Accords (im)parfaits

La composition du premier gouvernement de l’Alliance du Changement ne fait pas l’unanimité. Cela relèverait de l’utopie d’ailleurs qu’un tel exercice soit salué de tous. Les efforts d’une sélection des meilleures compétences dans les postes clés sont présents dans l’actuel exercice. Que, nous l’espérons sincèrement, ne sera pas un schéma figé, mais qui évoluera dans le bon sens, dans les mois et années qui suivront.
Élaborons. Navin Ramgoolam a pris le temps qu’il faut – certains l’ont trouvé trop long, peut-être parce que trop pressés, et en occultant le fait que dans le contexte actuel, avec ce nouveau 60–0 qui n’est pas appelé à n’être ni un épisode, ni un accident de parcours, il fallait un temps adéquat et suffisamment de concertation. Ramgoolam, fort d’une carrière riche, surtout après ses déboires, ses échecs et les leçons qu’il semble avoir bien retenues, est certainement le premier d’entre nous à souhaiter que ce 60–0 ne soit pas qu’une page dans notre histoire. Mais bien LA page qui marquera l’émergence d’une république moderne, qui marquera la rupture certaine, comme il l’a lui-même martelé durant sa campagne, avec les mauvaises pratiques. Celles-là mêmes qui ont provoqué la chute de l’empire de Pravind Jugnauth. Trop confiant et trop engoncé dans ses idées carrées, coincé par des spin doctors qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez, et péchant lui-même par un manque de réalisme et de lucidité totale ! Le coup de grâce a été porté par sa décision – lamentable et médiocre, à l’image d’une politique qu’il a longuement pratiquée – de couper l’accès à l’Internet et, de ce fait, convaincre les derniers récalcitrants à voir son vrai visage et changer (illico) de camp.
Dans cette veine, nous voyons bien le Dr Ramgoolam, par exemple, après avoir assis dans les prochains mois une équipe solide à la barre du pays, procéder graduellement et tout en souplesse une transition vers une deuxième équipe représentant la jeunesse, la prise des actions adéquates, et qui insuffleront un dynamisme certain, avec leurs connaissances et savoir-faire plus “up to date”. Quel meilleure “dream team”, n’est-ce pas, que d’avoir la présence à la fois de vieux routiers et de jeunes aux idées longues en simultané ? Souhaitons que cela ne reste pas qu’un projet parmi d’autres…
Pour ce qui est de l’auguste Assemblée nationale, le nom de Shirin Aumeeruddy-Cziffra au poste de Speaker a été cité avec insistance. Une proposition qui n’aurait, semble-t-il, pas toujours fait l’unanimité, de nombreuses voix soulignant que ce poste précis avait été proposé (pour ne pas dire promis) au Dr Satish Boolell – médecin légiste que l’on ne présente plus et qui jouit d’une immense crédibilité et réputation auprès de toute la nation. Ce qui fait de lui, encore une fois, un élément qui correspond davantage aux critères prônés par le Dr Ramgoolam pour son projet de changement…
Le Dr Boolell n’a pas été candidat aux dernières élections mais était présent, comme plusieurs autres qui ont accepté de sacrifier leur ticket, sur le terrain. Sa loyauté et sa fidélité aux Mauves ne font aucun doute. Gageons que certaines décisions ne seront jamais comprises. Mais comme le dit si bien l’Anglais, « there is (always) room for improvement » ! Alors ne désespérons pas.
Les élus qui sont descendus sur le terrain à Mare-Chicose ou dans les régions inondables du pays, avec le passage de Bheki, confèrent un immense capital de confiance. La présence de Joanna Bérenger, entourée des techniciens, à Mare-Chicose, d’Ashok Subron et d’Annabelle Savabady, voire d’Anil Baichoo et de Raviraj Beechook, dans les zones à risques contrastent avec les opérations “tap lestoma” et discours tonitruants d’un certain Bobby Hurreeram, n’est-ce pas ?
Ce type d’exercice est évidemment bienvenu et attendu de tous; députés, ministres et Junior Ministers. L’on souhaitera aussi sinon, et pourquoi pas, un département de ministère, au moins une cellule solide, placée sous le PMO ou DPM, pour tout le dossier touchant aux drogues, aux traitements et aux aides aux parents des victimes des stupéfiants. Ces souffrances n’ont que trop duré.

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