PNQ : le Medical Cannabis anime les échanges parlementaires

Le ministre de la Santé, Anwar Husnoo, a réaffirmé ce matin que ni le cannabis, ni le cannabidiol ne seront retirés du champ d’application de la Dangerous Drugs Act (DDA). C’est ce qu’il a déclaré en répondant à la Private Notice Question du leader de l’opposition, qui avait demandé si, à la lumière de la récente évaluation et des conclusions du 41e Comité d’experts sur la toxicomanie de l’Organisation mondiale de la santé, il pouvait indiquer s’il était envisagé de retirer le cannabidiol du champ d’application de cette législation et si les médicaments contenant du cannabis et de la résine de cannabis seront autorisés à être utilisés à Maurice sur prescription médicale.
Cette question a provoqué une certaine animation mêlée d’embarras des deux côtés de la Chambre et a été assortie de remarques des parlementaires. Ainsi, alors que le leader de l’opposition adressait une question au ministre de la Santé, le ministre mentor a répondu un « Non » sonore, amenant Paul Bérenger à demander : « Komie Premie minis ena ? ». À d’autres occasions, le leader de l’opposition s’en est pris au ministre Sinatambou, lui demandant de « ne pas rire ». De plus, alors que le ministre Husnoo insistait sur le fait qu’il fallait attendre mars prochain pour décider de la ligne à suivre concernant l’utilisation du cannabidiol, Shakeel Mohamed a lancé : « Eski to pou la twa ? »

- Publicité -

Dans une réponse technique adressée au leader de l’opposition, le ministre de la Santé s’est appesanti en détail sur les éléments contenus dans le cannabis, et les éléments qui étaient toxiques. Il a expliqué que ces éléments pouvaient avoir un effet néfaste sur le cerveau des consommateurs, entraînant un désordre mental. Le leader de l’opposition l’a cependant interrompu à un certain moment pour souligner que sa question portait sur le cannabidiol, et non sur le cannabis. Ce à quoi le ministre a répondu que la question faisait état du cannabis. Le ministre a finalement indiqué que le gouvernement ne comptait pas retirer le cannabis ou le cannabidiol de la liste de stupéfiants figurant dans la DDA.

Selon le ministre, une fois que l’OMS se sera définitivement prononcée sur la question, soit en mars 2020, un comité d’experts sera alors institué pour se pencher sur toute la question. Et d’ajouter que le gouvernement agira à la lumière des recommandations de ce comité.

Dès sa première question, Xavier-Luc Duval a demandé au ministre d’indiquer clairement la position du gouvernement à ce sujet, au lieu d’attendre mars 2020. Ce à quoi le ministre a répondu qu’aucune décision ne sera prise aussi longtemps que l’OMS ne se sera pas prononcée. Le leader de l’opposition est revenu à plusieurs reprises à la charge pour affirmer que quelque 47 pays – dont la Grande-Bretagne – n’avaient pas attendu l’OMS pour autoriser le cannabis médicinal et le cannabidiol dans certains cas précis, ajoutant que même la FDA des Etats-Unis avait autorisé le cannabidiol pour le traitement de certains types d’épilepsie. Mais le ministre lui a fait comprendre que ce n’est que dans un cas spécifique d’épilepsie que cette substance est utilisée et que d’autres médicaments pouvaient être utilisés pour traiter ce trouble.

Le leader de l’opposition a alors cité le cas d’un malade souffrant d’un cancer et qui devait se rendre en Afrique du Sud pour obtenir un traitement à base de cannabis médicinal. Il a, à un certain moment, placé l’utilisation du cannabis médicinal et du Cannabidiol dans le contexte des droits de l’homme et du droit d’utiliser le médicament qu’on souhaite. Mais le ministre a affirmé qu’on ne pouvait agir sur la base d’un cas isolé avant de revenir à la charge en demandant d’attendre la décision du comité de l’OMS.
Finalement, Xavier-Luc Duval a demandé au ministre si, conformément à la DDA, il serait ordonné que des recherches sur l’utilisation du cannabis médicinal et du Cannabidiol soient effectuées à Maurice. Le ministre a observé que même un pays comme le Portugal dépendait de la recherche au niveau de la FDA américaine. Les échanges se sont terminés avec le leader de l’opposition et le ministre restant campés sur leurs positions.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -