EIA – Joanna Bérenger : « L’Environnement a failli à son rôle de protecteur du patrimoine naturel »

La Commission Développement durable du MMM a, par le biais de Joanna Bérenger, estimé que l’Environment Impact Assessment (EIA) est devenu une « mascarade ». Elle accuse le ministre de l’Environnement, Kavy Ramano, d’avoir « failli lamentablement » dans son rôle de protecteur de la biodiversité et du patrimoine naturel. « Nous promettons que nous donnerons à l’Environment Impact Assessment et au Strategic Environmental Assessment leur vraie valeur et veillerons que les conditions imposées dans les EIA soient respectées », a-t-elle affirmé lors d’un point de presse hier.
Joanna Bérenger a cité en premier lieu le cas de la clinique privée construite à Quatre-Bornes par Vital Care and Co Ltd, qui appartient au vice-Premier ministre et ministre des Administrations régionales, Anwar Husnoo. « Cet ancien ministre de la Santé avait tous les moyens pour améliorer les soins dans les hôpitaux. Aujourd’hui, il a préféré ouvrir sa propre clinique », s’interroge-t-elle.
Elle relève que le projet de clinique privée en question a déjà obtenu son Outline Planning Permission, délivrée par la municipalité de Quatre-Bornes, qui tombe sous le ministère des Administrations régionales, et donc du principal promoteur de ce projet, Anwar Husnoo. « Si cela n’est pas un conflit d’intérêts, alors c’est quoi ? » se demande-t-elle .

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Joanna Bérenger souligne que cette OPP n’a pas été délivrée au nom de sa compagnie qui avait soumis une demande d’EIA, mais au nom personnel d’Anwar Husnoo. Or, a-t-elle souligné, une OPP n’est pas n’est pas transférable d’un nom. De plus, l’OPP n’est pas valide, car il l’avait soumis en novembre 2022 et est valable pour un an c’est-à-dire jusqu’en novembre 2023. « Est-ce que le ministre de l’Environnement a pris tout cela en considération ainsi que les protestations des habitants qui se sont exprimés dans la presse et sur les réseaux sociaux ? » ajoute-t-elle.
D’autre part, la parlementaire du MMM avance que l’Environment Bill adopté la semaine dernière n’a pas corrigé une lacune concernant les projets d’hébergement touristique qui n’ont pas besoin de faire l’objet d’une étude sur l’impact environnemental s’ils ont moins que 50 unités, même si le projet est pied dans l’eau. Le ministre avait, dans son intervention parlementaire, expliqué qu’il n’était pas nécessaire de corriger ce manquement, parce qu’il a le pouvoir de demander une étude environnementale s’il le juge nécessaire. « Est-ce qu’il le fait lorsque le projet concerne des proches du gouvernement ? » s’insurge Joanna Bérenger.

À ce titre, elle cite le cas de l’hôtel Maradiva, qui a récemment obtenu une aide de Rs 650 millions de la Mauritius Investment Corporation, filiale de la Banque de Maurice, pour le financement des travaux de réhabilitation. Ces travaux comprennent la construction de sept villas, de huit appartements de luxe, de huit appartements, ainsi que de deux Guest Houses sous le nom Shoba Villa and Residences. Elle cite également le cas de Sands Suites Resort and Spa, qui construit également des appartements de luxe Sands. Ces deux projets n’ont pas eu besoin d’EIA vu qu’ils ont moins de 50 unités.
Joanna Bérenger a a aussi évoqué le projet de Legend Hill à La Tourelle, Tamarin, qui a été largement commenté, et se demande s’il y a eu un suivi concernant l’EIA qui avait été accordé pour ce projet. Dans la même région, le projet de construction d’une unité de dessalement a obtenu un EIA.
Finalement, elle a évoqué le projet de construction d’une ferme solaire par CorexSolar pour le compte du CEB, et nécessitant des investissements de Rs 5 milliards. Ce projet n’avait pas obtenu le feu vert des autorités du fait que CorexSolar ne disposait pas de terrain pour la réalisation du projet. Elle estime que depuis novembre 2023, cette compagnie aurait dû payer des indemnités d’un montant de Rs 420 000 au CEB.

Il semblerait que la compagnie ait finalement obtenu un terrain à Mare D’Australia. Joanna Bérenger se demande si la compagnie a payé les pénalités au CEB. De plus, ce projet n’a toujours pas encore obtenu son EIA. Elle se demande de fait si les travaux qui sont supposés démarrer en février 2025 pourront être réalisés.

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