Jean-Pierre Dalais : « La bonne gouvernance est essentielle dans le secteur public »

Arnaud Lagesse : « Les nominés politiques doivent avoir des compétences pour siéger sur les boards »

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L’ombre des nombreux scandales impliquant les institutions publiques ces dernières années a plané sur la première conférence nationale sur la bonne gouvernance, organisée par le Mauritius Institute of Directors. Cette conférence a permis de mettre le secteur privé et le secteur public face à leurs responsabilités en matière de transparence et d’accountability. Si le ministre de tutelle, Mahen Seeruttun insiste pour des Boards of Substance, Jean-Pierre Dalais, président de Business Mauritius, rétorque que « equally effective governance within the public sector is critical ». Pour sa part, Arnaud Lagesse, Chief Executive Officer d’IBL, a pris des pincettes pour répondre de l’épineux problème de gouvernance des institutions publiques. « Je ne suis pas là pour donner une leçon au secteur public », dit-il, précisant toutefois que les nominés politiques doivent avoir les compétences voulues pour siéger sur les boards des institutions para-publiques.

Jean-Pierre Dalais plaide en faveur de « more concrete actions at all levels ». Le temps est venu, dit-il, pour que la bonne gouvernance devienne une partie intégrante de l’ADN de la république, et ce, afin de produire des « sustainable business decisions ». Il souligne l’urgence de la diversité sur les conseils d’administration, cela d’autant que les recherches ont démontré qu’avoir au moins trois femmes dans un board est bénéfique à divers niveaux. « The board should ensure accountability and it starts from top but must become the name of the game for all companies, big or small », souligne-t-il.
Le président de Business Mauritius reconnaît aussi que le secteur privé a un rôle majeur à jouer, ajoutant que « equally effective governance within the public sector is critical ». Évoquant les avantages du Scorecard, il dira que « it would be great if this could be extended to parastatal bodies and the public sector in the very near future ».
Mahen Seeruttun, de son côté, a parlé d’honnêteté et de transparence, expliquant : « A sound corporate culture crucial in the new normal. Le board du futur va être bien différent des boards du passé. We need boards of substance. We need competent and courageous boards. Boards will be subject to more scrutiny, and we must be ready for higher levels of scrutiny. »
Interrogé sur les moyens d’améliorer la gouvernance dans les corps para-étatiques et les State-Owned Enterprises, Arnaud Lagesse répond : « Je ne suis pas là pour donner une leçon au secteur public sur la gouvernance. » Se référant au code de bonne gouvernance, il indique toutefois que « ce qui s’applique au secteur privé devrait aussi s’appliquer au secteur public ».
Il met aussi l’accent sur la diversité au sein des boards, arguant que « la fibre de la bonne gouvernance doit être instillée à tous les niveaux des entreprises », mais aussi pour que les nominations se fassent sur la base de compétences et que « les nominés politiques ont la légitimité d’être là mais il faut qu’ils aient les compétences voulues pour siéger sur les boards et puissent apporter de la valeur ajoutée à la compagnie ».
Le CEO d’IBL s’appesantit sur le fait qu’il faut régulièrement évaluer les administrateurs des entreprises, ajoutant que des outils permettent de le faire. Évoquant le rapport de l’Audit, Arnaud Lagesse déclare : « nous avons l’impression que ces rapports d’auditeurs restent sans suite. Il faut un suivi pour améliorer la gouvernance au sein du secteur public. »
Jyoti Jeetun, Group Chief Executive Officer de Mont Choisy, a parlé en toute franchise, citant l’exemple du groupe qu’elle dirige, où la majorité des 11 administrateurs sont des proches de la famille. Interrogée sur la situation dans le secteur public, elle répondra : « Consequences of group thinking can be extremely dangerous. » Elle ajoute : « unfortunately our governments don’t seem to understand that having the best people on boards is important. »
Elle a aussi tiré dans le tas : « Our boards are not diverse at all, whether in the public or private sector. On voit dans le secteur public et privé une tendance à recruter des gens qui pensent comme vous ou qui votent comme vous. Et les effets se voient aujourd’hui, surtout dans le secteur public. Le changement n’est pas un processus facile, il prend du temps. Mais en 2022, on ne peut plus avoir de boards aussi homogènes », dit-elle.
La CEO du groupe Mont Choisy précise aussi que la nomination de femmes sur les conseils d’administration ne devrait pas se résumer à du « marketing gimmick ».
Sheila Ujoodha, CEO du MIoD, soutient qu’en adoptant les principes de bonne gouvernance dans les institutions, on les rendra plus efficientes sur le long terme. Le cas échéant, « nous allons hurt investor confidence ».
Aruna Radhakeesoon, présidente du National Committee on Corporate Governance, estime que le deuxième code de bonne gouvernance a été bien perçu localement et internationalement, et que le Scorecard permet maintenant de mesurer les progrès effectués par les entreprises en matière de gouvernance. « Le Scorecard va, dans le temps, apporter plus de transparence dans le secteur privé, » est-elle d’avis.

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