AU NOM DE LA DIGNITÉ… Souhaitons que le GM ne tremble pas sous peu

LUTCHMAYAH APPANAH
(Dr en droit (Paris/Sorbonne.sceaux) -DESS, Diplôme d’études supérieures spécialisées en économie internationale (ILERI_Paris)1983/5-Ex-Avocat/France/Réunion

Le lendemain qui sanglote

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Sans être fataliste, on est tenté de dire que c’est fini le bon vieux temps, où l’on mourait tranquillement, malgré une liberté limitée. Crise sanitaire comme crise économique — le revers de la même médaille, l’une aussi étouffante que l’autre, entraînant dans son sillage bien des drames humains. Et même après, si elle finit par disparaître (crise sanitaire), les plaies seront des trous noirs, surtout sur le plan économique et social. Résultat — avec une génération enfoncée et sacrifiée, sans espoir de trouver un emploi ni de poursuivre des études et, pire encore, avec des entreprises mettant la clef sous la porte, on risque de se retrouver avec des cas suicidaires en augmentation rapide.

Une des solutions : ne pas rester les bras croisés et attendre. Il faut agir rapidement et on a les moyens jusqu’à présent.

A. Quoi qu’il en coûte, ne pas perdre l’espoir. Pourquoi ?

Malgré « l’effet des ciseaux » en économie, l’île Maurice a encore une marge de manœuvre tolérable sur le plan des finances publiques pour éviter la pire des catastrophes. Qu’est-ce que « l’effet des ciseaux » ? C’est quand les dépenses publiques dépassent largement les recettes publiques attendues à un moment donné. Avec cette pandémie, ceci va se manifester. Mais, en période exceptionnelle, l’État doit agir de manière exceptionnelle, comme le fait le monde entier.

Les multiples aides accordées aux entreprises, aux citoyens souffrant de ‘l’extrême impécuniosité’, aux dépenses accrues pour sauver des vies à cause de la pandémie, entre autres, augmenteront en flèche et, à  l’inverse, les recettes fiscales et autres vont baisser en chute libre, car l’économie, les échanges et la vitesse de la monnaie iront au ralenti. Ceci dit, le ratio du déficit public et, par ricochet, la dette publique augmentera et il est de quelque 80% (à discuter) du PIB et ceci est assez grave, mais pas DRAMATIQUE.

B. L’heure n’est aucunement à l’austérité

Il est déconseillé, Monsieur le ministre des Finances, de faire des coupes budgétaires là où la vie et  l’économie sont en permanence imbriquées. Le gouvernement doit utiliser tous les moyens disponibles pour aider les citoyen.ne.s, sinon il sera tenu de rendre compte à la nation entière en cas de manquement grave.

Il est à noter que nos pays voisins (Le Kenya, La Somalie, etc.), des pays beaucoup plus endettés que l’île Maurice, ont déjà mis en marche leur Plan de Sauvetage. Ils donnent des subventions même en espèces aux citoyens qui en ont vraiment besoin.

En outre, pas question d’être alarmiste sur notre dette publique, car déjà la dette totale des pays en développement (dette publique, dette privée, domestique, externe) s’élève à 119% du PIB (selon oxfamlibrary 2020/un record) et l’île Maurice est loin de ce cauchemar.

Plus encourageant encore en ces moments difficiles, près de 80 pays ont demandé des financements d’URGENCE et le Fonds monétaire international (FMI) est disposé à déployer 1 000 milliards de dollars – des financements à taux zéro, entre autres, pour éviter de créer de nouvelles dettes insoutenables.

L’odyssée de la dette

Malgré l’odyssée de la dette à venir, on ne peut guère faire AUTREMENT.

Il faut alors faire ROULER la dette pour

(1) relancer l’économie par la dette et

(2) sauver des vies par la dette.

Pour terminer, dans la tempête ou le brouillard, il reste la BOUSSOLE.

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