Propos racistes au collège RCC : un parent dénonce une chanson « sectaire et vulgaire »

« Choqué et révolté. » Telle a été la réaction de ce parent dont l’enfant fréquente le Collège Royal de Curepipe (RCC). Quelques jours avant la proclamation des lauréats, le 10 février dernier, des élèves avaient distribué les copies d’une chanson qui devait être interprétée ce jour-là. Ce parent est alors tombé des nues en voyant les jurons et les propos sectaires à l’égard d’une certaine communauté. Averti, le recteur du RCC, Vikash Ramdonee, a interdit cette chanson lors des célébrations, mais les élèves ont passé outre ses directives.

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Un préjugé ? Une plaisanterie de mauvais goût ? Les propos d’une chanson célébrant les lauréats du RCC tournant en boucle sur les réseaux sociaux en ont choqué plus d’un. La communauté créole y est traitée de « vander lapo f… »…

Qu’importe qu’il s’agisse d’une taquinerie ou pas, les paroles sont jugées blessantes, surtout venant de l’élite du cycle secondaire de l’éducation du jour et l’île Maurice de demain, poussant même un parent à intervenir auprès du recteur, Vikash Ramdonee.

« Avant la célébration des lauréats, mon enfant a reçu la copie d’une chanson, apparemment écrite par des Old Boys du RCC, qui est interprétée ce jour-là. Je suis tombée des nues en lisant les paroles », dénonce ce parent.

Outre les paroles, visant à chambrer ses adversaires directs dans un langage vulgaire, la chanson mentionne à un certain moment : « Mo pas lari malbar, mo zwenn enn ti malbar. Twa malbar, dir mwa ki to vande. Mwa misye, mo pe vann mo bred malbar. » Pour la communauté musulmane, les paroles sont les suivantes : « Mo pass lari laskar, mo zwenn enn ti laskar. Twa laskar, dir mwa ki to vande. Mwa misye, mo pe vann mo bol alim. » Et pour la communauté créole : « Mo pass lari nasion, mo zwenn enn ti nasion. Twa nasion, dir mwa ki to vande. Mwa misye mo pe vann mo lapo f…. » Les paroles sont audibles sur l’enregistement accessible sur les réseaux sociaux.

Ce parent, qui se réjouissait que son enfant soit admis dans une académie de prestige, a vite déchanté, s’interrogeant même sur le niveau d’éducation de cette élite. « J’ai appelé le recteur pour lui faire part de mes sentiments. Je sais qu’il en a parlé à l’assemblée le lendemain et qu’il a interdit cette chanson pour les célébrations. Mais les élèves ont passé outre ses directives et l’ont quand même chantée, comme le montre la vidéo en circulation », poursuit ce parent.

Ce parent s’interroge également sur les sanctions qui auraient dû être appliquées dans une telle situation. « Vous imaginez s’il s’agissait des élèves d’un autre collège qui avaient composé une telle chanson ? Toutes sortes d’organisations socioculturelles se seraient manifestées. Une minorité doit-elle tout accepter ? »

Ce dernier se dit également inquiet quant aux discriminations que son enfant pourrait subir en évoluant dans un milieu avec une telle mentalité. Surtout que maintenant, le collège est mixte. « C’est la raison pour laquelle je dénonce cette mentalité et cette manière de faire. Je ne veux pas que mon enfant subisse de telles moqueries ou discriminations, surtout que nous ne sommes pas nombreux dans ce collège », ajoute-t-il.

Ce parent se demande également comment cette chanson a pu être interprétée devant tout le staff du RCC et en présence des journalistes venus couvrir les célébrations des lauréats sans que cela n’interpelle personne.

RECTEUR DU RCC
Vikash Ramdonee : « J’ai déjà repris les élèves à ce sujet »

« Un parent a en effet attiré mon attention sur les paroles de cette chanson, et j’ai tout de suite convoqué le Head Boy et le Prefect Body pour en discuter. J’ai aussi dit à l’assemblée qu’il ne fallait pas chanter cette chanson le jour de la proclamation des lauréats. Je ne sais pas qui a écrit les paroles… Apparemment cela date de longtemps et cela a été partagé parmi les élèves.

« Il n’empêche que ce jour-là, dans l’euphorie, il y a quand même des groupes qui ont interprété cette chanson. C’était hors de mon contrôle. Dès le lendemain, j’ai repris la question avec les élèves et je leur ai dit fermement qu’il n’était pas question de reprendre ces paroles à l’avenir.
« Je remercie ce parent d’avoir attiré mon attention à ce sujet et je peux assurer qu’à mon niveau, tout est fait pour éviter d’autres dérapages. Mais comme je l’ai dit, dans l’euphorie de la célébration, avec tous les parents et les journalistes qui arrivent, il y a des choses qui échappent à mon contrôle. »

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