Des mois après la réouverture des frontières : les Seychelles reprennent leur souffle

Comment se portent nos voisins Dalons presque deux ans après l’apparition du Covid-19 ? Lors d’un court séjour aux Seychelles, Le Mauricien a eu l’occasion d’observer nos amis et frères seychellois dans leur quotidien, scrupuleusement chronométré par les autorités, qui ont imposé un couvre-feu aux îlois. Placé sous cloche pendant des mois, l’archipel, qui a rouvert ses frontières en début d’année, reprend lentement mais sûrement son souffle.

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31 °C à l’ombre. Mahé se réveille. Dans une nonchalance propre aux îles, les Seychellois gardent le sourire, et ce, malgré la centaine de cas annoncée quotidiennement. « Nous avons plusieurs cas de Covid tous les jours, mais nous apprenons à vivre avec », lâche un habitant d’Anse-Royale, un des principaux districts de Mahé, et qui comporte la seule université du pays, l’Unisey.

A Victoria, la vie a repris son cours

Chaleur ou pas, tous portent le masque, y compris quelques “marmay” en uniformes et savates… Car quand on va à l’école à quelques mètres d’une anse, mieux vaut être équipé ! Pourtant, la chaleur est étouffante, voire insupportable. Dans les transports en commun, munis de petits ventilateurs pour le confort des passagers, la distanciation sociale est respectée tant que possible, et encore une fois, personne ne bouge sans un masque bien placé sur le nez et la bouche. Car oui, les autorités veillent au grain et les citoyens respectent les consignes à la lettre.

Ainsi, dans les rues ensoleillées de Mahé, les masques fleuris sont de sortie. En phase avec le festival kreol. Une semaine cependant relativement calme, sans le carnaval traditionnel. Covid19 oblige ! Ceci étant, cela n’a pas empêché les Seychellois de décorer leurs villes aux couleurs des Seychelles et de proposer des plats et des spectacles de chants typiques créoles.

Pour le plus grand plaisir des touristes, qui ont refait leur apparition depuis mars avec la réouverture des frontières. C’est ainsi qu’à Victoria, le son du moutya”et ‘arôme des plats concoctés avec du mayok (manioc, Ndlr) et du poisson, enivrent les visiteurs, qui ne manquent pas de s’arrêter, émerveillés par les richesses culturelles de l’archipel.

Boutiques fermées à 19h, bars à 23h

« Nous avions besoin de cela. Beaucoup ont souffert de la fermeture des frontières, car nos business tournent autour des touristes », confie un Seychellois, qui tient une entreprise de location de voitures. Un secteur lucratif, compte tenu des rues vertigineuses de l’endroit qui serpentent.

Par ailleurs, sur Mahé, riche d’à peine quelques milliers d’habitants, hors de question de sortir sans son smartphone, car depuis quelque temps, les autorités ont fait afficher des QR Code sur les bâtiments publics, dans les magasins et même… dans les églises !
Chaque citoyen a ainsi la responsabilité de scanner le QR Code pour signifier sa présence et ainsi permettre aux autorités de le contacter si besoin est. Et dans les petits commerces, où il n’y a pas de QR Code, il est aussi impératif de noter systématiquement son nom, son adresse et son numéro de téléphone.

D’ailleurs, il n’est pas si facile que cela d’entrer au paradis. Ainsi, si l’envie vous prend d’aller visiter les Seychelles, il faudra d’abord bien se préparer. En effet, les autorités ont mis en place un système de validation de droit de séjour pour les visiteurs. Pour avoir accès aux îles, il vous faut de fait avoir reçu l’autorisation formelle des autorités, sous la forme d’une Health Travel Authorisation.

Ce faisant, il vous faudra présenter votre ticket d’avion, une assurance voyage Covid-19, un test PCR négatif, la preuve d’adresse de l’hôtel ou de l’auberge où vous séjournerez, ainsi qu’une photo de type passeport récente… et 10 euros. Tous les documents doivent être soumis sur le site des autorités seychelloises, qui se chargeront d’approuver ou pas votre séjour.

Des mesures essentielles pour assurer la sécurité des îlois, mais aussi des touristes. Autre mesure imposée par le gouvernement de Wavel Ramkalawon, qui fêtait récemment sa première année au pouvoir : l’instauration d’un couvre-feu.

En effet, les Seychellois, connus pour être des fêtards invétérés, n’ont que jusqu’à 23h pour faire la fête, et jusqu’à 19h pour faire leurs courses. Drôle de scène d’ailleurs pour ceux qui ont connu les Seychelles d’avant-Covid, avec ses casinos et ses boutiques ouverts jusqu’à des heures pas très catholiques.

Ainsi, les vendredis, il y a souvent des embouteillages monstres devant les supérettes du coin, pour la plupart gérées par des expatriés indiens, car tous vont acheter leur Seybrew avant le couvre-feu. Une véritable course contre la montre pour nos Dalons, habitués à vivre sans stress. Idem pour les bars et les boîtes de nuit, obligés de fermer à 23h pile.
Toutefois, fidèles à eux-mêmes, les Seychellois ont pu trouver une Silver Lining à ces mesures, jugées strictes par beaucoup. De fait, ils sont nombreux à faire la fête chez leurs amis jusqu’aux petites heures du matin. « Nou pa kapav sorti apre 11h. Me nou fer lafet ziska landemin bonmatin, mo ker », lance un Seychellois dans un éclat de rires ! Bref, Covid ou pas, nos Dalons n’ont en rien perdu de leur légendaire bonne humeur. Pourvu que ça dure !

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