AFFAIRE MEDPOINT – ROSHNI BISSESSUR (ACTING DIRECTOR DU VALUATION OFFICE) : « Les propriétaires de MedPoint n’étaient pas satisfaits de la première évaluation »

Le procès intenté par l’ICAC à l’ancien directeur du Valuation Office de l’État Yodhun Bissessur et à Anerood Jeebodhun, Lead Government Valuer, pour abus dans l’exercice de leurs fonctions sous les articles 7(1) et 83 de la Prevention Against Corruption Act (PoCA) dans le cadre de l’affaire MedPoint, s’est poursuivi hier avec l’audition de Roshni Bissessur, qui était alors Government Valuer. Celle qui est actuellement l’acting Director du Vauation Office est revenue sur les étapes de l’évaluation de la clinique MedPoint. Elle a déclaré que, selon elle, les propriétaires de MedPoint n’étaient pas satisfaits avec la première évaluation de Rs 75 M, d’où l’initiative de procéder à un autre exercice se basant cette fois sur les méthodes d’un “Quantity Surveyor”.
Répondant aux questions de Me Atish Roopchand, le représentant légal de l’ICAC, Roshni Bissessur est revenue sur son parcours au Valuation Office ainsi que sur les différentes fonctions qu’elle a assumé. En 2010, elle était ainsi Governement Valuer et s’occupait de la région de Vacoas/Phoenix. Elle a expliqué qu’il existe cinq méthodes d’évaluation, la plus courante étant la « comparative method ». Quand le département obtient une requête pour une évaluation, a-t-elle soutenu, « il y a toute une procédure qui se fait après la visite des lieux et, au final, c’est le directeur qui doit approuver et signer l’exercice d’évaluation ».
Revenant sur le dossier de MedPoint, Roshni Bissessur a expliqué qu’elle avait remis le dossier à M. Kinoo, qui avait fait les arrangements pour une visite du bâtiment. « Nous avons fait le tour du bâtiment, pris des notes sur l’état des “assets” qui s’y trouvaient ainsi que son emplacement et les problèmes qu’il y a », a soutenu le témoin. L’ancien directeur Yodhun Bissessur leur aurait fait comprendre que ce travail était « urgent ». Alors que Roshni Bissessur s’expliquait sur la méthode d’évaluation qu’elle avait utilisée pour MedPoint, l’avocat de l’ICAC devait demander l’autorisation de la cour pour lui lire sa déposition, indiquant que c’était « incohérent ». Ce à quoi a objecté Me Antoine Domingue, SC, arguant que ce n’était pas une « incohérence » mais « une version tout à fait différente ». La magistrate Wendy Rangan a toutefois tranché en faveur de l’ICAC.
Poursuivant son récit sur les étapes de l’évaluation de MedPoint, Roshni Bissessur a soutenu que l’exercice d’évaluation a retenu le montant de Rs 75 millions pour la clinique MedPoint. Le rapport a ensuite été soumis au ministère de la Santé. Elle précise que Yodhun Bissessur avait « arrondi » le chiffre à Rs 75 M. Quelque temps après, Yodhun Bissessur lui aurait demandé d’accompagner Aneerood Jeebodhun pour une autre visite de MedPoint.
Répondant à une question de Me Atish Roopchand sur la raison de cette autre visite, alors que l’évaluation avait déjà été complétée, Roshni Bissessur devait indiquer : « It seems to me that the owners of MedPoint were not happy about the value. Bissessur and Kinoo told me thet it was too low. There was no other reason for a second visit. » Roshni Bissessur a donc effectué une autre visite en compagnie d’Aneerood Jeebodhun et d’un Quantity Surveyor. « Ce n’est pas moi qui avais fait appel aux services d’un Quantity Surveyor », devait-elle toutefois préciser.
Le contre-interrogatoire de Roshni Bissessur se poursuivra le 28 novembre. Jayraj Hauroo, le head du Bid Evaluation Committee, sera par la suite appelé à la barre des témoins. Rappelons que l’ICAC reproche à Yodhun Bissessur d’avoir surévalué la clinique MedPoint à Rs 125 M et d’avoir fait en sorte que le personnel du Valuation Office évalue des équipements qui se trouvaient alors dans l’établissement pendant les heures de travail en se servant des équipements qui sont à la disposition des membres de son équipe, et ce pour une somme d’argent qu’il n’était pas autorisé à recevoir.
Le coaccusé, Anerood Jeebodhun, 59 ans, se voit, lui, reprocher d’avoir procédé à une seconde évaluation de la clinique en gonflant la somme initiale à l’intention des actionnaires. Les délits allégués auraient été commis en septembre 2010.

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