Révision du salaire minimum : Les implications à prévoir

Le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, l’a annoncé : le salaire minimum sera revu l’année prochaine. Quelles sont les implications économiques à prévoir dans un contexte de pression inflationniste internationale ?

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Radhakrishna Sadien, président du Congress of Independent Trade Unions (CITU), rappelle qu’à Maurice, avant l’introduction du salaire minimum, il y avait des situations d’abus, certains employés touchant des salaires très bas. Il se réjouit que grâce à une demande syndicale datant de plusieurs années et grâce à la mise sur pied du National Wage Consultative Council (NWCC), le salaire minimum soit désormais une réalité. Il précise toutefois que le salaire minimum aujourd’hui n’est pas d’un niveau  décent. « C’est une première étape vers un salaire décent. Il faudra revoir le système de calcul tout en tenant compte de la montée en flèche du coût de la vie. »

S’agissant des entreprises en difficultés, le gouvernement, dit-il, « pourra les soutenir pour une période donnée jusqu’à ce qu’elles puissent se tenir sur leurs propres pieds à nouveau ». Tenant compte du contexte actuel, il estime qu’« il faut y aller progressivement pour permettre à l’économie qui est à bout de souffle après le Covid-19 de remonter la pente ».

Amit Bakhirta, analyste financier, fait ressortir qu’une nouvelle augmentation de ce type alimentera davantage l’inflation des salaires, ajoutant ainsi à la pression inflationniste mondiale. « Dans un environnement monétaire plus serré où les taux d’intérêt augmentent, l’inflation des salaires est plus susceptible de frapper davantage les bénéfices des entreprises et nous devrions donc nous attendre à des marges plus serrées, contribuant ainsi à refroidir l’économie ». De plus, soutient-il, une croissance du salaire minimum devrait soutenir la consommation intérieure à court terme.

Pour lui, une solution alternative serait la mise en place d’allocations d’ajustement à l’inflation aux plus bas revenus, avec des chèques au cours des certains cycles. « Les allocations sont de nature non récurrente et donc moins collantes aux bilans des entreprises à moyen et à long terme. » En effet, dit-il, une hausse du salaire minimum peut « avoir des effets négatifs sur l’emploi et la durée du travail, chacun pouvant réduire le PIB ».

Takesh Luckho, docteur en économie, rappelle que lorsque le salaire minimum avait été introduit, la somme était la même que la pension de vieillesse. « Il est donc logique qu’avec une hausse de la pension de vieillesse, il y ait une augmentation du salaire minimum. » Il établit la distinction entre salaire minimum et Living Wage. « Un Living Wage tourne autour de Rs 20 000 à Rs 22 000. Néanmoins, il sera compliqué de passer soudainement de Rs 11 075 à Rs 20 000. Économiquement parlant, ce n’est pas vraiment réalisable avec toutes les difficultés actuelles. » Il estime ainsi que l’augmentation peut se faire par étapes et dans l’immédiat, il suggère que le salaire minimum soit aligné sur la pension de vieillesse. Pour les employeurs en difficulté, il est d’avis que le gouvernement devra leur apporter à court et moyen terme un soutien. « Ce soutien toutefois ne sera que temporaire car le gouvernement ne peut subventionner le secteur privé indéfiniment. »

RADHAKRISHNA SADIEN (CITU) :

« Il faut y aller progressivement »

Le National Wage Consultative Council sera appelé à revoir le seuil du salaire minimum en 2024. Qu’en pensez-vous ?

Il faut d’abord rappeler que le salaire minimum est aujourd’hui une réalité grâce à la mise sur pied du NWCC. Dans ses recommandations, le BIT avait indiqué qu’une instance tripartite devrait décider du salaire minimum, avec l’accord de tous les partenaires concernés.

À Maurice, des gens recevaient des salaires très bas. Il existait une situation d’abus de la part de nombreux employeurs, ce qui rendait le travail, pour beaucoup, vulnérable. Le salaire minimum est une demande syndicale qui date de plusieurs années. C’est une première étape vers un salaire décent. En effet, le salaire minimum n’est pas forcément à un niveau décent.

La prochaine étape, donc, devrait être l’introduction d’un salaire décent. Tel que c’est actuellement, ceux touchant le salaire minimum reçoivent une allocation de Rs 1 000 de la MRA. Mais, encore faut-il que ces Rs 1 000 soient intégrées dans le salaire. Forcément donc, il faudra revoir le salaire minimum tout en tenant compte de ces Rs 1 000. Il faut que le sujet soit discuté lors de réunions tripartites. Il ne faut pas oublier que le gouvernement a accordé un soutien financier aux entreprises exportatrices pour qu’elles puissent maintenir leur compétitivité face à la compétition féroce.

Quel devrait être le nouveau seuil pour vous ?

Le salaire minimum était basé sur une moyenne. Je pense qu’il faudra revoir le système de calcul tout en tenant compte de la montée en flèche du coût de la vie. Pour moi, c’est le salaire décent qui importe, soit un salaire qui permet à une personne de vivre bien. Le salaire minimum aujourd’hui n’est pas un salaire décent. Il nous faut avoir des données statistiques sur les dépenses mensuelles d’une famille pour pouvoir déterminer le montant. Il faut tenir compte du coût de la vie qui a pris l’ascenseur et voir de quelle manière on peut compenser cela. Il faut voir aussi comment les entreprises opèrent actuellement. On sait que la relance économique est là. Les entreprises qui sont florissantes ne peuvent se contenter du salaire minimum.

Quand on parle de salaire minimum, il faut aussi qu’il y ait un salaire maximum. L’écart entre les deux doit être réduit. Il ne faut pas pousser les Mauriciens vers l’étranger, que ce soit les professionnels ou les ouvriers manuels. Nous sommes déjà confrontés à un problème de vieillissement de la population.

Le salaire minimum est une chose. Mais, ce qui est plus important, c’est de savoir combien de produits une personne peut-elle se procurer avec ce salaire. Pour moi, c’est le pouvoir d’achat qui doit primer.

Pour certains employeurs, c’est un véritable casse-tête qui se profile à l’horizon, surtout ceux en situation difficile. Les PME citent les dépenses additionnelles comme la compensation salariale et soutiennent que ce sera très difficile d’honorer une hausse du salaire minimum…

Pendant la pandémie de Covid-19, le gouvernement a accordé bien des facilités aux entreprises, en particulier l’hôtellerie, ce qui était compréhensible car il n’y avait pas de touristes. Aujourd’hui, même les principaux intéressés affirment qu’ils reçoivent beaucoup de touristes. Ils ne peuvent aujourd’hui venir dire qu’ils n’ont pas les moyens.

Les hôtels peut-être, oui, mais les petites entreprises font ressortir que ce sera pour elles un coup de massue…

Beaucoup d’entreprises ont été créées dans le contexte du Covid-19. Il faut certes leur accorder un soutien. Il y a beaucoup de facilités qui leur sont offertes comme des prêts, des taux d’intérêt bas, etc. On ne peut faire prévaloir une politique de deux poids deux mesures et exempter les petites entreprises du salaire minimum.

Il ne faut pas oublier que beaucoup d’employeurs ont recours à la main-d’œuvre étrangère et appliquent le hourly rate. Quand un étranger travaille dans plusieurs endroits, il n’y a pas de contrôle. L’employeur n’a pas à se soucier des conditions de travail aussi longtemps que la production est là. Il faut une responsabilité sociale de la part des entreprises. Il faut qu’elles jouent leur rôle et le gouvernement, quant à lui, doit jouer le rôle d’arbitre. Il ne faut pas oublier que l’argent qui leur est accordé en soutien provient du public.

Quant aux entreprises qui ont vraiment des difficultés, il faudrait une unité spéciale au ministère des Finances de concert avec les ministères concernés pour vérifier si les cas sont authentiques ou pas. Il faut un système bien rodé pour déceler les faux cas.

Et dans les cas où les entreprises ne sont vraiment pas en mesure de payer le nouveau salaire minimum ?

Le gouvernement pourra les soutenir pour une période donnée jusqu’à ce qu’elles puissent se tenir sur leurs propres pieds à nouveau. Ce soutien ne peut être éternel.

Pour conclure…

Le salaire minimum est désormais une réalité à Maurice grâce à la volonté politique, à la volonté du ministre et à la compréhension de tous les partenaires concernés siégeant sur le NWCC. Il y a aussi le Chairman du comité qui maîtrise son dossier. Il y a beaucoup de pays qui veulent savoir comment Maurice a pu faire du salaire minimum une réalité. Il faut prendre conscience de tous les défis devant nous et en même temps s’assurer qu’il n’y a pas d’exploitation par des employeurs.

La main-d’œuvre étrangère a pris de l’essor. Il faut un contrôle sévère pour que les entreprises n’aillent pas en dehors du cadre légal. Si chacun joue son rôle, nous pourrons trouver la bonne formule. Je pense qu’il faut y aller progressivement pour permettre à l’économie qui est à bout de souffle après le Covid-19 de remonter la pente.

AMIT BAKHIRTA (ANALYSTE FINANCIER) :

« Risque de refroidissement de l’économie »

Le National Wage Consultative Council sera appelé à revoir le seuil du salaire minimum en 2024. Quels sont les éventuels impacts économiques à prévoir dans le contexte que l’on connaît ?

L’inflation cumulée CPI (Consumer Price Index) à Maurice depuis décembre 2018 est de 28%, ce qui est significatif. Une nouvelle augmentation de ce type au niveau des salaires va naturellement alimenter davantage l’inflation des salaires, ajoutant ainsi à la pression inflationniste mondiale.

Dans un environnement monétaire plus serré où les taux d’intérêt augmentent, l’inflation des salaires est plus susceptible de frapper davantage les bénéfices des entreprises et nous devrions donc nous attendre à des marges plus serrées, contribuant ainsi à refroidir l’économie.

L’extension globale du crédit dans l’économie, en février 2023, a ralenti à + 0,7% depuis le début de l’année. Sur la période correspondante en 2022, la croissance du crédit avait augmenté de + 1,6 %. Alors qu’une croissance du salaire minimum devrait techniquement soutenir la consommation intérieure à court terme, à moins que l’inflation des salaires ne dépasse l’inflation de CPI globale (en glissement annuel, l’inflation CPI était encore de +9,1 % en mars 2023), nous devrions nous attendre à ce que sa contribution soit marginale.

Dans une année d’élections générales où habituellement la masse monétaire et sa vélocité ont tendance à amplifier, notre principale crainte est que nous alimentions l’inflation alors que les conditions monétaires restent relativement souples.

Si révision il y a, quel devrait être le nouveau seuil pour vous ?

Conformément à l’augmentation annuelle de l’inflation du CPI d’une année sur l’autre, le salaire minimum devrait osciller autour de Rs 14 513.

Les syndicats se montrent davantage en faveur d’un salaire décent qui puisse soulager la détresse des ménages en difficulté face à la hausse du coût de la vie que d’un salaire minimum. Votre avis…

Il existe diverses méthodologies qui peuvent s’appliquer mais le salaire minimum de base est approprié à une époque de pressions inflationnistes persistantes car ce sont les plus modestes de notre nation qui souffrent le plus dans cet environnement.

En effet, tout le monde sous le soleil est concerné mais à l’extrémité inférieure du spectre, il est très important que les ajustements soient permanents. Selon la nature et le cycle de l’inflation, la mise en place d’allocations d’ajustement à l’inflation aux plus bas revenus peut également être une solution alternative où l’exécutif, par l’intermédiaire de l’autorité fiscale, émet des chèques d’inflation à ces bas revenus au cours de certains cycles.

Celles-ci sont de nature plus temporaires et devraient varier d’une année sur l’autre. Les allocations d’inflation sont de nature non-récurrente, et donc moins collantes aux bilans des entreprises à moyen et à long terme.

Pour certains employeurs, c’est un véritable casse-tête qui se profile à l’horizon, surtout ceux en situation difficile. Les PME citent les dépenses additionnelles comme la compensation salariale et soutiennent que ce sera très difficile d’honorer une hausse du salaire minimum. Votre avis…

En effet, différents cycles macroéconomiques et économiques entraînent différents défis pour les entreprises, en particulier pour les PME. Dans un environnement fortement inflationniste, il est important pour les PME de se restructurer, qu’il s’agisse de leur structure de capital, de leurs opérations, mais surtout de leurs offres de produits, politiques de tarification et marchés respectifs. La meilleure panacée à un environnement inflationniste pour toute entreprise est la croissance des revenus. Un exploit qui peut s’avérer compliqué selon les industries respectives. Cependant, à un certain moment, la restructuration implique également une réduction des coûts, y compris une contraction de la main-d’œuvre.

Nous ne devons pas oublier que ces augmentations des taux d’intérêt et des niveaux de prix des intrants entraînent à un moment donné une décélération ou une contraction économique dans laquelle le chômage commence à augmenter, les investissements stagnent et la machine économique se refroidit. Par conséquent, selon le type de PME dans des industries spécifiques, la contraction opérationnelle est souvent essentielle pour maintenir la compétitivité et la durabilité de la PME.

Comment trouver le juste milieu entre la hausse sans précédent du coût de la vie et les difficultés des employeurs à se plier à cette nouvelle obligation ?

L’équilibre est l’un des concepts humains et socio-économiques les plus difficiles et les plus insaisissables. Si les politiques monétaires et fiscales ne parviennent pas à contenir de manière proactive l’inflation dans une économie, la paupérisation accumulée finira par devenir si aiguë que les gens exigeront des augmentations de salaire et ils ont raison de le faire.

Le côté obscur d’un tel échec de la politique et de la responsabilité monétaire est que vous finissez par devoir alimenter l’inflation des salaires, ce qui ajoute de l’huile sur le feu inflationniste. Pour les entreprises, il s’agit de survivre et de faire de bons choix au bon moment. Il en a toujours été ainsi sur les marchés libres.

En conclusion…

La théorie économique suggère que l’effet macroéconomique des augmentations du salaire minimum sur le produit intérieur brut (PIB) est ambigu. Les augmentations du salaire minimum peuvent augmenter les coûts de main-d’œuvre et les prix à la production, réduire les bénéfices des entreprises et la formation professionnelle, et avoir des effets négatifs sur l’emploi et la durée du travail, chacun pouvant réduire le PIB.

Cependant, il est également vrai que la réduction des inégalités conduira à une croissance plus élevée et plus durable à long terme.

TAKESH LUCKHO (ÉCONOMISTE) :

« Le salaire minimum pourrait être aligné sur la pension»

Le National Wage Consultative Council sera appelé à revoir le seuil du salaire minimum en 2024. Quels sont les potentiels impacts économiques à prévoir dans le contexte que l’on connaît ?

Une révision du salaire minimum est-elle nécessaire ? Je pense que oui. L’augmentation de la pension de vieillesse a déjà été votée dans le Finance Bill l’an dernier et passera donc à Rs 13 500. Le Minimum Wage actuel, par contre, est de Rs 11 075. Il y a ainsi une disparité entre une personne retraitée et une personne touchant le salaire minimum. Il convient de rappeler que quand le salaire minimum avait été introduit, la somme était la même que la pension de vieillesse. Il est donc logique qu’avec une hausse de la pension de vieillesse, il y ait une augmentation du salaire minimum. Autrement, cela pourrait inciter à une population inactive. Il faut revaloriser le salaire minimum pour avoir une population active.

Cette hausse ne sera pas sans impact sur l’économie…

Il y aura certainement un effet boule de beige. Les entreprises, voire les particuliers qui emploient des femmes de ménage, verront leur charge salariale en hausse.

Les syndicats se montrent davantage en faveur d’un salaire décent qui puisse soulager la détresse des ménages en difficulté face à la hausse du coût de la vie que d’un salaire minimum. Votre avis…

Il y a effectivement un débat sur la nature de la hausse : soit un salaire minimum ou un Living Salary, permettant à une personne de vivre décemment. Il convient de distinguer entre les deux. Un Living Wage tourne autour de Rs 20 000 à Rs 22 000. Néanmoins, il sera compliqué de passer soudainement de Rs 11 075 à Rs 20 000, même si je souhaite que tel soit le cas. Économiquement parlant, toutefois, ce n’est pas vraiment réalisable avec toutes les difficultés actuelles. Je pense toutefois que cela peut se faire par étapes.

Pour moi, dans l’immédiat, le salaire minimum pourrait être aligné sur la pension de vieillesse. Si celle-ci passe à Rs 15 000, le salaire minimum pourra également passer à Rs 15 000. Sur le long terme, j’estime que le salaire minimum devrait permettre à l’employé de vivre une vie décente et pour cela, le montant devrait tourner autour de Rs 17 000 et Rs 18 000 même si tout de suite ce ne sera pas possible car cela représente un gros coût pour l’économie et les entreprises.

La révision du salaire minimum n’entraînera-t-il pas un décalage par rapport aux autres salaires ?

Une fois que cette barrière sera poussée, les autres barrières seront également poussées. Quand le NWCC décide de revoir le salaire minimum, c’est un signe que les autres salaires de base des différents grades régis par le PRB seront aussi revus dans le futur. Parfois, il n’y a pas de grande différence entre le salaire minimum et un salaire supérieur mais si le salaire minimum est revu par plus de Rs 2 000, automatiquement les autres salaires seront revus pour garder la proportionnalité.

Quid des entreprises du privé qui envisagent déjà difficilement une augmentation du salaire minimum ?

C’est sûr, mais on peut diviser le secteur privé en deux parties : les moyennes et grosses entreprises qui brassent plus de profits qu’en 2019 et qui ont les moyens de revaloriser les salaires autres que le salaire minimum, et les petites entreprises qui brassent un chiffre d’affaires de moins de Rs 2 millions qui ne pourront le faire.

Pour certains employeurs, c’est un véritable casse-tête qui se profile à l’horizon, surtout ceux en situation difficile. Les PME citent les dépenses additionnelles comme la compensation salariale et soutiennent que ce sera très difficile d’honorer une hausse du salaire minimum…

Certes, les très petites entreprises (TPE) seront en difficulté. C’est là où les autorités auront un rôle à jouer. Le gouvernement devra apporter à court et moyen terme un soutien à ces entreprises n’étant pas en mesure de payer l’augmentation du salaire minimum tout comme cela a été le cas pour la compensation salariale. Ce soutien ne sera que temporaire car le gouvernement ne peut subventionner le secteur privé indéfiniment. Tel n’est pas son rôle. Le rôle du gouvernement est de protéger l’entreprise quand elle est vulnérable, lui donner le temps de s’adapter. Sans cela, les TPE seront en difficulté. De leur côté, les TPE devront apporter des innovations et une restructuration de leur Business Model pour qu’au bout d’un an, elles puissent elles-mêmes absorber ce coût additionnel.

Malgré un soutien du gouvernement, la révision du salaire minimum n’est-elle pas susceptible de conduire certaines entreprises à la fermeture ?

Il y aura certainement beaucoup de pression sur ces petites entreprises. Ce sera une sorte de survival of the fittest. C’est malheureusement une des caractéristiques de l’entrepreneuriat. Je comprends tout à fait qu’il importe de protéger les entreprises vulnérables mais il faut savoir qu’elles ne sont pas des organisations gouvernementales. Chaque entreprise privée prend des risques quand elle se lance dans l’entrepreneuriat. Si l’entreprise ne compte que sur le soutien du gouvernement, elle ne sera pas efficiente. L’entreprise qui n’arrive pas à revoir son Business Model et d’innover n’aura d’autre choix que de fermer. Si une entreprise n’arrive pas à fonctionner, comment contribuera-t-elle à la croissance ? Les statistiques montrent que chaque année, sur dix nouvelles entreprises, huit ferment leurs portes après un an.

Cette révision à la hausse du salaire minimum aura-t-elle un impact sur les prix des produits ?

Oui, mais cela dépend de l’élasticité des produits. S’il s’agit d’un produit inélastique, qui n’a pas d’alternative, comme les produits de base, il sera plus facile pour les commerçants de hausser les prix alors que pour les produits élastiques, où il existe d’autres choix de produits, il sera moins facile de le faire.

En conclusion…

Si la pension de vieillesse augmente, le salaire minimum doit augmenter pour ne pas créer un décalage entre les deux. Le coût de la vie a augmenté et le salaire minimum ne suffit plus.

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