Après la mort, la tisane !

Retour à la normale, après l’euphorique finale des sportifs mauriciens, qui ont fait briller très haut le quadricolore aux 10es JIOI, et la liesse populaire qui a ponctué cette remarquable victoire sur toute la ligne. On ne cessera en effet de saluer et féliciter tous ces athlètes sans distinction, des très jeunes aux professionnels aguerris, en passant surtout par les handicapés, qui nous ont non seulement fait rêver, mais nous ont ravis au-delà de nos espérances ! Véritable preuve, et il en fallait effectivement, dans ce pays où le copinage et les pistons ont de plus en plus la dent dure. Nos sportifs nous ont rappelé que l’effort, la persévérance et la foi triompheront toujours. Et ils l’ont fait de la plus belle des manières… Dur retour à la réalité, après cet épisode idyllique, avec une série d’éléments qui ont en effet fait l’actualité et qui ne manquent pas de susciter leur lot d’interrogations !

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Commençons par le commencement, et revenons inévitablement sur les Jeux des îles. Plus précisément sur le fameux Stade George V, rebaptisé par des internautes inspirés et lucides, qui ne manquent pas d’humour, “George Sank” ! Il va de soi que le ministre super-orange, qui occupe le fauteuil de la Jeunesse et des Sports, a déclaré qu’une enquête est en cours pour situer les responsabilités et qu’une étude technique a été commanditée. Post les travaux au coût astronomique. Soit. Cette démarche suit la logique des choses (politiques), bien évidemment. Et bien sot celui qui aurait prétendu le contraire…

Seulement voilà. On ne peut s’empêcher de se demander comment, en dépit des travaux de rénovation et de remise en condition dont a fait l’objet le Stade George V, pour lequel le gouvernement a admis avoir déboursé un pactole s’élevant à plus de Rs 94 millions, on s’est retrouvé avec une piscine à la place d’un “terin velour” ! Stupéfiant, n’est-ce pas ? Encore plus intrigant : les arguments avancés pour tenter de se dédouaner en évoquant qu’il a « beaucoup plu sur Curepipe ». Puisqu’on est contraint de souligner les évidences, doit-on rappeler qu’il est de notoriété publique que la Ville Lumière est celle qui est pratiquement tout le temps cachée sous des masses de nuages, où il vente en permanence et, eh oui, qu’il y tombe de la pluie la plupart du temps, et surtout en hiver ? Mais bon, peut-être que de nombreux Mauriciens sont nés de la dernière pluie et qu’ils ignoraient tout cela…

Toujours parmi les éléments de réponse qu’on nous a servis : le Stade George V a fait l’objet de rénovations après… 16 ans. Donc, prenant en compte le changement climatique, qui a changé la donne durant la dernière décennie, et ses caprices, pourquoi est-ce que ceux qui ont réclamé ces travaux n’ont pas jugé utile d’inclure par exemple une demande pour couvrir ce fameux stade ? Probablement que cela aurait coûté la bagatelle d’une autre enveloppe de Rs 90 millions… Mais si cela nous avait garanti l’imperméabilité du terrain, et qu’on n’aurait pas eu à faire évoluer tant nos footballeurs que ceux des autres îles invitées sur une pelouse tristement gorgée d’eau, sur laquelle le cuir rond ne décollait presque pas, nous ridiculisant ainsi, et nous faisant ainsi perdre des points, cela n’en aurait-il pas valu la peine ?

Il va de soi que quand on débourse Rs 94,9 millions dans des travaux de réfection d’un stade, on s’assure, au préalable, qu’une étude en bonne et due forme soit réalisée, et sur laquelle on s’appuie afin d’écarter tout risque de dysfonctionnement et de mauvaises surprises ! Mais devons- nous rappeler que nous avons là affaire à des décideurs qui ont mis en chantier un lourd projet que celui du Metro Express sans véritable étude au préalable, sinon celle de tout raser sur son parcours ?

Un autre sujet préoccupant : la déportation sans explications ni justifications à ce stade d’un compatriote, en l’occurrence Shameem Korimbocus, de Dubaï à Maurice. L’on souhaite surtout que, de prime abord, le gouvernement mauricien, dans un souci de respect des droits humains, réclame une explication honnête et transparente des autorités dubaïotes sur les véritables raisons les ayant poussés à ainsi détenir et déporter un Mauricien ! Dans le même es- prit, on estime que Pravind Jugnauth aura gagné en maturité et que ce ne sont pas les « posts » sur les réseaux sociaux de Shameem Korimbocus qui l’empêcheront de faire la lu- mière sur cette affaire… Ce serait là une grande marque de sagesse de la part d’un Premier ministre qui souhaite conserver son fauteuil (qu’il n’avait pas brigué d’ailleurs !).

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