HALTÉROPHILIE 2E JOURNÉE : Un Coret doré en cache un autre…

C’est un raz-de-marée qui est en train de s’abattre sur le gymnase de Moufia. En deux journées, Maurice a déjà lavé l’affront des précédents Jeux et compte bien poursuivre sur sa lancée, ayant déjà remporté neuf médailles d’or, trois d’argent et neuf de bronze. Une sacrée performance.
Pourtant, hier à Ste-Clotilde, les haltérophiles ont débuté petit bras, enregistrant six médailles de bronze par l’intermédiaire de Juliana Perrine (-58 kg) et Tracy Domaingue (-63 kg). Ketty Lent, qui a pris la 4e place chez les -58 kg (arraché : 49 kg, épaulé-jeté : 65 kg, total olympique : 114 kg) a signé un record national chez les -15 ans et -17 ans.
Mais les yeux étaient avant tout rivés sur les deux leveurs de fonte Yannick et Cédric Coret, qui concourrait à partir de 16h30 dans la catégorie -69 et -77 kg. La veille, le président de la Mauritius Amateur Weightlifting & Powerlifting Association (MAWPA) avait clairement fait ressortir qu’il s’attendait à six médailles d’or de la part des deux cousins.
« Ils ne me decevront pas. Ils savent que j’attends beaucoup d’eux et ils feront honneur au quadricolore national », avait déclaré Poorun Bhollah. Force est de constater qu’il ne s’était pas trompé.
Pourtant, le stress était visible sur le visage des Mauriciens, notamment sur celui de la triple médaillée d’or de la veille, Roilya Ranaivosoa. « L’attente est longue. J’attends avec impatience qu’ils débutent leurs concours. Je suis à la fois anxieuse et excitée. Ce sont deux athlètes incroyables ».
Elle ne pensait pas si bien dire. Yannick Coret (-69 kg) a été le premier à se mettre en évidence en réalisant un essai à 113 kg pour ensuite enchaîner avec 117 kg. Cette performance devait lui permettre de s’adjuger le plus précieux métal devant les puissants Malgaches Charles Andriantsiry (115 kg) et Fanambina Tina Michel Randrianjatovo (112 kg), qui n’ont pu soutenir le rythme imposé par le Mauricien.
Idem dans l’épreuve de l’épaulé-jeté, où Yannick Coret a fait parler sa technique en s’imposant avec une marque de 145 kg à son troisième essai après avoir réussi un première tentative à 137 kg et un deuxième à 141 kg pour un total olympique de 262 kg.
« Ce sont les records des JIOI. Personne avant lui n’a réalisé une telle performance dans cette catégorie. C’est vraiment exceptionnel de la part d’un bosseur qui mérite cette victoire », estime le directeur technique national (DTN), Urdas Constantin.
Mais le Club Maurice n’allait pas se contenter de trois breloques. Il en fallait trois de plus et qui de mieux que Cédric Coret, fer de lance de la sélection masculine, pour ramener la médaille tant convoitée dans une des catégories les plus compétitives, à savoir celle des -77 kg.
« C’est un haltérophile de grande qualité qui possède encore une belle marge de progression. Personnellement, ce n’est pas une surprise pour moi de le voir évoluer à ce niveau. C’est un compétiteur né avec une âme de guerrier », avoue Urdas Constantin, très ému après le sacre de son protégé.
Victime d’une grippe à son arrivée à La Réunion il y a de cela quelques jours, cela ne l’a pas empêché de sortir une performance de haute volée avec 123 kg à l’arrachée et 155 kg à l’épaulé-jeté pour un total olympique de 278 kg.
Cédric Coret a dominé sa catégorie de la tête et des épaules en réussissant 117 kg et 123 kg à l’arraché pour remporter la première médaille d’or. Il a tenté une barre à 126 kg qui n’a toutefois pas abouti. À l’épaulé-jeté, il a réalisé 148 kg à sa première tentative puis 155 kg avant d’échouer À 162 kg. Mais le plus important avait été fait et de nouveaux records des Jeux avaient été homologués.
La foule était en délire et les Mauriciens se sont fait entendre dans le gymnase, notamment avec le fameux « Ar nou Non ! » adressé à l’encontre des adversaires, histoire de chambrer quelque peu. Mais tout cela dans un esprit de camaraderie.
« C’est vraiment magique de vivre des moments comme ceux-ci. Je compte en profiter au maximum et partager ma joie avec tous ceux qui ont cru en moi. Je dédie ce sacre à toute la famille de l’haltérophilie ainsi qu’à mes parents », déclare Cédric Coret.
 

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