Invasion de l’Ukraine : arrêter l’escalade !

L’invasion de l’Ukraine par les forces russes depuis jeudi matin est suivie avec beaucoup d’appréhension et d’inquiétude dans le monde et à Maurice. La guerre déclenchée par le président Vladimir Poutine a suscité une vague immédiate de condamnations de ce qui est considéré comme une violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale d’un pays. Une barrière de sanctions a déjà été imposée par tous les membres des pays membres de l’Otan, qui compte les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et les pays européens. Mais aucun acte de dissuasion ne semble arrêter le président russe, déterminé à mettre l’Ukraine à genoux.

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Vendredi soir, les troupes russes avaient commencé à faire leur entrée à Kiev, capitale ukrainienne, où le président ukrainien a mobilisé non seulement l’armée, mais a fait distribuer des armes aux volontaires civils disposés à défendre Kiev. Le pire est à craindre, d’autant que le président russe a laissé entendre, dans une déclaration télévisée, que ceux qui refusent d’abandonner les armes et qui persistent à s’opposer contre ses forces « feront face à une situation qu’ils n’ont jamais vue dans leur vie ». Espérons qu’un développement susceptible d’arrêter ce massacre intervienne. Déjà, un nombre important de morts et de blessés a été enregistré.

La guerre est atroce, quel que soit l’endroit où elle se produit. Ce sont des êtres humains, qu’importe le camp où ils se trouvent. Les reportages qui circulent sur la toile donnent froid dans le dos. On entend les cris désespérés d’enfants alors que des détonations et des explosions se font entendre. Dans les métros souterrains, des foules se sont massées dans l’espoir d’y trouver une protection.

Les belligérants entendront-ils le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, qui en appelle, « en ce moment critique, à un cessez-le-feu immédiat et au rétablissement de l’État de droit », et qui considère qu’il est « grand temps » de reprendre le chemin du dialogue et des négociations. « Nous devons nous rassembler et relever ce défi ensemble, pour la paix et pour sauver le peuple ukrainien, et au-delà du fléau de la guerre », a-t-il ajouté.

Mais cette guerre n’affecte pas seulement ceux qui se trouvent sur les champs de bataille. Elle affecte déjà tous les pays, partout dans le monde. Les marchés boursiers étaient en effet en chute libre vendredi. Les prix des commodités, et en particulier les produits pétroliers, flambent. « Nous sommes déjà affectés, et si le conflit s’amplifie, ce sera terrible. Les commodités peuvent manquer et le prix du pétrole flambe déjà », a d’ailleurs lancé vendredi le Premier ministre, Pravind Jugnauth, lors d’une conférence de presse, tout en indiquant que les prochains jours s’annoncent difficiles, à moins que ceux qui ont le pouvoir et les moyens arrivent à rétablir la paix.

Le pape, lui, a déjà annoncé l’organisation d’une journée de prières et de jeûne la semaine prochaine pour la paix. Alors que les bruits de bottes se faisaient entendre en Ukraine mardi, la présidence française de l’Union européenne prenait une initiative dans le sens de la paix en organisant un forum de coopération en Indopacifique, qui réunissait les 27 ministres des États membres de l’UE et les représentants d’une trentaine d’États de l’Indopacifique. L’objectif est de construire une vision commune entre l’UE et les pays de cette région fondée sur le principe de durabilité et d’ouverture.

La particularité de ce forum est le respect de la souveraineté de l’État. Ce qui a amené les coprésidents du forum, le ministre français Jean-Yves le Drian et Josep Borrell Fontelles, haut représentant européen, à insister sur le fait que cette initiative n’est pas contre la Chine ni contre personne d’autre. Si l’initiative est très louable, on regrette toutefois que deux organisations régionales majeures, à savoir l’IORA et la COI, qui à elles seules représentent l’ensemble de l’océan Indien, de l’Afrique du Sud à l’Australie en passant par l’Iran, l’Inde, Singapour et l’Indonésie, n’aient pas joué un rôle plus actif, notamment lors de la cérémonie d’ouverture, qui était une vitrine de cette initiative française. Espérons qu’une amende honorable sera faite la prochaine fois.

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