« Kot pou ale aster la? Ki pou ariv nou? »

Loin des clameurs des gladiateurs politiques, chamchas d’hier devenus ennemis jurés aujourd’hui, s’échangeant des accusations sur fond de Sniffing informatique, le licenciement brutal de 400 salariés de BCE nous ramène à la réalité de la rue. La sécurité d’emploi s’apparente de plus en plus à une chimère. Certes, les Jugnauth et Singh et leurs cohortes de Top Chefs ont toutes les raisons du monde de baliser ce que sera demain avec l’enquête initiée sur cette question d’atteinte à l’intégrité à la sécurité nationale.

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Pour cause, ce Third Party Access au réseau d’internet transitant par Maurice. Mais déjà, les paris sont ouverts quant à l’issue de ce razzmatazz des déclarations tournant en boucle comme « atann ou pou trouve » ou encore « en temps et lieu j’apporterai mes preuves ». Quel Kadna insitutionnel sera plus Foolproof pour boucler cette enquête ?

Le Central CID peut-il faire mieux que l’Independent Commission Against Corruption avec le dossier sans conclusion de l’Angus Road Saga ? Pourtant cette dernière enquête n’aurait pas dû être compliquée à résoudre « if you follow the money trail ».

Pas difficile à dire qui des deux est meilleur cerbère pour garder des secrets? Avec l’enquête sur le meurtre de l’agent du MSM au No 8, Soopramanien Kistnen, le Central CID a fait ses preuves. Bientôt deux ans, la thèse initiale de suicide colle toujours au Backcover de ce dossier aux Police Headquarters. Le propos n’est pas de faire le procès de ces institutions sous cloche en dépit de leurs autonomie et indépendance garanties sous la Constitution. « Kot pou ale aster la? Ki pou ariv nou? » Ces deux interpellations, pas parlementaires et sujettes à la censure du Loudspeaker, reviennent comme un leitmotiv dans la tête de ces 400 licenciés de BCE.

De ces 400, il y a quelque 200, qui sont des salariés locaux, pères et mères de famille ou jeunes avec de multiples projets en tête au lendemain de la sortie du Covid-19. Déjà, avec la perte du pouvoir d’achat, séquelle de la hausse massive des prix, les ménages parviennent difficilement à équilibrer leur budget.

Nullement étonné que les plus cyniques diront qu’avec le projet de construction de 12 000 maisons de Steven Obeegadoo, ces ouvriers dans la construction ne devront pas avoir de difficultés pour se faire engager. Zoli koze, dira l’autre. Mais, il serait intéressant d’entendre la réaction du Leader de la Shouting Brigade du MSM au Parlement, affecté par cette vague ki pa get figir ek pa get ras. Voire même la couleur politique.

Les assurances externes n’arriveront pas à combler le vide créé d’avoir perdu son emploi. Certes, ces mêmes cyniques ajouteront une nouvelle couche pour rappeler que ce n’est pas la première fois que des licenciements interviennent. La raison de ce bouleversement dramatique pour ces familles est que cette firme de construction a été placée en liquidation par les banques, qui ont leurs raisons pour justifier cette décision d’un trait de plume mais avec des conséquences incommensurables pour ces familles.

Mais le sauvetage de ces 400 emplois n’était-il pas envisageable dans la conjoncture ? D’abord pour éviter le signal transmis avec une éventuelle psychose quant au sort d’autres opérateurs placés dans l’Economic Covid-19 ICU. La question pertinente est de savoir si BCE est la première de la nouvelle série. Mais ce qui est plus important à retenir est que ces mêmes banques ont été les

bénéficiaires sans conteste du Covid-19 Support Programme de la Banque de Maurice. Avec ce train de mesures de soutien, la Banque centrale avait pris une assurance-vie contre tout écroulement

du système financier et bancaire. Donc, au profit de la profitabilité des banques.

Ainsi, les Fat Cats du privé, qui ont frappé à la porte de la Mauritius Investment Corporation Limited, avec des dizaines

de milliards versés dans leurs trésoreries, n’ont pas eu de soucis au niveau de leur endettement. Mais quid de ces 400 emplois de

BCE, un opérateur dans un secteur économique stratégique, présenté comme un tremplin pour la relance.

Les pontes à la BoMTower n’ont-ils pas cru nécessaire de demander à la MIC de se pencher sur cette équation avec un probable

ballon d’oxygène. Le temps que les chantiers d’Obeegadoo ne démarrent. Toutefois, depuis vendredi matin, au sein de ces

200 ménages, grands comme petits, l’interrogation demeure : « Kot pou ale aster la ? Ki pou ariv nou ? »

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