ASSEMBLÉE NATIONALE—LIVE AND DIRECT—LALIT: « Sak mardi an direk enn sinema zom dezespere »

Après des essais à la fin de l’année dernière, les sept premières séances des travaux de l’Assemblée nationale cette année ont été retransmises en direct à la télévision. Certes, la politique étant considérée comme un « sport national », il est évident que ces retransmissions ont attiré une audience, même si à ce stade, il est difficile de quantifier l’intérêt. Toutefois, la découverte du comportement et de la performance des Honourable Members au sein de l’hémicycle a constitué plus d’une surprise pour plus d’un téléspectateur, habitué jusqu’ici aux séquences choisies, pour ne pas dire aux coups de ciseaux de la station de télévision nationale, la MBCTv. Avec la coupure de 22 jours, suite à l’ajournement de l’Assemblée nationale au jeudi 8 juin pour la présentation du budget, fait exceptionnel dans les annales, sans compter les 130 Parliamentary Questions sur 350 qui sont encore sans réponses ministérielles depuis la séance du 28 mars dernier, Le Mauricien a cru nécessaire de donner la parole à de simples téléspectateurs aussi bien qu’à des acteurs avertis comme d’anciens parlementaires ou encore des militants de Lalit, comme Alain Ahvee et Lindsey Collen.
L’initiative de la retransmission en direct des travaux de l’Assemblée nationale représente un pas dans l’agrandissement de l’espace démocratique à Maurice. Mais les acteurs intervenant chaque mardi, et bientôt quotidiennement avec les débats sur le budget 2017/18 pendant le mois de juin prochain, devront se ressaisir en vue de redonner ses lettres de noblesse au Parlement. C’est du moins ce qui se dégage du constat sommaire alors que la position adoptée par la Speaker de l’Assemblée nationale, qui a déjà fait l’objet d’une motion de censure récemment, suscite des interrogations dans le public, sans verser dans la réserve exprimée dans les Standing Orders de « Reflections upon the chair ».
Ainsi, les plus sévères critiques contre la performance des parlementaires, sans distinction de camp, émanent des militants de Lalit. Pour Alain Ahvee et Lindsey Collen, le rapport de forces entre les partis politiques à l’Assemblée nationale et le fait que tous ces partis partagent sensiblement la même politique économique expliquent le climat « desperado » qui règle au sein de l’hémicycle.
« Sa febles relativ Parlman zordi pe fer institisyon la vinn otaz bann zom dezespere, bann espes desperado. Sa bann desperado la zot pe asiz lor ban Guvernman, zot pe asiz osi lor ban Lopozisyon. Zordi guvernman ek tu parti lopozisyon, zot tu ena mem politik ekonomik. Alor, ki zot pu lager apar lager macho ? Zot bann zom san lavenir si zot pa macho », soulignent-ils en guise en préambule.
Dans cette analyse, Lalit n’épargne pas la Speaker. « Normalement, quand un gouvernement est fort, la présidence de l’Assemblée nationale peut faire preuve d’impartialité. Mais le gouvernement de l’Alliance Lepep est non seulement faible mais également incohérent et la démission du PMSD n’a fait qu’accentuer cette situation. De ce fait, la présidence de l’Assemblée nationale est tentée de verser dans la partialité. D’ailleurs, Maya Hanoomanjee a été une candidate battue de l’Alliance Lepep. Sa nomination relève d’une décision prise par le gouvernement et aussi pour corriger une sous-représentation féminine sans compter qu’elle fait partie du clan familial Jugnauth. Elle est restée membre du MSM », poursuivent-ils.
« La perception d’un Speaker de l’Assemblée nationale partial n’aide nullement la démocratie dans la conjoncture. Me, li pa enn rezon pu zom Lopozisyon azir kuma zot finn azir, setadir dibute, menase, kriye, insilte. Telman, akoz ena sink parti Lopozisyon an konpetisyon, e akoz kamera TV lor zot, zot finn rant dan enn spiral desann ver konportman de plizanpli anfantin », soutiennent encore les militants de Lalit, qui regrettent qu’au lieu de s’attaquer aux adversaires, ils s’en prennent à l’arbitre.
En conclusion, Lalit, qui milite en faveur de l’introduction du kreol morisyen à l’Assemblée nationale, revient à la charge sur cette question. « Travay Parlman pe derule divan piblik asterla. Mem si li dan 2 langaz ki dimunn pa kapav koze avek mem presizyon ki zot koz zot langaz natirel, pa kapav konpran avek presizyon enn langaz natirel, nonpli. Me, zot sinema, sa sinema zom dezespere, pe kontiyne ziska zordi derule divan nu lizye », affirment-ils.

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