Lancement : Crowdfunding, un « game changer » dans le système financier

Le financement participatif, dit aussi « crowdfunding », prend de l’ampleur à travers le monde, et Maurice n’échappe évidemment pas à ce système, qui consiste à collecter des fonds auprès d’un large public pour financer un projet, une entreprise ou une cause. Le pays a d’ailleurs élaboré un cadre règlementaire pour cette alternative au financement traditionnel.

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Le cadre règlementaire régissant le financement participatif basé sur l’investissement a été lancé  au siège de la Financial Services Commission (FSC), à Ébène. Le Chief Executive de la FSC, Vikash Thakoor, estime ainsi que ce nouveau cadre règlementaire « accroîtra l’accès aux finances aux entrepreneurs et aux PME ». Il explique ainsi que, dans les pays où le « crowdfunding » est utilisé, « les gens s’éloignent des institutions financières traditionnelles ». Pour lui, « le financement participatif est appelé à devenir un facteur clé de notre écosystème financier ».

Élaborant sur plusieurs points de ce cadre règlementaire, il avance que les opérateurs devront effectuer des vérifications de type Know Your Client (KYC) et d’autres vérifications préalables sur les émetteurs et les investisseurs avant qu’ils ne puissent être admis sur la plateforme de financement participatif. Les opérateurs devront aussi être en conformité avec les meilleures pratiques internationales, comme recommandées par le GAFI, l’IOSCO et d’autres organismes internationaux. L’opérateur devra être basé à Maurice. Les “retail investors” peuvent investir jusqu’à Rs 350 000 par an sur la plateforme. Aucune limite n’est imposée pour les investisseurs professionnels.

Il fait ressortir que ce nouveau cadre réglementaire a été élaboré en étroite collaboration avec les parties prenantes du secteur. « Il est également étroitement aligné sur la stratégie Fintech de la FSC, qui vise à favoriser et à accroître l’accès et l’adoption des services numériques et financiers à Maurice », dit-il. Il avance qu’en 2020, le volume des fonds levés par le biais des plateformes de financement participatif dans le monde entier s’était élevé à USD 114 milliards. Les États-Unis et le Royaume-Uni sont les pays détenant la plus grosse part de ce marché. Les affaires et l’entrepreneuriat mènent la course.

« Le financement participatif sera un “game changer” important très bientôt dans notre écosystème financier », souligne le ministre des Services financiers, Mahen Seeruttun, qui participait au lancement. « Le financement participatif sera bénéfique pour le secteur des PME, qui éprouvent des difficultés à obtenir des financements. » Il souhaite cependant que « plus de femmes et de jeunes prennent avantage de ce mode de financement pour réaliser leurs rêves ». Il demande par ailleurs à la FSC de mener une campagne d’informations pour conscientiser sur le financement participatif, car ce dernier comporte quelques risques pour les investisseurs.

Le Chairman de la FSC, Mardayah Kona Yerukunondu, avance pour sa part que l’objectif de ce cadre règlementaire « est de créer un écosystème propice pour améliorer l’accès aux finances » pour les particuliers comme pour les entrepreneurs. « Ce cadre vise aussi à diversifier l’offre du centre financier mauricien. Le financement participatif basé sur l’investissement est une activité qui a pris de l’ampleur en avril 2012, lorsque le projet de loi sur le financement participatif avait été adopté aux États-Unis pour faciliter la sollicitation générale de fonds auprès du public. Depuis, d’autres juridictions ont développé leurs propres cadres pour réglementer le crowdfunding et promouvoir une concurrence saine. »

Il cite également un rapport de 2012 de la Banque mondiale, qui a souligné que le financement participatif et le financement participatif basé sur l’investissement ont des rôles importants à jouer dans le développement de l’écosystème entrepreneurial. « Le financement participatif peut paraître nouveau, mais il a une longue histoire datant du 16e siècle. » Par ailleurs, le fait que Maurice soit sortie de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI) démontre, dit-il, « le travail laborieux et ardent effectué par ceux qui aiment leur pays face à cette adversité ». Il poursuit : « Nous attendons maintenant de sortir de la liste de l’Union européenne. Il n’y a aucune raison de croire que cela n’arrivera pas très bientôt. »

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