Goodlands – brutalité policière : versions contradictoires entre la CID et les victimes

Des allégations de brutalité ont été proférées contre des éléments de la Criminal Investigation Division (CID) de Goodlands après l’interpellation d’un jeune homme (20 ans) et de son frère (17 ans) la semaine dernière. Ces derniers ont retenu les services de Me Anoup Goodary, tandis que l’aîné a complété une plainte à l’Independent Police Complaints Commission (IPCC).

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Il avait été interpellé dans le cadre d’une enquête pour vol dans la région du Nord. Le jeune homme allègue que des policiers cherchaient à tout prix à le faire passer aux aveux, alors qu’il affirme ne pas être impliqué dans les délits reprochés.

« Zot donn mwa kalot dan mo zorey ek dan mo figir », dit-il dans sa plainte. Il ajoute que les officiers l’auraient mis sur une table, les mains menottées. « Zot tap twiyo PVC lor mo lipie ! » affirme la victime présumée.

Les policiers auraient ensuite arrêté pour poursuivre l’interrogatoire. Mais encore une fois, le jeune homme leur a expliqué qu’il n’avait rien à se reprocher. « Zot rebat mwa kalot ek zot met tors elektrik dan mo lamin », poursuit-il dans sa plainte.

Après quoi la CID l’aurait menacé d’aller prendre son frère au collège pour l’emmener au bureau. C’est d’ailleurs ce qui se serait passé. Des policiers se seraient en effet rendus dans un établissement secondaire du Nord pour embarquer le mineur, et ce, sans la permission de ses parents, pour le conduire à Goodlands.

Le collégien aurait lui aussi subi des pressions afin de concéder le vol, exercice qui, là encore, se serait déroulé sans qu’aucun adulte de la famille ne soit présent. La police l’aurait ensuite enfermé quelques minutes dans les toilettes. Après quoi les deux frères auraient été autorisés à partir sans condition. Leurs proches évoquent un cas de « torture » et de brutalité policière.

Mais la CID de Goodlands donne un tout autre son de cloche. Cette équipe enquête en effet sur le vol de haut-parleurs et d’accessoires audio dans neuf bus opérant dans le Nord. Les soupçons sont alors tombés sur la présumée victime, qui avait installé ces appareils dans ces véhicules.

« La police l’a interrogé pour trois cas en particulier, et il a nié son implication », explique une source proche du dossier en affirmant qu’il n’y a eu « aucun exercice d’identification en l’absence de témoin ».

Concernant l’adolescent, la CID de Goodlands admet qu’elle s’est rendue dans un établissement secondaire du Nord pour l’interpeller afin qu’il soit soumis à un interrogatoire. Ce dernier aurait cependant pu rencontrer sa mère, qui l’attendait au poste de police de Goodlands. « La CID l’a autorisé à parler avec sa mère au poste de police. Il y a des caméras sur place », indique-t-on. Finalement, les deux frères ont été relâchés sans condition à 17h35 le 13 mai. La police a appris par la suite que l’aîné s’était rendu à l’hôpital du Nord vers 19h.

« Aucun acte de violence n’a été commis contre lui ou son frère mineur. Le suspect de 20 ans a quitté le bureau et a signé les Proper Diary Entries. » La CID affirme que le père du plaignant s’était présenté au poste de police de Pamplemousses le 29 avril pour expliquer que trois personnes étaient venues chez lui et recherchaient son fils, qu’ils accusaient de n’avoir pas rendu des Speakers dans leur bus.

Le père leur aurait alors fait comprendre que son garçon habite Goodlands, et non chez lui. « Nos hommes ont interrogé ce jeune par rapport à tous les éléments en notre possession. Ce n’était en aucun cas une interpellation faite au hasard. » Les policiers se disent prêts à répondre aux allégations d’actes de brutalité.

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