PEU APRÈS 14 HEURES: Arrestation de Pravind Jugnauth pour sédition

Depuis ce matin, les limiers du Central CID et le leader du MSM Pravind Jugnauth sont engagés dans un véritable bras de fer suite à la déposition de la ministre de la Sécurité sociale Sheila Bappoo dénonçant des propos tenus lors d’un point de presse vendredi dernier. En principe, la police avait convoqué pour ce matin le leader du MSM pour une séance d’interrogatoire dans le cadre de cette enquête après l’audition de plus de quatre heures, lundi, des membres de l’équipe rédactionnelle de la station de radio privée Top FM. Mais à la mi-journée, les deux parties campaient toujours sur leurs positions, soit Pravind Jugnauth restant chez lui et les enquêteurs du Central CID l’attendant aux Casernes centrales. A 13 heures 55, une voiture banalisée de la police s’est immobilisée au portail de la résidence de Pravind Jugnauth à Riverwalk. L’arrestation est intervenue peu après 14 heures avec Pravind Jugnauth prenant place dans la voiture de la police se dirigeant vers les Casernes.
Aux dernières nouvelles, Pravind Jugnauth pourrait se retrouver sous le coup d’une arrestation par la police si d’ici la fin de la journée, il ne se rendrait pas dans les locaux du Central CID pour les besoins d’enquête. Cette éventualité est bel et bien une des options qui pourraient être retenues dans la conjoncture avec la décision sur le coup de 13 h de constituer une escouade spéciale de policiers en vue de suivre les mouvements du leader du MSM pour son éventuelle arrestation.
Dans l’entourage du leadership du MSM, l’on affirme être conscient du risque réel d’une arrestation et d’une détention de Pravind Jugnauth en cours d’après-midi. « Tout cela démontre le caractère arbitraire et dictatorial des autorités, qui ne veulent que bâillonner toute forme d’opposition surtout après l’affaire Nandanee Soornack. Nous essayons de comprendre l’urgence de la police à vouloir à tout prix interroger et probablement inculper Pravind Jugnauth le lendemain de la Noël. La dernière fois que le délit de sédition a été logé contre quelqu’un remonte à 1972, soit il y a 40 ans. Mais nous ne comprenons nullement cet empressement de la police sauf pour des raisons purement politiques », fait-on comprendre dans les milieux proches du MSM, soucieux des développements attendus en cours d’après-midi.
Du côté des Casernes centrales, l’on soutient que Pravind Jugnauth avait été convoqué officiellement pour une séance d’interrogatoire ce matin suite aux accusations portées par la ministre de la Sécurité sociale dans sa déposition en deux volets consignés vendredi et samedi derniers. À cet effet, le leader du MSM était attendu aux Casernes centrales dès 9 h ce matin.
Néanmoins, Me Roshi Bhadain, dont les services ont été retenus par l’ancien vice-Premier ministre et ministre des Finances, devait transmettre un message en fac-similé aux responsables de cette enquête, dont l’assistant commissaire de police Pregassen Vuddamalay. Le but du message était de rechercher des précisions et des compléments d’informations sur les faits reprochés et les éventuels délits.
Me Bhadain affirme que la police n’a pas répondu officiellement à la demande d’informations formulée au nom de son client. Entre-temps, les tentatives de la police en vue d’établir des contacts avec Pravind Jugnauth pour connaître ses intentions par rapport au rendez-vous ont été vaines.
Sur le coup de 13 h, la décision a été prise de constituer une équipe spéciale en vue de retrouver les traces de Pravind Jugnauth et de mettre à exécution un mandat d’arrestation pour interrogatoire. A 13 h 55, la police s’est présentée à la résidence de Pravind Jugnauth à Riverwalk où des journalistes campaient déjà pour suivre le dénouement de ce bras de fer entre le leader du MSM et le Central CID. Les agents de sécurité ont demandé aux membres du Central CID de patienter devant le portail le temps de solliciter l’autorisation nécessaire. Ce qui fut fait moins de cinq minutes après.
Dans l’autre affaire où l’ancien président de la République sir Anerood Jugnauth a consigné une déposition contre la directrice de communications du Parti travailliste et parlementaire Nita Deerpalsing, dans l’affaire des « 13 rencontres avec Cehl Meeah », le Central CID n’a pas encore interrogé celle-ci. La raison principale est que les tentatives des enquêteurs de la police pour enregistrer la version des faits de Cehl Meeah n’ont pas abouti jusqu’ici.
Affaire à suivre.

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