VENTE À L’ENCAN : Les encanteurs de Flacq disent non au National Wholesale Market

La voix des encanteurs s’élève depuis quelques jours contre le projet de construction d’un National Wholesale Market à Wooton, lancé il y a une semaine par le Premier ministre, Pravind Jugnauth. À Flacq, les encanteurs se sont groupés en une association pour dire non à ce projet, et pour insister sur le fait qu’« il est mieux de rénover les facilités existantes à Port-Louis, Flacq et Vacoas au lieu d’investir Rs 370 M dans un nouveau projet ».
« Nous avons un ministre de l’Agro-industrie qui est en manque d’inspiration et qui est déterminé à faire des projets sans consultation. Il ne nous a jamais consultés, autrement nous lui aurions dit nos réserves relativement à ce projet », déclare Amarjeet Beegoo. Les encanteurs sont réticents à ce projet pour diverses raisons, selon la présidente de cette association, Shemida Ramdewar-Emrith. « La vente à l’encan se fait actuellement en trois endroits, à Flacq, à Port-Louis et à Vacoas. Ils couvrent tout le pays et les légumes se vendent plus vite. Par contre, avec la centralisation sur Wooton, les légumes qui sortent de Flacq, par exemple, doivent aller à Wooton pour être vendus aux marchands qui, à leur tour, les ramèneront à Flacq pour être vendus aux consommateurs. C’est une perte de temps, d’énergie et de transport, dont le coût est de plus en plus élevé ces temps-ci », fait-elle ressortir. « C’est sûr que les coûts additionnels vont être passés aux consommateurs ».
Amarjeet Beegoo cite le cas récent d’un planteur de margoze qui amène une caisse contenant 8 kg de margoze à l’encan. « Le coût du transport de cette caisse est de Rs 50. Ses légumes ont été vendus à Rs 4 le kilo et il n’a obtenu que Rs 32 mais le coût du transport lui est revenu à Rs 50. Ki pou ariv sa planter la ? » La présidente de l’association ajoute : « Les autorités ne nous ont pas consultés, elles veulent en finir avec nous, les encanteurs. Il y a eu quelques rares réunions avec des encanteurs, pas avec nous », dit-elle.
Shemida Ramdewar-Emrith se dit en faveur de la rénovation des infrastructures actuelles afin de les doter de toutes les facilités nécessaires. « De tels travaux coûteront moins cher que le projet de Wooton, où, ne l’oublions pas, il y aura une congestion routière monstre, les jours de l’encan », soutient notre interlocutrice.
Amarjeet Beegoo estime que le ministre Mahen Seeruttun n’écoute que la Chambre d’agriculture. « Il est en train d’offrir un cadeau au secteur privé. Cette nouvelle plateforme est destinée aux établissements sucriers qui, eux aussi, cultivent des légumes. Ils auront un espace réservé où ils pourront vendre leurs légumes », dit-il, avant d’estimer que « ce projet de wholesale market est une réplique de l’Agricutural Marketing Board (AMB), avec ses chambres froides ».

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