Économie : Le Key Repo Rate relevé de 25 points, soit à 2,5%

La Banque de Maurice prévoit une croissance dans la fourchette de 7 à 8% avec la Headline Inflation à hauteur de 8,6% cette année

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À Jour J – 3 de la présentation du budget par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, le gouverneur de la Banque de Maurice, Harvesh Seegolam, faisant état d’une réunion d’urgence du Monetary Policy Committee, annonce un relèvement du Key Repo Rate (KRR). Ainsi, le taux directeur bancaire est désormais de 2,5%, soit une progression de 25 points.
« Nous pouvons considérer que le taux directeur a enregistré une hausse de 40 points de pourcentage cette année », déclare Harvesh Seegolam. D’autre part, il a indiqué au Mauricien que le bilan de la Banque centrale sera publié in « due course ». Il attribue ce retard au fait que les Assets Managers, qui gèrent les investissements de la banque, prenant en ligne de compte la volatilité du taux de change, ont décidé de réévaluer les différents chiffres. « It’s work in progress », dit-il.
« L’inflation s’est accélérée en mars et en avril avec la hausse des prix des denrées alimentaires et des carburants. L’inflation globale a grimpé à 7,0% en avril 2022, un niveau jamais-vu depuis la crise financière mondiale. En glissement annuel, l’inflation a atteint 11,0 % », concède-t-il. Il estime que l’économie nationale continue de se redresser, la plupart des secteurs clés contribuant positivement à la croissance. Il a ajouté que plusieurs secteurs économiques ont déjà atteint leur niveau d’activités d’avant la pandémie.
Depuis le début de cette année et jusqu’au 31 mai, le pays a accueilli environ 330 000 touristes, dont 87 000 au mois de mai 2022. Les recettes brutes du tourisme ont augmenté d’environ 30% en avril pour atteindre Rs 4,6 milliards, contre Rs 3,6 milliards en mars 2022. Interrogé par la presse, il prévoit que les recettes touristiques pourraient attendre Rs 60 milliards cette année.
Le secteur manufacturier maintient sa tendance à la reprise soutenue. Les opérateurs du secteur du textile ont fait preuve d’optimisme, avec des carnets de commandes robustes et un réacheminement de certaines activités vers Maurice.
Les activités dans les autres secteurs économiques clés, notamment les services financiers, la construction et les technologies de l’information, devraient se maintenir cette année et avoir un impact favorable sur la croissance économique.
Le déficit commercial devrait se réduire à environ 12 % du PIB, contre une estimation révisée de 13,7 % du PIB en 2021. Au chapitre de la politique monétaire, le gouverneur de la Banque centrale a rappelé que le taux directeur avait été augmenté de 15 points en mars dernier par la MPC. Il indique que l’excès de liquidité dans le système bancaire est étroitement géré, soit une moyenne de Rs 25,8 milliards entre 1er avril au 31 mai dernier.
Le Outstanding Bank of Mauritius Securities s’élevait à Rs 113 milliards au 31 mai 2022, contre Rs 129,5 milliards le 9 mars. Parallèlement, les interventions de change de la Banque ont absorbé l’équivalent Rs 15,6 milliards
Les entrées de devises au cours des cinq premiers mois de cette année se sont élevées à 1,6 milliard USD, soit une augmentation de 9,2% par rapport aux cinq derniers mois de 2021. « À mesure que les conditions sur le marché de changes se sont améliorées, la Banque a réduit la fréquence de ses interventions », note Harvesh Seegolam. Au cours de cette même période, la Banque de Maurice a vendu un total de 337 millions de dollars américains au secteur bancaire, comparativement à 525 millions de dollars américains pour la période correspondante en 2021.
Harvesh Seegolam a annoncé l’introduction d’un nouveau cadre pour la stratégie d’intervention sur le marché des changes. Les Gross Official International Reserves (GOIR) s’élèvent à 7,1 milliards de dollars américains à fin mai, représentant 14,5 mois d’importations.
D’autre part, la Banque de Maurice met progressivement fin aux mesures de soutien à la COVID-19. Le coussin de conservation du capital a été rétabli à 2,5 % avec effet au 1er avril. En ce qui concerne le moratoire sur les prêts accordés aux opérateurs économiques, aux PME, aux ménages et aux particuliers touchés par le Covid-19, le secteur bancaire s’est déjà engagé dans une approche ciblée plutôt que globale en accordant des moratoires aux emprunteurs.
Le crédit bancaire a continué d’affluer vers le secteur privé, augmentant d’un taux annuel de 1,8 % en avril 2022. Le crédit aux ménages a augmenté à un taux annuel élevé de 11,8 %, principalement dans l’immobilier résidentiel. Le crédit bancaire aux entreprises s’est contracté de 3,9 %, principalement en raison du désendettement des secteurs de l’hébergement et de la restauration, de la fabrication et de la construction.
La qualité des actifs des banques reste médiocre et a été bien soutenue par les mesures dans le contexte de COVID-19. Le ratio des prêts non performants par rapport au total des prêts s’est établi à 4,9 % en mars 2022, inchangé par rapport au trimestre précédent.
Harvesh Seegolam a aussi annoncé que dans le cadre de l’introduction progressive du nouveau cadre de la politique monétaire, la BOM commencera l’émission de son instrument de 7 jours à compter du mois d’août prochain. L’objectif opérationnel actuel – le rendement des bons du Trésor à 91 jours – continuera d’être utilisé jusqu’à la mise en œuvre complète du nouveau cadre.

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