A silver lining

La première phase de la réouverture des frontières mauriciennes après 15 mois de fermeture, apparaît comme un “silver lining” à un moment où le Covid-19 et ses variants semblent avoir la peau dure et continuent de susciter l’inquiétude, avec une augmentation soudaine du nombre de cas enregistrés ces derniers temps. Parallèlement, le coût de la vie tourmente toujours les ménages mauriciens, la situation financière des entreprises stagne et le nombre de personnes vivant dans la pauvreté est en hausse.

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L’industrie touristique et du voyage a montré durant la période de confinement qu’elle est un élément essentiel de l’économie du pays. En raison de son effet multiplicateur et ses ramifications complexes, ce secteur qui, comme le disait récemment le Premier ministre, est à genoux, a affecté pratiquement tous les autres secteurs économiques : la restauration, le commerce, le transport aérien et intérieur, le secteur bancaire, entre autres.

N’était-ce l’aide financière du gouvernement, le taux de chômage aurait été bien plus élevé que le chiffre de 52 500 chômeurs indiqué par Statistics Mauritius, sans compter les travailleurs indépendants qui sont sans activité professionnelle. Le DPM et ministre en charge du Tourisme, Steven Obeegadoo, estime que le secteur touristique concerne 20% du Produit intérieur brut et touche directement 100 000 emplois.

Les premières arrivées jeudi, dont beaucoup de Mauriciens et d’expatriés, se sont dans l’ensemble bien déroulées. Les hôteliers s’attendent à accueillir un plus grand nombre de touristes à partir du mois d’août et que l’expérience retenue durant les trois prochains mois, qui correspondent à la période creuse du tourisme, servira à l’ouverture totale des frontières prévue le 1er octobre. Les opérateurs reconnaissent eux-mêmes qu’il y a encore des retouches à faire durant cette période de transition.

La manifestation pacifique des chauffeurs de taxi à l’aéroport est une indication des améliorations qui pourraient être apportées à la mobilisation des ressources. Les autorités devraient chercher un modus operandi à travers des consultations avec les chauffeurs enregistrés et vaccinés. Si pour ceux qui vont en quarantaine, le ministère de la Santé peut utiliser leur logistique en termes de transport, par contre, concernant ceux se rendant en vacances dans les hôtels, rien n’empêche de chercher une formule qui permette à tour de rôle aux chauffeurs de taxi opérant à l’aéroport, qui ont l’impression d’être délaissés au profit de ceux venant d’ailleurs, de participer au transport de cette catégorie de voyageurs. Cette ouverture bénéficie déjà d’une couverture internationale. L’intervention de Steven Obeegadoo sur CNN a été directe et efficace.
Déjà, certains hôtels annoncent complets pour le 1er octobre. Cette phase délicate de la réouverture de l’industrie touristique sera suivie avec intérêt non seulement à Maurice, mais également par les opérateurs internationaux.
Il est bon qu’une campagne nationale de nettoyage ait été lancée à travers le pays. Si beaucoup de Mauriciens sont d’avis que la période de confinement aura permis aux plages et aux régions côtières de se régénérer, tel n’est pas le cas pour l’intérieur du pays où il y a encore un gros travail à faire. L’industrie touristique ne dépend pas seulement de la plage et des hôtels, mais également des rencontres, des découvertes et du respect de l’environnement. Cette dimension doit intéresser tous les Mauriciens qui doivent être partie prenante de cette industrie.
L’autre aspect indispensable à la relance de cette industrie est la vaccination. Il apparaît que le pays dispose de suffisamment de vaccins pour inoculer un maximum de Mauriciens qui manifestent de plus en plus leur volonté de se faire vacciner. Il y a encore un effort à faire s’agissant de l’organisation et de la communication de cette campagne vaccinale afin d’éviter les cafouillages dont on a été témoin à Castel ces jours-ci.
Terminons sur cette déclaration du secrétaire général de l’OMT, Zurab Pololikashvili : « Le tourisme est une bouée de sauvetage pour des millions de personnes. Faire progresser la vaccination pour protéger les communautés et soutenir un redémarrage en toute sécurité du tourisme est essentiel pour la reprise du travail et la génération de revenus bien nécessaires, en particulier dans les pays en développement, qui sont pour beaucoup fortement dépendants du tourisme international. »

JEAN MARC POCHÉ

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