LA CAGE AUX FOLLES: Chapeau Messieurs !

Jamais comédie de boulevard n’aura eu autant de succès. La célèbre pièce La Cage aux Folles, revue par des comédiens mauriciens au théâtre Serge Constantin, Vacoas, est un succès tant au niveau de la composition des personnages, du jeu de scène et de l’interprétation. À tel point que les représentations affichent complet et que suite à la grande demande, la production a décidé d’ajouter quatre séances supplémentaires.
Albin et Renato, un couple d’homosexuels, gèrent une boîte de nuit, La Cage aux Folles, spécialisée dans les spectacles de travestis. La star, Zaza, n’est autre qu’Albin. Renato, pour sa part, a eu un fils bien avant de ne découvrir son homosexualité. Lorsque ce même fils lui annonce qu’il compte épouser la fille d’un député, la situation se corse…
Ils ont fait vraiment fort nos comédiens locaux, et plus particulièrement Jean-Luc Ahnee, excellent dans son rôle d’Albin et Zaza, son nom de scène. Avec sa perruque, sa robe moulante et ses minauderies efféminées, lorsqu’il se déhanche sur un air voluptueux en entonnant « déshabillez-moi » et qu’il se dandine dans les bras d’un beau ténébreux, le fou rire est irrépressible. Tout est dans la gestuelle avec Jean-Luc Ahnee qui compose le personnage de Zaza avec grâce, sans le moindre faux pas. Un autre temps fort de sa prestation est cette séquence des biscottes où Philippe Houbert (Renato) lui demande de revoir ses gestes et d’adopter une attitude plus virile pour ne pas choquer les beaux-parents de son fils. L’intonation, le geste précis fait incontestablement de Zaza la vraie star de la pièce.
La Cage aux Folles ne repose pas sur la trame de l’homosexualité, c’est plutôt une comédie burlesque qui ne choque point mais qui montre que chacun est libre de vivre sa vie comme il l’entend. Ces hommes aiment s’habiller en femmes et entre hommes ils s’aiment. Cela aurait pu rester une histoire simple mais avec son perfectionnisme habituel, Philippe Houbert a une fois de plus su imposer sa signature artistique dans la mise en scène. Chapeau également à Daniel Mourgues, qui assurait la mise en scène avec Philippe Houbert et qui lui-même n’est pas revenu des nouveaux talents découverts : « Quand on dit que c’est une troupe d’amateurs, c’est une insulte. Certes, ils ne vivent pas de ce métier, mais les comédiens de La Cage aux Folles ont assuré comme des pros. Je suis sûr que si on prend la même troupe et qu’on la fait jouer en France, ce sera un succès garanti. »
Michel Cundasamy, dans le rôle de Jacob, a également été à la hauteur. Le public présent à la grande première ne pouvait cacher son étonnement, on pouvait entendre : « Tu aurais dit que ce sont des Mauriciens, franchement, c’est trop bon. Regarde Jean-Luc, il est génial et l’autre là, Michel dans son costume de soubrette, trop fort ! » Le rire était quasiment présent à chaque scène, les spectateurs se régalaient. La prestation de Roland Tave a également été fort appréciée. Endossant son costume de scène, robe, boa en plumes autour du cou, paillettes, il a conquis la salle dans son interprétation mimée de Mon truc en plumes de Zizi Jeanmaire et surtout sur la chanson de Gloria Gaynor, I am what I am. Et c’est sans surprise que les acteurs ont eu droit à une standing ovation.
Une représentation est prévue ce soir à 20 h et d’autres encore mercredi 23, jeudi 24, vendredi 25 et samedi 26 novembre. Vu l’explosion de la demande et avec plusieurs dates qui affichent déjà complet, la production a décidé de rajouter quatre séances supplémentaires comme suit : jeudi 1er décembre à 20 h, vendredi 2 à 20 h, samedi 3 à 14 h et à 20 h. Première : Rs 600 (adhérent Otayo : Rs 550), seconde : Rs 400 (adhérent Otayo : Rs 350) et troisième : Rs 200. Tarif unique en matinée : Rs 300. La chorégraphie porte la signature artistique de Cécile Gonzales. Les acteurs sont Jean-Luc Ahnee (Zaza), Philippe Houbert (Renato), Fabrice Chaperon (Laurent), Michel Cundasamy (Jacob), Robert Furlong (M. Dieulafoi), Carine Babet (Mme Dieulafoi), Martine Oxenham (Simone), Karine Merven (Zora), Elodie Lhomme (Muriel). Les billets sont en vente chez Otayo. Pour rappel, toutes les recettes seront reversées à des ONG.

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