JEUX VIDÉO: La passion des univers virtuels

Que ce soit sur Xbox, PS3, PSP, Wii ou PC, les adeptes des mondes virtuels sont de plus en plus nombreux. Concentrés devant leur PC ou leur console toute une journée, n’ont-ils qu’une vie virtuelle ? Oui et non, car pour de nombreux jeunes, c’est aussi une bonne façon de passer du temps avec les amis, vu que la plupart des jeux sont multijoueurs ! Pour certains, rien ne vaut une partie de FIFA ou de Call Of Duty en équipe… Le Mauricien a rencontré des gamers et gameuses qui nous partagent leur passion. Ils en profitent pour réfuter les idées reçes selon lesquelles les joueurs n’auraient pas de vie sociale ou encore que les jeux vidéo rendent violent.
Les jeux de combat comme Tekken sont aussi très prisés à Maurice, et permettent même de rapporter de l’argent, comme nous l’explique Jonathan : « Avant je jouais à Tekken avec mes copains surtout par passion pour les jeux de combat et pour nous amuser. Puis nous avons commencé jouer pour de l’argent et à faire des compétition… On mise chacun jusqu’à Rs 1 000 et le grand gagnant remporte le tout. Parfois nous sommes jusqu’à 20 à y participer ! Cela a pris une grande envergure et aujourd’hui on organise ces tournois assez fréquemment avec de plus en plus de participants. »
Shivesh Lutchmeenaraidoo, 21 ans, s’est initié à l’univers des jeux vidéo avec une Xbox. « À l’époque, c’était la console qui était modifiable pour jouer des jeux piratés », nous avoue-t-il. Le jeune homme précise ne pas avoir de préférence en ce qui concerne les jeux. Tout ce qu’il exige, c’est cette sensation « d’avoir le contrôle ». « Avoir le contrôle c’est avoir plusieurs possibilités dans le jeu. Un jeu comme Skyrim par exemple, c’est un jeu que je dévore ». Selon lui, pour qu’un jeu se démarque des autres, il faut qu’il ait un bon concept et un gameplay agréable. De temps à autre, Shivesh organise des tournois entre amis, avec comme jeux Fifa ou Pes. En ce qui concerne ceux qui avancent que les jeux rendent antisocial, notre intervenant est catégorique. Ce ne sont pas tous les jeux qui peuvent rendre accro au point de nuire à la vie sociale, dit-il. « Pour être antisocial, il faut vivre une expérience plus fulfilling tels que les jeux online (Ndlr : les fameux mondes virtuels des massively multiplayer online games). C’est ce genre de jeu qui peut rendre vraiment accro », fait-il ressortir.
Pour Cédric, un adepte du célèbre Halo, un jeu, c’est un autre monde dans lequel l’on plonge comme dans un film, « mais en dix fois mieux… » Les jeux sont aussi un bon moyen de sortir du monde réel et d’aller dans un voyage infini où toutes les folies sont permises. « L’on peut considérer les jeux vidéo comme étant le “top passe-temps” des jeunes mais c’est encore plus que ça, les jeux vous apprennent plein de choses. C’est mieux que de lire un livre ou de regarder un film ! Je suppose que ce phénomène autour des jeux est dû au fait que les joueurs sont demandeurs de chalenges et rien ne se compare à la récompense pour avoir réussi ces défis… Je parle bien sûr du sentiment d’accomplissement que vous avez après avoir terminé un jeu en mode “difficile”, la collecte de tout les “objets cachés”, après avoir trouvé tous les secrets, sauvé un monde au bord de l’extinction ou réalisé un exploit pendant un combat en ligne. Une chose qui a vraiment fait exploser les jeux vidéo il y a quelques années était la possibilité de jouer à plusieurs et bien sûr la démocratisation d’internet qui a amené les jeux en ligne. J’utilise la Xbox 360. Les raisons sont que je suis fan de Microsoft puis de la Xbox LIVE. Ensuite, en raison de Halo qui est mon jeu préféré », nous explique-t-il, avant de dire ce qu’il pense des prochains jeux : « Les jeux les plus attendus, il y en a beaucoup ! Pour commencer, Destin par Bungie, un jeu très attendu car conçu par les légendes qui ont fait Halo. Mais également Bordeland 2 ou même le quatrième volet de Battlefield, le cinquième opus de Metal Gear Solid, Final Fantasy 15, Quantum Break, Kingdom Hearts. » Quant à la disponibilité des jeux à Maurice, notre interlocuteur nous donne son point de vue : « Il y a quelques années, il était difficile de trouver des jeux originaux, la plupart des revendeurs vendaient des copies. Cependant, nous pouvons maintenant voir des magasins tels que CT zone proposer dans toute l’île des nouveaux jeux dans les jours suivant leur sortie. »
S’il existe beaucoup de types de jeux, FPS (tir en vue subjective), RPG (role playing game), plateforme, action, aventure, furtif, survival-horror, stratégie, simulation, course, Cédric constate : « Ici, à Maurice, j’entends presque uniquement parler de FIFA (football) ou Call of Duty (FPS). Les jeux les plus populaires sont aujourd’hui “hybrides”, un mélange parfait de deux différents types de jeux, comme les First Person Shooters avec des éléments de jeu de rôle. »
S’il n’est pas un hardcore gamer, Nicolas Chaillet, 22 ans, avoue tout de même s’adonner aux jeux vidéo sur ordinateur. Ce dernier touche à tous les genres. « J’aime bien la plupart des types. Généralement, je change de temps en temps ». En effet, il passe des FPS aux jeux de stratégie (Starcraft et autres) et aux RPG… Il nous laisse entendre que l’essentiel pour un bon jeu c’est le gameplay. « Un bon jeu doit être jouable. Maintenant, la plupart des jeux misent sur le graphisme. Du coup, la jouabilité est beaucoup moins travaillée ».
Les jeux vidéo rendent-ils violent ? Nicolas estime qu’il y a une part de vérité derrière ce cliché. Cependant, il pense qu’il faut prendre cette affirmation avec recul. « C’est légitime de penser que passer ses journées à tuer des ennemis dans certains jeux peut rendre certains plus violents. Mais il ne faut pas pointer du doigt seulement les jeux vidéo. Les films et certaines pubs peuvent aussi conduire à la violence. C’est dans la nature humaine de critiquer. Ceux qui ne connaissent pas vont critiquer », dit-il.
Vincent Thomas, 21 ans, a un penchant pour la Playstation et la Xbox. « La Wii, c’est plus pour le casual gaming, un passe-temps réservé à la famille ». Ses jeux préférés ? Call of Duty ou encore Assassin Creed. Des Role playing games qui, laisse-t-il entendre, sont « plus stimulants comparé à Tekken qui est plus arcade ». Plutôt que de jouer seul, Vincent organise parfois des tournois avec des amis. « C’est très sympa. On est tous en mode relax. Si on ne peut pas aller chez un ami, on se donne rendez-vous en ligne ». Lorsque ses potes sont là, ils peuvent être jusqu’à six à jouer. Il est d’avis que l’avantage d’être en ligne c’est de pouvoir jouer avec des inconnus. Pour lui, un bon jeu doit avoir un bon scénario avec des personnages intéressants, « comme dans les films ». Par ailleurs, notre interlocuteur ne partage pas l’avis de Shivesh. Pas question pour lui de donner raison à ceux qui disent que les jeux vidéo rendent antisocial. « C’est du grand n’importe quoi ! La société, elle-même, est antisociale. Je me lève, je travaille, je mange et je vais dormir. Les gens n’ont même pas le temps de s’occuper de leur prochain. Donc, ce n’est pas normal de tout mettre sur le compte des jeux vidéo ».
Les joueurs en ligne
Les jeux en ligne ont pris depuis quelque années une dimension énorme. Ils permettent à des gamers de toute la planète de communiquer et de participer en grand nombre à une même aventure… Frédéric, 17 ans, en vacances depuis plus d’une semaine, consacre ses journées aux jeux en ligne. Cela fait plus d’un an qu’il a été initié aux jeux de rôle  en ligne, grâce à des amis et des cousins. Depuis, c’est un passionné. « Il y a environ un an, mes amis m’ont fait découvrir le jeu Dota, un Real Time Strategy (RTS) et depuis je me suis intéressé de plus en plus à cet univers. Je joue principalement pour m’amuser et pour faire passer le temps. Avec mes amis, nous sommes une bonne quinzaine à consacrer nos journées de vacances à jouer. Je passe environ huit heures par jour à jouer non-stop. Les jeux que nous jouons le plus souvent avec mes potes sont World of Warcraft (WoW), League of Legends (LoL), MindCraft, Dota et Call of Duty. Il m’arrivait aussi de jouer à Star Wars avec mon cousin, mais je ne pense pas que le jeu soit connu à Maurice ».
Ludovic, 20 ans, gamer depuis au moins trois ans, a découvert, par lui-même, l’existence des jeux en ligne. « Le premier jeu auquel j’ai joué s’appelle Florensia. J’ai commencé à y jouer pour faire passer le temps. Je suis toujours à essayer les “Top rated games” et les nouveaux jeux qui sortent. Je joue environ 4 à 5 heures par jour, au moins deux fois par semaine et mes coéquipiers sont de totals étrangers. Mon style à moi sont les jeux d’infiltration, d’action et les RPG, tels que Mass Effect 2 et 3, Batman : Arkham Asylum, MetalGearRising : Revengeance, Dishonored, Sleeping Dogs, Borderlands 2 ou encore Dead Space 1, 2, 3 ».
Et les “gameuses” ?
Elodie, 19 ans, a commencé à s’intéresser aux jeux en ligne à l’âge de 15 ans. Intriguée par la passion de son frère, elle a aussi eu envie d’essayer. Son frère a été son principal mentor. « J’ai commencé par le jeu WarCraft 3 et Dota. Mon frère m’apprenait les règles et techniques. À l’époque, je ne comprenais pas trop comment y jouer et c’était très difficile pour moi de garder le rythme parce que ces jeux étaient purement stratégiques et je n’étais pas du tout habituée à cela. Pour avoir une bonne maîtrise du jeu, car celui-ci fait appel à de l’expertise, il fallait des heures d’entraînement intense. Le fait d’être une “gameuse” est plutôt un avantage lors des jeux. Je ne vois pas vraiment de discrimination ou autres ; le vrai problème que j’ai rencontré en jouant c’est plutôt l’arrogance de certains joueurs. À Maurice, je ne connais pas beaucoup de filles qui jouent en ligne, mais cela n’empêche que ces jeux m’ont permis de me faire beaucoup d’amis, que ce soit au pays ou à l’extérieur. Par jour, je passe au moins 6 heures à jouer car une partie dure au moins 30 minutes. Les jeux auxquels je joue le plus souvent sont League of Legends (LoL) ou encore Dota II. »
Véritable férue de jeux vidéo, Neerusha Chuttoorgoon, 23 ans, a une prédilection pour la Nintendo Wii. Et ce à cause de la manière de jouer. « Avec la Playstation, par exemple, il n’y a qu’à appuyer sur le X ou le O. Tandis qu’avec la Wii c’est différent. Pour un jeu de shoot them up, la manette devient une arme. Il faut pointer afin de tirer, ce qui requiert plus de précision. Ceci rend le jeu plus intéressant. Maintenant, il y a la Kinect ou la PSmove. Mais je préfère la Wii car c’est la première console à être venue avec ce concept », explique Neerusha. Selon son constat Tekken 6, Fifa 12 et 13 sont en vogue en ce moment. Mais elle ne manque pas de nous confier que les deux dernières versions de Fifa ne lui plaisent pas. Ses jeux préférés sont Dead Space : Extraction et Silent Hill (Revelations). « Le premier c’est surtout parce que le jeu offre plusieurs personnages jouables. On découvre des choses à force de progresser. Il ne suffit pas de tirer sur les Necromorphs. Et le dernier DS4 offre même la possibilité de créer et de modifier des armes. En ce qui concerne Silent Hill, c’est un jeu qui dresse un profil psychologique du joueur. Le jeu s’adapte au joueur afin de lui donner un cauchemar qui lui ressemble. Du coup, il n’y a aucune chance que deux joueurs tombent sur le même scénario, bien qu’il s’agisse du même jeu. »
S’il est commun de dire que les jeux vidéo rendent asocial, pour la jeune femme, ce n’est pas le cas . « Les jeux m’ont beaucoup aidée. Je n’aime pas beaucoup sortir. Je n’aime pas le shopping et je ne suis jamais allée en boîte. Du coup, quand j’ai envie de voir du monde, j’appelle mes amis. Je les invite à jouer à la console chez moi. Sinon, j’aurais était une ermite ». Pour notre interlocutrice, Maurice a beaucoup de progrès à faire en ce qui concerne l’évolution des jeux vidéo. « Je suis allée au salon des jeux vidéo l’année dernière et j’ai été très déçue. Il n’y avait que des mecs et les jeux se limitaient qu’à Tekken et Fifa. Je me suis ennuyée ». Et de défendre bec et ongles son passe-temps favori. « Il est prouvé que les enfants qui jouent aux jeux vidéo depuis leur plus jeunes âge sont plus aptes à apprendre et ont un QI plus élevé. C’est parce que échouer dans un jeu vidéo ne représente pas la même chose que dans la vie réelle. Dans un jeu, si tu ne réussis pas la première fois, c’est simple, tu réessaye jusqu’à réussir. Et donc ils apprennent à persévérer et cela ouvre leur envie de faire pareil dans la vrai vie ».
Si un reportage sur les conventions de jeux vidéo en France lui ont montré qu’il y a autant de femmes que d’hommes qui jouent aux jeux vidéo, Neerusha témoigne qu’elle se heurte parfois au sexisme. « Souvent on me dit tu dois jouer aux Sims, c’est un jeu pour fille. C’est faux ! D’ailleurs, ça m’ennuie beaucoup… ».
Marjorie Chui, 22 ans, est quant à elle une adepte de la Playstation et des jeux vidéo sur ordinateur. Elle nous laisse entendre qu’il n’y pas vraiment de jeux qui font tendance en ce moment. « Le public est partagé. Il y a ceux qui aiment l’aventure et ceux qui aiment l’action », nous déclare-t-elle. Son genre à elle c’est plus l’action et aventure. Des jeux à tout casser avec des fusils et tout la panoplie. Avec des amis, elle organise des parties multijoueur. Ils peuvent être à six à jouer sur un réseau. Marjorie estime que l’on peut devenir asocial si on s’investit trop dans les jeux. « Parfois des jeux sont tellement addictifs que l’on oublie même de manger », fait-elle ressortir. Quand au fait que la plupart des gens sont d’avis que les jeux vidéo sont un univers exclusivement masculin, Marjorie est claire et nette. « Ce n’est pas le cas. Maintenant il y a beaucoup de filles qui jouent. Et puis quelque part, c’est un plus pour un mec d’interagir avec une filles qui joue aux jeux vidéo masculins. C’est un point en commun qui est établi », estime-t-elle.

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