ART DISTRICT: Des dodos surréalistes pour sensibiliser la population

Dev Chooramun expose 13 tableaux représentants des dodos au Art district du Suffren pendant tout le mois d’octobre. De style surréaliste, l’artiste peintre souhaite conscientiser le public à l’importance de la préservation de la faune et de la flore.
Porté par la force emblématique du dodo, Dev Chooramun transcrit ce thème dans toutes ses oeuvres. Il compose son image à partir d’un amalgame de formes et de couleurs puisées de la nature. Des bananes constituent ainsi le corps de l’oiseau posé sur une feuille de bananier, ses fleurs, sa tête et son cou. Les couleurs prédominantes sont le jaune et le vert, toutes nuancées pour apporter un élément réaliste à cette oeuvre surréaliste.
L’artiste joue avec les couleurs en proposant par moments des travaux multicolores. Une composition de fruits : melon d’eau, citron, grenade, ananas, jacques parmi d’autres, forment cet autre dodo. Ou encore, il puise son inspiration du fond marin : poisson clown, anémone… sont utilisés pour composer l’animal. L’artiste va plus loin en suggérant sa forme pour représenter un passage entre les coraux au fond de l’eau.
Soulignant que de nombreux d’autres artistes se sont exprimés sur ce thème dont Malcolm de Chazal, Dev Chooramun explique avoir choisi ce mode d’expression pour conscientiser le public sur l’importance de préserver la nature si l’on ne veut pas que cela se passe comme pour le dodo. D’ailleurs, poursuit-il, « personne n’a vu de dodo. On puise notre inspiration de l’image créée à partir de la mise en place des ossements de l’oiseau pour constituer sa silhouette ».
« Je suis très proche de la nature. Je fais du jardinage et j’y vois toute sorte de formes », soutient notre interlocuteur. « J’ai eu envie de montrer le dodo ainsi et au fur et à mesure que j’avançais dans le travail, de nouvelles idées émergeaient », poursuit-il.
Pour la présente exposition, l’artiste propose 13 tableaux peints entre 2010 et 2011. Certains ont été vus par le public en décembre dernier à l’occasion de ses 30 ans de carrière.
Né à Écroignard, Centre de Flacq, Dev Chooramun commence à dessiner dès son plus jeune âge. Il gribouille avec du charbon sur le mur ou du papier. Après sa scolarité, il poursuit des études supérieures en art en Inde. À l’époque, il était déjà très influencé par l’environnement rural de Maurice en réalisant des paysages, des portraits ou des natures mortes. Vers les années 90, influencé par des artistes tels Salvador Dali, De Chirico, Giuseppe Arcimboldo, Georgia O’keeffe, S.H. Raza, G.R. Santosh, Biren De, son art évolue vers le surréalisme. Son thème de prédilection demeure la spiritualité. Ses travaux souvent très suggestifs évoquent un monde onirique ou érotique et sensuel.
L’artiste est professeur d’Art et de design au collège Darwin à Centre de Flacq et est le président de l’Action for Artistic Creativity (ACA) de Maurice et le coordonnateur de l’Africa IAA (International Artists Associations) affiliées à l’UNESCO. Il a participé à de nombreuses expositions internationales, dont celle qui a lieu en ce moment en Bosnie.

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