MBC : Anooj Ramsurrun une nouvelle fois dans la tourmente

Après l’affaire du caveau du Père Laval, les propos contre certains membres de la rédaction, c’est, cette fois, un reportage téléguidé
qui provoque le courroux de Jean Maurice Labour

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Anooj Ramsurrun se retrouve de nouveau dans la tourmente. Un reportage qu’il a commandité, qu’il a personnellement suivi et fait diffuser le mercredi 3 juin pour faire contrepoids à la révolte populaire provoquée par l’éviction brutale de squatters en plein confinement — avec la complicité du fameux biographe des Jugnauth, Azaghen Runghen, qui était lui-même au cœur du scandale du caveau du Père Laval — est à la base d’une vive réaction du vicaire général du diocèse de Port-Louis, Jean Maurice Labour, qui, outré, a réclamé un droit de réponse de la MBC.

Dans ce reportage, expressément non-signé pour brouiller les pistes avec une voix off du rédacteur en chef sur le départ, Ravin Joypaul, mais qui a été, en fait, réalisé par le tandem Azaghen Runghen/Kendy Mungra sur demande de la direction, on peut entendre des squatters de Riambel littéralement dédouaner l’État de sa responsabilité de construire le logement social et en appeler plutôt à « Legliz e tablisma » pour leur fournir des terres.
Le reportage sur Riambel a une résonance particulière parce qu’une des expulsées a pris pour cible le ministre du Logement, Steve Obeegadoo, dont la famille dispose, à quelques mètres du théâtre de la destruction, d’un bungalow pieds dans l’eau.

On a pu aussi entendre la députée de la localité Sandra Mayotte, non pas chanter le « Makalapo » ou le « Cayambo » pour adoucir l’atmosphère, mais pour venir plaider pour la non-politisation de cette affaire et suggérer un « marye pike » pour résoudre ce problème. Et bien entendu, comme tous les nouveaux cireurs de pompe du Sun Trust, elle a eu un mot pour « son » Premier ministre.

Ce reportage orienté, orchestré par la MBC, elle-même manipulée par les spin doctors du bâtiment du Trésor, se voulait une sorte de réponse politique au fait que des prêtres comme Gérard Mongelard et Laurent Rivet ont manifesté leur solidarité avec les squatters victimes d’éviction et leur ont apporté du soutien avec les moyens dont ils disposent.
Le vicaire général, Jean Maurice Labour, a, le lendemain même du reportage, réagi avec un post Facebook sur la page du Diocèse dénonçant ces propos et rappelant que « la responsabilité de donner un logement aux Mauriciens, indistinctement de la communauté à laquelle ils appartiennent, est le devoir de l’État mauricien. Ce droit au logement, reconnu dans les conventions internationales ratifiées par l’île Maurice, indique sans équivoque que c’est à l’État qu’il revient d’appliquer ce droit ».

Il indiquait aussi avoir réclamé un droit de réponse de la MBC qui, apparemment, « l’étudie » toujours, alors que lorsqu’il s’agit des ministres ou des affidés du gouvernement qui sont mis en cause, elle se dépêche pour faire son travail de paillasson. Ce n’est pas la première fois que la MBC se retrouve ainsi au cœur d’une polémique visant un groupe de Mauriciens présentant un certain profil.

« Par intérim permanent »

On se souviendra qu’Azaghen Runghen, récompensé d’un poste de « Producer » à la MBC, sans appel de candidatures, pour ses ouvrages dithyrambiques sur le clan Jugnauth avait, le 25 février 2019, fait intrusion à l’intérieur du caveau du Père Laval pour solliciter ceux qui se recueillaient et leur demander de commenter la décision de la mise hors de cause de Pravind Jugnauth dans l’affaire MedPoint et sur la reconnaissance par la Cour Internationale de Justice de la souveraineté de Maurice sur les Chagos.

Après une fausse mise à l’écart du « Producer » indélicat, Anooj Ramsurrun avait décrété, en des termes se reprochant du langage religieux, que son protégé avait été « lapidé et crucifié ». Quelques mois plus tard, une autre affaire devait éclater : celle des propos jugés offensants de la part du directeur « par intérim permanent » à l’encontre d’une certaine catégorie d’employés. Il avait, en conséquence, dû démissionner de son poste le 14 août 2019 pour revenir comme « consultant » le 2 octobre 2019.

En dehors de ces cas spécifiques, il est aussi beaucoup question ces jours-ci, à la MBC, de ces syndicats « collabo » qui se font un devoir de se retrouver à la même table que le directeur à la cantine, question de démontrer qu’ils peuvent avoir de l’influence, de celui qui venant d’un média en ligne pro-MSM est pressenti pour succéder à Ravin Joypaul, de ce protégé qui prend le véhicule sans GPS de la MBC pour aller quotidiennement « fréquenter » son « attachée de près », une ancienne journaliste qui a atterri auprès d’un ministre. Entre eux…

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