en menuiserie, en soudure, en farming ou encore en pâtisserie où les détenus, des hommes uniquement, s’attellent à apprendre les rudiments des métiers qu’ils comptent pratiquer une fois qu’ils rejoindront la société active. « La mission principale de ces expo-ventes que nous tenons désormais régulièrement, c’est de faire état concrètement des réalisations des détenus, de montrer que quand ils sont derrière les barreaux, ils ne perdent pas de temps. Pour ceux qui en témoignent l’intérêt d’apprendre un métier du moins », affirme le CP. Mais, poursuit notre interlocuteur, « l’idée et la philosophie derrière la tenue de ce type d’événements où, depuis deux ans maintenant, nous pouvons accueillir le grand public, c’est aussi et surtout de faire changer la mentalité des Mauriciens. De manière générale, dans la tête des gens, être un détenu a un sens négatif. On associe des mauvais comportements et des actes néfastes à ces êtres humains. Nous avons pour objectif et devoir de montrer à tout un chacun que ces hommes et femmes méritent de se racheter. Ce sont certes des êtres humains qui ont fauté, mais ils méritent une deuxième chance ». Jean Bruneau ajoute que « être en prison, ce n’est pas se la couler douce… Il y a bien évidemment des contraintes, la discipline, la sévérité et la fermeté d’usage. Souvent, dans la perception des gens, quand on vulgarise le fait que les détenus apprennent, suivent une formation et se distinguent, on pense à tort qu’ils sont bien lotis. Mais il faut aussi connaître l’envers du décor… » Via les réalisations diverses des détenus, rappelle le CP, « on souhaite que tout un chacun revoie son propre regard et accepte ces hommes et femmes qui ont commis une erreur de parcours, qui l’ont admis et qui font preuve de repentir ». Mahesh Ramassur abonde dans le même sens : « Nous avons par exemple ici des détenus qui ont fait du community work sur la plage de La Prairie. Une autre façon de se racheter pour leurs erreurs commises. »
Nos deux interlocuteurs rappellent que « chaque détenu coûte Rs 630 par jour au gouvernement, une somme qui provient de la caisse publique. Or, en les encourageant à travailler, non seulement on les aide à devenir économiquement indépendants quand ils sortent d’ici, mais en même temps, ils génèrent des fonds ». En effet, la vente des produits lors des expo-ventes annuelles des prisons est versée dans une caisse commune.
Si dans un premier temps, l’expo-vente de la prison se tenait entre les murs clos de la prison de Beau-Bassin, où le grand public ne pouvait être admis pour des raisons de sécurité, depuis l’an dernier, cette donne a changé. En effet, suivant son souhait d’ouvrir cette activité au grand public, et toujours en ligne avec sa philosophie d’ouverture et de proximité, le CP a tenu son engagement. L’an dernier, c’est à Montagne-Blanche que se tenait l’activité annuelle et cette année, sur le terrain jouxtant la prison de Petit- Verger, « où le public a pu venir découvrir et se rendre compte par lui-même de ce que font les détenus », déclare Jean Bruneau.
De 10 h à 13 h, samedi dernier, l’expo-vente des services de la prison a connu un franc succès public, des centaines de Mauriciens habitant les régions avoisinantes ayant fait le déplacement pour apprécier produits alimentaires et autres. D’ailleurs, à peine une heure après l’ouverture de l’expo-vente, certaines échoppes se vidaient à la vitesse de l’éclair de leurs produits… Un témoignage, s’il en fallait, du succès, à chaque fois, de cet événement désormais traditionnel dans le paysage de l’univers carcéral !

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -