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Arts martiaux : La Journée mondiale du tai-chi célébrée au Caudan

Le taï-chi est l’art de faire circuler l’énergie dans le corps, grâce à la respiration et aux mouvements lents. Cet art interne pratiqué à Maurice par différentes écoles d’arts martiaux, apporterait de nombreux bienfaits au corps et à l’esprit, un état d’équilibre et d’harmonie globale. Dans le cadre de la Journée mondiale du taï-chi (célébrée le 28 avril) et dans le contexte du 70e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine, le public s’était massé sur l’esplanade du Caudan récemment pour assister à une démonstration de tai-chi et de wushu par les différentes associations et écoles.

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La séance a commencé à 16 heures par une séance d’échauffement : une série de mouvements exécutés par tous les participants. Ces derniers sont membres de différentes associations. Parmi lesquelles, le Hualien Club, le Centre culturel chinois (CCC), la Tien Hong Association, la Mauritius Wushu Federation. Ont aussi participé à ce spectacle d’arts martiaux chinois, les maîtres, tels que Nam Shun, Shifu Liang Dongsheng et Wu Qinxi.

Le public a appris que la pratique viserait à amener le pratiquant à devenir plus conscient de son corps, de sa posture. Contrairement au wushu qui est un art de self-défense, les mouvements du tai-chi sont très larges et généreux, les étirements et rotations s’exécutent très doucement. Les effets se ressentiraient au niveau des muscles et des articulations.

Souvent décrit comme une chorégraphie du corps qui harmonise l’esprit, cet art martial interne est fait de gestes lents, souples et continus : une façon de méditer tout en restant perpétuellement en mouvement. Le pratiquant capterait les forces du cosmos (le chi ou ki) et de la terre et les ferait vibrer en lui grâce à la respiration. Cette discipline corporelle comportant un ensemble de mouvements continus et circulaires exécutés avec lenteur et précision dans un ordre préétabli met ainsi l’accent sur la maîtrise de la respiration.

Grâce à l’école de Hualien, le style Chen, le plus ancien des cinq styles traditionnels de tai-chi chuan : Yang, Wu, Wuhao et Sun. Hualien propose une série de mouvements inspirés de cette pratique. Le style de la famille Chen se caractérise par son alternance de mouvements lents et rapides. Ce style plus mobile est néanmoins plus exigeant au niveau physique. Ses postures plus basses sollicitent davantage les jambes. Ses changements de rythme et ses légères déstructurations-restructurations lui donnent en outre un relief particulier.

Cette méthode de combat fut longtemps transmise exclusivement au sein du clan Chen. Ce n’est qu’au xixe siècle que Chen Changxing (1771 – 1853) enseigna son art à Yang Luchan (1799 – 1872). Bénéficiant de l’appui de la riche famille des Wu, ce dernier diffusa ensuite cette méthode à Pékin. C’est vraisemblablement après sa mort que le terme de taiji quan fut adopté par ses élèves.

Le taï-chi ou la méditation en mouvements

Pratiqué le plus souvent en plein air afin d’être en communion avec les éléments, le tai-chi-chuan est beaucoup plus qu’une gymnastique de santé, une relaxation ou une méthode de self-défense. Il apparaît comme un enchaînement d’exercices très lents, pratiqués dans le plus grand calme et avec beaucoup de concentration. Les mouvements engagent l’ensemble du corps et sont couplés avec une respiration profonde, mais naturelle, ce qui a des répercussions sur les organes internes et toutes les fonctions de l’organisme. De plus, le tai-chi demande une présence complète, ce qui en fait une véritable méditation en mouvements.

Extrêmement esthétiques, ces mouvements fluides et ininterrompus partent en réalité tous du bassin, où se situe le centre de gravité : les jambes, le tronc, la tête, les bras, le corps entier jusqu’au bout des doigts, tout est mis en mouvement par la seule force contenue dans cette zone. Pour le pratiquant, il s’agit de trouver, de réveiller la puissance qui vient du centre et de laisser le mouvement se faire, de l’intérieur vers l’extérieur.

À long terme, le tai-chi est une bonne discipline de prévention. La pratique vise entre autres à améliorer la souplesse, à renforcer le système musculosquelettique et à maintenir une bonne santé physique, mentale et spirituelle. Grâce à son côté méditatif et à l’extrême précision des gestes, le tai-chi permettrait d’apaiser le mental et d’améliorer la concentration, la vivacité d’esprit et la mémoire. Un véritable complément à la méditation en pleine conscience. Les mouvements du corps entraînent le sang, le souffle et le chi à circuler plus efficacement afin de nourrir, réparer, nettoyer, oxygéner et énergiser les milliards de cellules qui le composent. Ainsi, le mouvement devient la base d’un système qui mène et guide des processus corporels automatiques afin qu’ils fonctionnent d’une façon plus bénéfique. Selon les pratiquants, la pratique d’exercices visant à cultiver l’énergie, préserver la jeunesse et accroître la longévité fait partie des aspects très anciens de la culture chinoise.

La prise de conscience et l’amélioration de la posture favorisent le fonctionnement harmonieux des divers systèmes du corps : cardio-vasculaire, digestion et élimination, respiratoire, endocrinien, lymphatique, etc. La constance dans la pratique va augmenter la capacité thoracique, renforcer les organes internes, tonifier le système immunitaire, activer les fonctions régénératrices, augmenter la force et l’endurance physique ainsi que la résistance au stress. Le temps et la persévérance entraîneront chez l’adepte un accroissement de la patience et de la confiance en soi, une sensibilité accrue à sa réalité corporelle, une plus grande clarté d’esprit, un plus grand équilibre émotif et une meilleure perception de soi. Avec des mouvements lents, harmonieux, la pratique de cet art martial chargé de sagesse chinoise millénaire tonifie les muscles, améliore l’équilibre du corps et de l’esprit. Chaque mouvement adapté à une respiration précise augmente les capacités cognitives. La douceur des mouvements permet une diminution du stress et des tensions corporelles et mentales.

Au départ une technique de combat

C’est au cours des siècles que la société chinoise, régulièrement menacée par des guerres frontalières et intérieures, a développé une solide tradition martiale. Le tai-chi était au départ une technique de combat transmise oralement, de maître à élève, dans le plus grand secret au sein de familles de paysans. Son origine demeure difficile à déterminer, histoire et mythe étant inextricablement liés. Toutefois, plusieurs auteurs accordent à Zhang Sanfeng, un moine chinois ayant vécu au XVIe siècle, d’avoir créé les 13 postures de base du tai-chi. On dit que Sanfeng se serait inspiré d’un combat entre un oiseau et un serpent pour concevoir les enchaînements. Le serpent aurait triomphé grâce à sa lenteur, à sa souplesse et à ses mouvements arrondis qui donnèrent peu d’emprise à son adversaire.

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