Post-Navin’s Coffers Saga : Le spectre d’une partielle au No 5

Ranjiv Woochit, l’élu rouge de Pamplemousses/Triolet, pourrait se sacrifier pour le retour aux avant-postes politiques de Navin Ramgoolam

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Un scénario quasi-identique aux élections du 21 décembre 1976, avec l’ex-ministre travailliste Heeralall Bhugaloo démissionnaire pour céder son siège à l’ex-SG du PTr, sir Kher Jagatsingh

Le délai maximal prévu sous la Representation of the People Act pour une élection partielle est de 240 jours, soit au mois d’août, au cas où la démission intervienne vers la fin de cette année

Une semaine après la proclamation des résultats des élections générales du 7 novembre, L’Alliance Morisien ne recueillant que 37% des votes contre 56% au bloc de l’opposition, mais en ordre dispersé, soit L’Alliance Nationale 34% et le MMM 22%, les données sur l’échiquier politique pourraient se transformer assez rapidement. L’accélérant politique n’est nul autre que le jugement de la Cour intermédiaire dans la Navin’s Coffers Saga avec les 23 charges contre le leader du Parti Travailliste rayées d’un trait de plume (voir détails en page 8). Ainsi, les spéculations autour d’une éventuelle démission du député rouge Ranjiv Woochit dans la circonscription de Pamplemousses/Triolet (No 5) pour provoquer une élection partielle en vue de permettre un Come-back de Navin Ramgoolam – qui se proclame toujours le Lion en politique – pourraient amorcer un tournant crucial aussitôt l’ouverture de la First Session of the Seventh National Assembly au cours de la semaine prochaine. Mais le seul hic demeure que les dispositions de la Representation of the People Act prévoient que le délai maximal pour la tenue d’une élection partielle est de 240 jours, soit jusqu’au mois d’août de l’année prochaine au cas où cette démission intervienne à la fin de cette année.
Ce scénario d’une démission d’un élu en vue de faire entrer un leader politique ou tout autre tête de série politique n’est pas une innovation en soi. En 2002, Serge Clair, le leader de l’Organisation du Peuple de Rodrigues, battu aux premières élections régionales, avait été repêché suite à une élection partielle provoquée suite à la démission d’un des élus de la majorité à l’Assemblée nationale. Puis il y a l’épisode des élections législatives du 21 décembre 1976 quand le ministre de l’Éducation fraîchement nommé, Heeralall Bhugaloo, avait démissionné pour permettre l’entrée à l’Assemblée nationale de sir Kher Jagatsingh. Celui-ci fut nommé automatiquement car à cette époque les élections avaient été abolies.
De ce fait, la légitimité de la stratégie d’une élection partielle au lendemain des élections générales ne souffre d’aucune contestation d’autant plus que la thèse défendue dans l’Opposition, surtout au sein du Parti Travailliste, est que le Premier ministre, Pravind Jugnuath, a précipité le calendrier des élections générales en anticipation de ce verdict de la Cour intermédiaire dans « son plan visant à éliminer politiquement Navin Ramgoolam ».
Or, dans l’entourage du leader du Labour, l’on ne se cache pas pour souligner que « les dernières charges rayées constituent le retour de la manivelle politique » et que le retour de Navin Ramgoolam à l’Assemblée nationale par la grande porte et au poste de leader de l’opposition est une voie à ne pas être écartée. Toutefois, officiellement dans la conjoncture, l’on se garde de commenter publiquement cette éventualité pour deux raisons principales.
D’abord, le Parti Travailliste, bénéficiant du soutien du MMM et du PMSD, met actuellement les bouchées doubles en vue de contester les élections générales par voie de pétitions. Tout doit être prêt pour être logé en Cour suprême avant la fin de ce mois, à l’expiration du délai de 21 jours. « La priorité de l’heure reste les pétitions électorales », faisait-on comprendre en fin de semaine.
Ensuite, les nouveaux élus n’ont pas encore prêté serment pour siéger à l’Assemblée nationale. Logiquement, le nouveau parlementaire de l’opposition, Ranjiv Woochit, candidat désigné à la démission, pourrait être appelé à siéger pendant une certaine période avant de s’en aller pour céder la place à son leader.
Finalement, il y a toute la question du Timing de la tenue de cette éventuelle partielle à prendre en compte. Le délai maximal est de 240 jours, soit huit mois à partir de la démission. Il va sans dire que Pravind Jugnauth ne se pressera pas pour offrir sur un plateau le poste de leader de l’opposition à Navin Ramgoolam, d’autant plus qu’avant le mois de mai prochain, des élections municipales et villageoises, qui sont « long overdue », doivent être impérativement organisées.
Affaire à suivre…

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