Haltérophilie — Testé positif au Salbutamol en 2018 : Confirmation des 2 ans de suspension à l’encontre de Sehzad Nandoo

Cette décision de l’ORAD est tombée mercredi contre le double médaillé d’argent aux JIOI de 2011

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Le président de la MWF, Magarajen Moonien, confesse avoir été au courant de cette affaire, mais pas de la durée de la suspension.

L’haltérophile Sehzad Nandoo, 36 ans, double médaillé d’argent, mais aussi de bronze aux Jeux des Îles de l’Océan Indien de 2011 aux Seychelles, chez les plus de 105 kg, a été sanctionné pour deux ans, pour violation d’une règle antidopage par l’Organisation Régionale Antidopage (ORAD) de l’Océan Indien. Cette affaire, il faut le préciser, remonte au 31 octobre 2018, lorsque l’haltérophile avait été approché pour un contrôle inopiné hors-compétition. L’analyse de l’échantillon prélevé, lors de ce contrôle, avait alors détecté la présence de Salbutamol, substance classée comme béta-2 agoniste, dans la liste des interdictions de l’Agence mondiale antidopage (AMA). Le sportif a d’ailleurs confirmé avoir pris ce produit par voie orale (comprimé), cette méthode étant interdite.

Or, selon les dispositions de l’article 2.1 des règles de l’ORAD, la présence d’une substance interdite trouvée dans un échantillon, fourni par un sportif, constitue une violation des règles. C’est dans cette optique que la sanction de Sehzad Nandoo a pris effet le 10 décembre 2018, pour prendre fin le 10 décembre 2020. L’haltérophile est ainsi disqualifié de tous ses résultats et primes obtenus à partir du 31 octobre 2018. Contacté, le président de la Mauritius Weightlifting Federation (MWF), Magarajen Moonien, a fait la déclaration suivante : « déjà, les dernières compétitions de Nandoo remonte à 2011.

Depuis, il n’a plus pris part aux évènements de la fédération. Nous avions effectivement eu vent de cette affaire en 2018. Je tiens toutefois à préciser que nous n’étions pas au courant de la durée de la suspension. Nous n’avions reçu aucune correspondance en ce sens. »

Magarajen Moonien a tenu a précisé que Sehzad Nandoo travaille dans l’élevage de volaille et que, du fait, dûe à certaines allergies liées à son métier, il prenait du Salbutamol à titre médicamenteux. « Nous avons appris, en 2018, que Sehzad Nandoo avait été testé et à notre niveau, nous avons contacté le National Anti Doping Organization, (NADO) des Seychelles. C’est toutefois l’haltérophile qui traitait avec ces derniers. Pas la fédération », explique le président de la MWF. À noter que suite à une audience qui s’est tenue le 17 avril 2019, une suspension de deux ans lui avait été infligée par le Comité de gestion de résultats de l’ORAD Océan Indien. Sehzad Nandoo ayant fait appel de la décision, un comité d’appel indépendant ad hoc avait été mis en place par l’instance concernée en collaboration avec l’ORAD Afrique Zone 2 et 3, et a été chargé d’examiner ce cas dans une session qui s’est tenue le 14 juillet 2020. Toutefois, le comité d’appel indépendant a maintenu la sanction initiale imposée dans la décision du 17 avril 2019.
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Sehzad Nandoo :  « Je prends du Salbutamol, mais c’est une nécessité»
Week-End s’est entretenu avec l’haltérophile Sehzad Nandoo après la confirmation de cette sanction de deux ans. Il ne nie d’ailleurs pas avoir pris ce produit, mais avance avoir ses raisons. « Disons les choses comme elles sont. J’ai toujours eu des problèmes liés à l’obésité et ce, depuis mon adolescence. Je travaille depuis 14 ans déjà dans un élevage de volailles. Ce n’est pas évident, notamment en raison de l’ammoniac, produit de la décomposition des constituants azotés du fumier. Une forte concentration d’ammoniac est irritant pour les yeux, le nez et la gorge et j’ai souvent été sujet à des inflammations », indique-t-il. Avant de poursuivre, « Nous avons différentes façons de nous protéger, mais ça ne suffit pas. C’est un métier à risque. C’est pour cette raison qu’à titre médicamenteux, je prends de la Ventoline, un produit qui contient du salbutamol. »

Le colosse précise toutefois ne pas le prendre comme inhalateur mais en comprimé. Ce qui n’est pas conforme aux règlements antidopage et il le sait. « Je pèse 175 kg. Etant en surcharge au niveau du poids, l’inhalateur ne sert à rien. Prendre du salbutamol en comprimé sur une base quotidienne est efficace pour moi étant donné ma morphologie. Je ne le prends pas pour me doper, et encore moins dans un souci de performance, je vous l’assure. Oui, je prends du Salbutamol,mais c’est une nécessité », confesse notre interlocuteur.

« D’ailleurs, au moment d’effectué ce contrôle inopiné le 31 octobre 2018, je l’ai mentionné dans ma fiche technique. Je n’ai rien caché et j’ai avoué que c’était à titre médicamenteux. Je pense que ça a été mal interprété. Je comprends qu’il peut y avoir des soupçons, mais j’ai été honnête. De toute façon, j’ai tous mes papiers pour le prouver », soutient-il. À titre d’information, pris par inhalation, le salbutamol est autorisé jusqu’à 1.600 microgrammes/24 heures, sans excéder 800 microgrammes par 12h. Une inhalation de Ventoline correspond à 100 microgrammes. L’AMA a choisi de fixer le seuil de salbutamol à 1000 nanogrammes par millilitre d’urine. Au-dessus, elle considère que la « présence » du produit n’est pas cohérente avec une utilisation thérapeutique et est considérée comme un résultat d’analyse anormal.

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