Zis lakok ki zoli !

POËMA ZÉPHIR

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Après toutes ces années, je suis au regret de constater que l’amour que je portais pour toi s’éteint peu à peu. La petite fille naïve, qui se languissait de toutes les belles choses que tu pouvais offrir, a été remplacée par une jeune femme amère et désillusionnée. Je te vois désormais comme une belle pomme rouge dont les entrailles grouillent de larves ou comme une magnifique maison avec vue sur mer qui étouffe les cris de douleur de cette épouse brutalisée. Tu ressembles également à ces personnes de foi sans fissures qui masquent l’abysse de leur âme avec des sermons moralisateurs et hypocrites.

Combien de temps vas-tu te cacher derrière tes belles plages infinies ou encore ton harmonie culturelle « infaillible » ? Moi, je vais te dire une bonne chose Maurice : zis lakok ki zoli ar twa ! Malgré tous ces efforts économiques et autres, tu es devenue encore plus sale de l’intérieur. Multiculturelle? Parfait. Mais quand il s’agit de se serrer les coudes pour régler des problèmes majeurs sur l’île, c’est chacun pour sa bande. Progrès ? Combien de temps vas-tu tenir avec tous ces projets qu’on t’impose ? On dépose tant de « chèques cadeaux » de plusieurs zéros à tes pieds et ton compte en banque donne toujours l’impression de crier au secours !

Ça sera sans doute à travers les fenêtres de trains ou des baies vitrées des hôtels qu’on regardera défiler la marche funeste de notre société. Fais-toi belle mon île. Arbore tes bijoux en toc pour dissimuler tes entrailles qui pourrissent. Tes racines prennent feu. Personne n’arrive à l’éteindre. Tes bourgeons s’affaiblissent parce que 5 Credits, c’est beaucoup trop pour eux. Qu’adviendra-t-il de nous quand il ne restera plus rien à récolter ?

Pessimiste, je suis et le resterai jusqu’à ce que je voie un changement de mentalité au niveau de ces suceurs de votes. Ainsi qu’une prise de conscience de cette horde multicolore de moutons qui se calque confortablement dans son quotidien. Oui ! Nous en sommes les responsables. Tous ! C’est de notre faute que notre Eldorado se désintègre.   

 

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