La Financial Crimes Commission (FCC) a été informée d’une tentative de remettre un téléphone cellulaire à Nasser Osman Bheeky, âgé de 65 ans, actuellement en observation dans une clinique de Port-Louis. Cet habitant de Vallée-Pitot fait l’objet d’une accusation provisoire de trafic d’influence dans le cadre de l’affaire Mamy Ravatomanga en marge de l’opération Sov Lapo. Il est soupçonné d’avoir facilité une rencontre entre le milliardaire malgache – actuellement en détention mais admis en clinique – et plusieurs protagonistes, dont l’ancien commissaire de la FCC, Junaid Fakim, actuellement sous inculpation provisoire, à Quatre-Bornes le 14 octobre dernier.
Ce nouvel incident a été signalé à la police de Plaine-Verte par un constable affecté à la surveillance de Nasser Bheeky. L’agent, qui agissait comme sentinelle lundi après-midi, a rapporté qu’aux alentours de 17h, un homme s’est présenté à la clinique en tant qu’un proche du sexagénaire. Il a affirmé vouloir lui remettre ses effets personnels. Le policier lui a refusé l’accès à la chambre du suspect, mais il a néanmoins récupéré le sac apporté par l’inconnu, lequel a ensuite quitté les lieux.
À l’examen du sac, le policier a découvert un t-shirt, un short, un boxer et un téléphone portable de marque Samsung Galaxy S9, éteint. Le contenu a été placé sous scellés puis déposé au poste de police de Plaine-Verte. Entre-temps, le Director of Inquiry de la FCC a été informé de la situation.
Les enquêteurs considèrent cet épisode comme une tentative de remettre un appareil électronique à une personne en état d’arrestation. La FCC compte solliciter la collaboration de la police afin de procéder à un examen technique du téléphone. En plus, la police et la FCC vont visionner les images des caméras de surveillance de l’établissement afin d’identifier cet homme mystérieux. Nasser Bheeky sera interrogé à ce sujet dès que son état de santé le permettra.
Par ailleurs, ses avocats, Mes Ashley Hurhangee et Samad Golamaully, se sont présentés mardi après-midi en Cour de Port-Louis afin de contester les propos de Me Trishul Naga, représentant la Financial Crimes Commission. Ce dernier avait dénoncé en début de semaine l’absence du duo lors des débats sur la motion de libération sous caution, évoquant un manque de respect envers la Cour.
Mes Ashley Hurhangee et Samad Golamaully ont expliqué que leur client étant hospitalisé, il leur était impossible d’assurer sa présence à la New Court House. Ils ont également affirmé que des officiers de la FCC les avaient contactés lundi à la clinique pour rencontrer leur client en leur présence. Selon eux, c’est Me Naga qui aurait « induit la Cour en erreur », et ils ont demandé que celui-ci présente des excuses officielles.
En attendant, les avocats ont sollicité que les débats sur la Bail Motion soient entendus. La Cour a fixé cette audience au 10. Entre-temps, un enquêteur de la FCC devra comparaître ce jeudi devant le tribunal de Port-Louis pour faire le point sur l’évolution de cet aspect de l’enquête relevant de l’opération Sov Lapo.
