Jeunesse en perdition !

La situation dans nos établissements scolaires est des plus alarmantes. Lancers de pupitres, agressions physiques multiples, bagarres dans les cours des institutions et dans les places publiques, bizutages de plus en plus dangereux, certains ayant nécessité des interventions chirurgicales et pertes de parties du corps, sans compter des suicides… Notre jeunesse est réellement en crise, il ne faut pas se leurrer. Est-elle en perdition ?

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Les exemples de ceux qui se distinguent aux activités sportives nationales, régionales et mondiales, et dans d’autres disciplines, fussent-elles artistiques, académiques, spirituelles ou autres, sont applaudis chaudement. Et c’est tant mieux. Parce que les “role models” ne courent pas les rues chez nous. Mais il ne s’agit cependant que d’une poignée de nos jeunes. Qu’en est-il de la masse ? De ceux qui fréquentent les collèges d’État, où il n’y a que peu, ou carrément pas, de structures d’encadrement, d’écoute, de dialogue, d’interaction et d’orientation ? L’Action for the Integral Human Development (AIHD) est une compagnie régie par le diocèse de Port-Louis, et donc présente dans les établissements qui tombent sous sa responsabilité. Et dans nos institutions étatiques ? Que nada !

L’exercice purement cosmétique de Pravind Jugnauth au collège d’État Dr Maurice Curé cette semaine, dans sa campagne contre la drogue, ne dupe personne. Il a peut-être touché quelques jeunes ce jour-là, avec ses mots et slogans sortis directs des cartons de ses conseillers, mais combien parions-nous que ces belles paroles s’estomperont aussi brutalement et sombreront dans l’oubli ? Au moindre obstacle rencontré par ces jeunes, dès la plus petite déception amicale ou sentimentale, dès qu’un souci de nature académique pointe à l’horizon, ces jeunes auront tout oublié des paroles de Pravind Jugnauth en une fraction de seconde. Ils s’enfermeront alors dans leur silence, s’isoleront de tous, parents, amis virtuels et réels, et deviendront les proies faciles des trafiquants !
Nous ne demandons certainement pas à Pravind Jugnauth qu’il se rende chaque mois ou de manière ponctuelle à la DMC GSS et dans d’autres établissements scolaires. Il faut néanmoins une structure en ce sens. C’est ce que réclament parents comme enseignants, et tous ceux concernés par l’avenir de nos jeunes. C’est bien un projet solide, à court, moyen et long termes, destiné à encadrer nos jeunes et les accompagner afin d’en faire des adultes de demain solides, responsables et matures.

L’un des étudiants de la DMC GSS interviewé par la télé nationale, à l’issue du passage de Pravind Jugnauth, a eu ce commentaire génial. Le jeune homme a suggéré que ce type d’interventions soit pratiqué également dans nos écoles primaires. Ce jeune homme est bien lucide et conscient que toute notre jeunesse, plusieurs générations, des plus jeunes aux adultes en devenir, sont donc en danger. Les agressions qui les guettent sont multiples : drogues, bien entendu, le mal du siècle et le démon qui ravage ce pays gravement depuis quelques années, hélas ! Mais il n’y a pas que cela.

L’érosion des valeurs nous laisse avec une jeunesse sans repères sur les bras. Qui va se charger de les éduquer et les accompagner ? Quand leurs propres parents sont, pour la plupart, eux-mêmes mal encadrés et pas convenablement armés pour les préparer à avoir justesse et discernement face aux pièges quotidiens de la vie. Argent facile par le biais du trafic de drogue, mais aussi via le sexe. Jeunes, filles comme garçons ont réalisé qu’il s’agit là d’une source de sous facile ! Le respect du corps ? L’abstinence ? L’importance de la virginité ? La beauté d’une relation amoureuse et la construction d’un foyer, d’une cellule familiale nucléaire et large, avec grands-parents ? Ce ne sont que des mots qui n’atteignent quasiment plus les tympans de ces jeunes !

Ces paramètres de la vie ont été à tout jamais perdus pour bon nombre de nos jeunes malheureusement. Ce n’est pas une exagération, mais bien une réalité. Ce constat n’est pas le nôtre, mais bien ce qui découle de différents rapports internationaux rédigés et soumis par des autorités étrangères venues s’en rendre compte sur le terrain, de visu.
Il est plus que temps que ceux concernés se réveillent au gouvernement. L’avenir de notre jeunesse, notre futur, ne peut être confié à des générations de zombies, esclaves des drogues et d’autres fléaux, ni à des automates paumés.

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