RETOUR DU JET SKI DANS NOS EAUX : La résistance s’organise

Le retour des Jet ski à Trou aux Biches et prochainement à Flic en Flac et Pointe Jérôme provoque des remous. Outre les voix qui s’élèvent contre l’octroi des licences à des proches du pouvoir, des contestations fusent quant aux sites désignés par les autorités pour la pratique de cette activité jugée dangereuse. Dans cette optique, des pêcheurs et membres des Forces Vives  s’unissent pour contrer la décision du ministère du Tourisme d’octroyer des permis d’opération pour la région de Flic en Flac/Le Morne et Mahébourg. Plusieurs réunions en ce sens ont eu lieu la semaine dernière au ministère du Tourisme sans qu’aucun consensus n’ait été trouvé. Selon nos informations, les discussions devraient reprendre cette semaine.
Depuis que Week-Enda fait état du retour du jet ski dans nos eaux, les voix fusent pour contester la pratique de  cette activité qui a occasionné dans le passé des accidents et qui met à nouveau en danger la sécurité des nageurs et des plagistes. Après Trou aux Biches, c’est à Flic en Flac et à Mahébourg que de nouvelles vagues s’élèvent , les membres des Forces Vives, plaisanciers et pêcheurs s’opposant à cette activité qui, selon eux, viendrait troubler les eaux dans cette région. C’est dans cette optique que les membres des Forces Vives de Rivière Noire et les pêcheurs de la région ont eu une rencontre avec le ministère du Tourisme, la semaine dernière. Ces contestataires s’offusquent de l’intention des autorités – comme l’indiquait Week-Enddans son édition de la semaine dernière – de transférer le permis d’un opérateur de l’Est, proche du pouvoir, de Flic en Flac à Rivière-Noire/Tamarin. Refusant que leur tranquillité soit perturbée par des Jet skis, les membres des Forces vives et plaisanciers – qui, par voie de courrier, ont fait savoir, depuis décembre dernier, leur opposition à la reprise de cette activité dans les eaux dans la région ouest – ont exprimé, cette fois oralement, leurs griefs au ministère du Tourisme. Selon nos informations, le ministère a été sensible à leurs doléances. Cependant, aucun consensus n’a été trouvé pour l’heure et les discussions devront se poursuivre cette semaine.
Danger pour les dauphins et plongeurs
Même résistance du côté de Flic en Flac, où les plaisanciers de la région comptent aborder la question lors de leur rencontre avec le ministre Michaël Sik Yuen, cette semaine. Karl Lamarque, secrétaire de la Federation of Pleasure Crafts Operators(FPCO), explique que les pêcheurs, plaisanciers, habitants de Flic en Flac et du Morne s’opposent à la pratique du Jet ski dans leur région car cette activité représente un danger potentiel. Danger non seulement pour les plagistes, même si l’activité se fera hors lagon, mais surtout pour les dauphins, présents en grand nombre dans cette région et qui font l’objet d’une activité touristique très prisée. La FPCO souligne également que le Jet ski représente un danger pour la pratique de la plongée à Flic en Flac, car s’il se fait hors lagon, le client ne surfe pas trop loin des récifs en raison des vagues puissantes.
Qui plus est, fait ressortir Karl Lamarque, «cette zone comprend les refuges des milliers de poissons. Le Jet ski provoque une pollution sonore, donc un danger pour la barrière de corail et les poissons. C’est une menace pour le gagne-pain de nombreux pêcheurs de la région.»Il fait également ressortir que la passe de Flic en Flac – comme l’a noté l’opérateur de l’Est qui devrait prochainement obtenir son permis d’opération de jets ski – est trop étroite. «Cette passe est souvent impraticable et la traversée, difficile», dit-il, ajoutant que«de ce fait, l’activité Jet ski à Flic en Flac ne devrait pas être autorisée.» Les pêcheurs et plaisanciers de Pointe Jérôme abondent dans le même sens, estimant que la pratique du Jet ski, même hors lagon, est un danger potentiel pour les plagistes. Ils disent leur étonnement concernant l’octroi des permis d’opération, soulignant que ce sont des opérateurs qui n’habitent pas la région qui ont obtenu l’aval des autorités. «Si nou ki ti demandé, pa ti pou gagné, ti pou dir pa gagn droit», disent-ils. Et de s’interroger sur le nombre d’opérateurs qui pourront proposer le Jet ski comme activité nautique, estimant – dans l’éventualité que cette activité est permise – que ce sont les plaisanciers de la région qui doivent l’exploiter, comme c’est le cas pour les bateaux de plaisance et les points d’embarcation. Cette question devra être soulevée avec le ministère du Tourisme lors de leur rencontre, cette semaine.

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