Atmaran Dinnoo, un gardien âgé de 55 ans, avait abattu par balles un braconnier dans un terrain de chasse en 2013. Il a été condamné à neuf ans de prison aux Assises par le juge Lutchmyparsad Aujayeb jeudi. Il était poursuivi pour coups et blessures sans intention de tuer sous la section 228 du code pénal, et pour avoir fait obstruction à l’enquête policière avec d’autres personnes sous la section 109 du même code. L’accusé avait plaidé coupable des deux accusations.
Les faits remontent au 17 mars 2013. Atmaran Dinnoo, employé comme gardien par la propriété sucrière de Constance, effectuait comme à l’accoutumée sa ronde dans le chassé Carsenac lorsqu’il a entendu des coups de feu et vu des cerfs tomber. C’est alors qu’il a vu un homme armé d’un fusil, un dénommé Vikash Moneea, tirant le corps d’un cerf.
Comme consigné dans sa version, Atmaran Dinnoo a sommé le braconnier de poser son fusil et de lever les mains en l’air. Mais ce dernier, qui avait le dos tourné, a expliqué l’accusé, aurait commencé à « manipuler son fusil ». Croyant qu’il allait se retourner pour lui tirer dessus, il a pris peur et a tiré dans le dos du braconnier, le tuant sur le coup.
Il explique qu’il a ensuite fouillé le corps puis jeté le portable de la victime dans une mare alentour. Après quoi il a appelé Philippe Rivalland, gérant de la propriété sucrière, ainsi que le gardien chef L’Eveillé. Tous trois se seraient alors mis d’accord pour expliquer à la police que Atmaran Dinnoo avait entendu des coups de feu et qu’il avait ensuite découvert le corps de la victime. Mais durant son interrogatoire, quelques jours plus tard, Atmaran Dinnoo a fini par dire la vérité.
Le gardien ayant plaidé coupable, la cour n’a pas pris en considération la question de légitime défense et a considéré le geste du gardien comme un acte négligent ou téméraire. Elle a aussi pris en compte toutes les circonstances, aggravantes comme atténuantes, de l’affaire, dont le fait que l’accusé avait choisi de dire la vérité, quoique tardivement, à la police, le fait qu’il ait plaidé coupable, qu’il avait une femme et deux enfants, le long laps de temps entre l’accident et le procès, soit dix ans, et les remords qu’il avait témoignés.
Atmaran Dinnoo a de fait été condamné à neuf ans de prison pour la mort du braconnier, ainsi qu’à une peine de trois ans pour avoir tenté de détourner l’enquête policière. Il purgera toutefois les deux peines concurremment.