RODRIGUES – 14 ANS APRÈS : Le meurtre d’un jeune de 17 ans élucidé

Cette arrestation est décidée sur la base d’une lettre anonyme au sujet de ce meurtre et envoyé aux proches de la victime dans les jours suivant le meurtre en août 1999. Jusque-là, le secret était bien gardé entre les principaux protagonistes au sujet de cet acte odieux. Mais avec l’interrogatoire de Mme Bégué depuis le 25 décembre, les données dans cette enquête, entamée il y a 14 ans, allaient changer du tout au tout.
La suspecte allait révéler aux membres du CID les circonstances dans lesquelles le jeune Barthèlemy Azie, avait été agressé mortellement dans la nuit du 1er aout 1999 alors qu’il rentrait chez lui à pied à Roche-Bon-Dieu. Jean-Marc Augustin, qui a été également placé en état d’arrestation, n’avait nullement apprécié la proximité du jeune Barthèlemy Azie avec sa compagne, Mme Bégué.
En croisant la jeune victime, Jean-Marc Augustin aurait poussé sa compagne à attirer le jeune dans un guet-apens en vue de lui administrer une correction. Ne sachant rien de ce plan, Barthèlemy Azie devait suivre la femme avant qu’il ne fût sauvagement agressé dans un lieu isolé par le principal suspect, qui avait également un autre complice. Le jeune homme fut abandonné pour mourir dans les parages d’une digue. Ce ne fut que le lendemain, le 2 août que le cadavre de la victime fut déplacé par le principal suspect avec l’aide d’autres amis pour être déposé à Montagne Cabri dans les parages de cascade Victoire.
Dans ses aveux, la jeune femme avait donné les moindres détails sur la participation de chacun des six suspects en détention policière depuis la fin de la semaine. A vendredi soir, la police avait procédé à l’arrestation de trois derniers complices avec le septième, un dénommé Jean-Noël Gaspard, habitant Montagne Malgache, se constituant prisonnier à la mi-journée d’hier. La descente policière de vendredi soir à Montagne Cabri était des plus musclées pour les dernières arrestations.
Les principaux suspects, en l’occurrence Jean-Marc Augustin de Montagne Malgache, Mme Bégué de Montagne Cabri, Richard Casimir de Montagne Cabri,  Jean Michel Jolicoeur de Montagne Malgache, Merge Jolicoeur de Montagne Malgache et Emilien Georges de Saint-François, ont comparu en fin de matinée d’hier devant la magistrate, Mme Bhogun, pour leur inculpation provisoire de meurtre et de complicité de meurtre.
Tous les prévenus plaident leur innocence dans cette affaire et rejettent catégoriquement les accusations portées contre eux. Jean-Michel Jolicoeur est intervenu en Cour pour faire comprendre à la magistrate qu’au moment des faits, il se trouvait à Maurice. Ils ont été reconduits en cellule policière en vue d’une nouvelle comparution demain. D’importants déploiements, dont présence de chiens renifleurs de la police, avaient été décidés aux alentours du tribunal de Port Mathurin pris d’assaut depuis tôt par des proches des suspects et des badauds.
La disparition mystérieuse de Barthèlemy Azie le 1er août 1999 a connu divers rebondissements jusqu’à l’opération policière de la fin de la semaine à Montagne Cabri. Dans un premier temps, une habitante de la région avait pris contact avec la famille Azie l’informant que le corps du disparu avait été jeté dans un réservoir à Montagne Cabri. Ce réservoir avait été dévidé en vain pour les besoins des recherches même si une chaussette et une corde furent repérées sur les lieux.
Un nouveau développement intervint quelque temps après. La famille est en présence d’une lettre de dénonciations avec des indications précises sur ce qui s’est passé. « G.E a dit qu’il n’a pas tué Barthélemy, mais qu’il  a donné un coup de main  pour transporter le corps. Il dit que depuis trois semaines, il veut parler pour dire la vérité, car il ne peut plus tenir ce mensonge sur la conscience, mais que quelqu’un l’avait menacé de mort s’il parlait. Le corps du jeune homme était (à l’origine) dans le réservoir et ce n’est que lundi (NDLR :le lendemain) qu’il a été retiré (et déplacé vers la montagne où on a retrouvé les ossement)s. Le corps est attaché de deux cordes jaunes, l’une au niveau des épaules et l’autre autour des reins”, avait écrit le corbeau.
Puis, il ya eu les découvertes à Montagne Cabri du mois d’août dernier avec le père de la victime l’identifiant positivement sur la base de ses effets personnels, dont son porte-monnaie, une médaille sous forme de croix, des prières écrites de sa main sur une feuille de papier, une partie de ses vêtements et des pièces de monnaie de même qu’un crucifix.
Finalement, c’est à partir de cette même lettre de dénonciations que les hommes de l’inspecteur Moorghen  ont reconstitué le puzzle pour boucler la série d’arrestations…

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