(Tirs croisés) Autonomie alimentaire – Cultiver ses légumes : est-ce réalisable ?

Depuis la prise de conscience du danger des pesticides dans les légumes et la crainte d’une pénurie alimentaire dans le sillage de la crise sanitaire, l’on n’a jamais autant souhaité être en mesure de produire soi-même, un tant soit peu, ce que l’on consomme. D’abord, pour manger plus sainement, ensuite pour être plus autonome d’un point de vue alimentaire et pour faire plus d’économie. Mais est-ce aussi simple de cultiver ses propres légumes ? À quel point est-ce réalisable pour l’urbain novice en la matière qui ne dispose de surcroît de beaucoup d’espace dans son appartement par exemple ?

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Aurore Rouzzi, spécialiste en agriculture biologique, répond qu’on peut planter dans n’importe quelle région même s’il est vrai que certaines sont plus propices à certaines cultures. Elle conseille de commencer par les herbes aromatiques pour ne pas se décourager. « Ensuite, on pourra se lancer dans la culture de légumes feuilles (laitues et autres brèdes), de légumes racines, de légumes fleurs et de légumes fruits. » Ceux qui réussissent, dit-elle, sont ceux qui ne commencent pas très grand. « Ils agrandissent leur potager au fur et à mesure qu’ils acquièrent des connaissances. » Elle met en avant le bien-être qu’apporte le contact avec la terre.

Jeune écologique, Pascal Laroulette, élu JCI Mauritius The Outstanding Young Person 2019, a collaboré à un livret de La Vie Catholique intitulé “Anou manz seki nou prodwir”. Outre la culture de légumes, le trentenaire pratique aussi de l’apiculture et l’aquaponie. Si avoir son potager chez soi ne demande pas un investissement énorme en termes d’argent, par contre, dit-il, il faut y mettre du sien, de l’amour, du temps. « Au bout du compte, c’est tellement gratifiant ! » Il conseille de penser son potager en fonction des vitamines dont l’organisme a besoin : glucides, protéines, calcium. « Cela fait cinq ans que je n’achète plus de fines herbes au marché. J’ai eu pas mal de surprises. J’ai planté du chouchou qui n’est pas censé pousser à Pointe-aux-Sables et j’en ai récolté une cinquantaine à la dernière saison ! » dit-il fièrement. Éric Mangar, agronome et directeur du Mouvement pour l’autosuffisance alimentaire, souligne qu’« il est plus que temps qu’on commence à produire nos propres aliments à la maison ».

Il assure qu’il est possible de planter dans toutes les régions. « Si quelqu’un n’a pas de place, il peut planter dans des bacs ou recycler les bidons d’huile ou de savon liquide. On peut planter des légumes toute l’année même si en hiver, c’est plus propice pour certains légumes feuilles. » Éric Mangar souligne qu’après la COVID-19, « il faut que les gens prennent conscience de l’importance de prendre soin de leur santé ».

AURORE ROUZZI (SPÉCIALISTE EN AGRICULTURE BIOLOGIQUE) :
« Le contact avec la terre apporte beaucoup de bien-être »

Dans un souci de manger plus sainement mais aussi dans le but d’être plus autonome d’un point de vue alimentaire, le Mauricien est encouragé de plus en plus à avoir son petit potager. Est-ce réalisable, peu importe l’endroit où on habite ?
Oui, on peut planter partout. Il y a certainement des zones plus propices à certaines cultures et des zones où les saisons sont plus marquées qu’ailleurs. Mais on peut planter partout. Parmi les avantages de cultiver ses légumes, il y a le plaisir de le faire. C’est comme un art. Quand on commence un jardin, cela se visualise vite, ce qui nous rend fier. En plus, le contact avec la terre apporte beaucoup de bien-être. À Maurice, il y a une forte pression des ravageurs. Il faut donc développer l’observation, l’envie d’essayer telle recette de traitement pour enlever les bêtes, d’essayer telle plante pour faire partir les bêtes. D’un point de vue artistique, on peut laisser libre cours à nos envies par rapport aux matériaux et aux formes etc.

De quoi a-t-on besoin pour commencer ?
Si c’est un potager en pleine terre, on aura besoin d’une fourchette au début, d’un râteau, d’un mètre ruban pour mesurer et d’une petite pelle principalement. Par la suite, on aura besoin d’un sécateur pour la taille et la récolte par exemple.

Où se procurer les semences ?
Il y a très peu de semences bio à Maurice. Si on veut faire un potager bio, il faut utiliser des semences non traitées qu’on trouve dans des magasins agricoles spécialisés ou dans les magasins de bricolage.

Si la terre n’est pas fertile…
Cela prend beaucoup de temps pour travailler une terre et la nourrir. Quand on commence à faire un potager, souvent on ne sait pas trop comment s’y prendre et on oublie de nourrir la terre. Si une personne ne se nourrit pas, elle ne pourra être productive dans ses diverses activités. Idem pour les plantes. S’il n’y a pas de nourriture dans le sol, elles ne seront pas en forme.

Quelles sont ces nourritures à mettre ?
On peut mettre du compost que l’on fait soi-même. Il y a aussi des engrais bio qui sont disponibles en liquide ou granulés chez divers prestataires.

Quels sont les légumes les plus faciles à cultiver ?
Cela dépend de la saison, mais je dirais qu’il faut commencer par les herbes aromatiques pour voir si cela nous plaît et si on y arrive. Ensuite, on pourra se lancer dans la culture de légumes feuilles (laitues et autres brèdes). Troisièmement, les légumes racines et quatrièmement, les légumes fleurs (chou-fleur, brocoli) et les légumes fruits (tomates, poivrons) qui relèvent d’un niveau un peu plus avancé.

Si on n’a pas suffisamment d’espace chez soi…
On peut planter en vertical, en pots, sur le toit, au balcon, on peut faire un petit potager intérieur. Il y a des tonnes de solutions.

Vous connaissez pas mal de personnes qui ont réussi leur potager bio à Maurice ?
Oui, je fais des “consultings” à domicile. Souvent, ceux qui réussissent sont ceux qui ne commencent pas très grand. Ils agrandissent leur potager au fur et à mesure qu’ils acquièrent des connaissances et cela dépend aussi du temps libre dont dispose la personne. Si on n’est pas trop ambitieux au départ, cela marche. Ceux qui commencent par les plus durs à cultiver comme les concombres, tomates etc. sont souvent découragés.

Est-ce que cela coûte cher d’avoir un potager bio ?
Cela dépend des moyens de chacun. On peut commencer avec très peu. On peut très bien avoir un potager bio sans grands moyens vu qu’il n’y a pas d’engrais à acheter si on fait son compost. Idem pour les pesticides, on peut fabriquer à la maison. C’est pour cela qu’il faut que les gens plantent plus chez eux. Parfois, si on ne sait pas s’y prendre, le “consulting” peut aider. Je fais du “consulting” pour toutes les échelles : du micropotager au potager familial en passant par des fermes.

Selon vos observations, d’où viennent les échecs ?
D’abord, il faut bien nourrir le sol. Ensuite, l’arrosage est important sans tomber dans l’excès. Il faut arroser régulièrement. Ensuite, par rapport aux pestes, certains stressent trop vite, ce qui fait qu’elles tuent un peu toutes les bêtes au jardin. Les deux problèmes majeurs sont la fertilisation/arrosage et la culture hors saison.

Comment lutter contre ces parasites ?
Il y a des produits qu’on peut fabriquer soi-même et qu’on peut acheter. Mais il y a surtout des méthodes préventives avant d’arriver là. Il y a des mesures qu’on peut mettre en place pour éviter que les insectes viennent. Il y a aussi la manière de voir. Ce n’est pas parce qu’on voit un pou ou une cochenille qu’il faut tout de suite traiter le jardin. Il y a un équilibre qui doit se faire entre les prédateurs et les pestes et si on tue toutes les pestes, les prédateurs n’ont pas le temps de voir qu’il y a à manger et de se nourrir des pestes. Dès qu’il y a une bête sous notre légume, on ne doit pas dire qu’on va traiter. Il faut laisser faire un peu.

Quelles sont les méthodes préventives dont vous parlez ?
Le potager doit être diversifié. La première méthode préventive est de diversifier. On ne va pas faire de monoculture. On ne va pas faire que des laitues mais le but est de diversifier. Par exemple, dans mon potager, il y a des tomates, du basilic, de la laitue, des carottes, des roquettes, des bringelles. Il faut mettre des fleurs. La diversité a toujours été bénéfique. C’est un peu le maître mot.

Quelles sont les choses à retenir quand on veut créer son potager bio chez soi ?
Il faut surtout voir l’orientation, savoir d’où vient le soleil. Une terre qui n’est pas très fertile peut être améliorée. Par contre, si le potager se trouve dans un endroit où il n’y a pas de soleil, ce n’est pas prometteur. Il faut voir l’ensoleillement du jardin. S’il y a des bâtiments autour qui cachent le soleil, on peut envisager les cultures sur le toit. L’exposition au soleil est le premier élément de base.

PASCAL LAROULETTE (JEUNE ÉCOLO) :
« C’est tellement gratifiant d’avoir son potager »

Vous avez collaboré à un livret de La Vie Catholique intitulé “Anou manz seki nou prodwir”. Vous mangez donc ce que vous produisez ?
Oui. Depuis tout petit, je plante. Dans le passé, j’utilisais des pesticides. Mais quand j’ai vu à travers des documentaires comment des personnes mouraient avec des légumes bourrés de pesticides, j’ai changé ma manière de faire. Cela fait une dizaine d’années que je n’utilise plus de pesticide. J’ai aussi beaucoup appris en me documentant. À force d’expériences aussi, j’ai appris beaucoup de choses. Cela fait cinq ans que je n’achète plus de fines herbes au marché. J’habite Pointe-aux-Sables. J’ai eu pas mal de surprises. J’ai planté du chouchou qui n’est pas censé pousser à Pointe-aux-Sables et j’en ai récolté une cinquantaine à la dernière saison ! Je ne plante pas que des légumes. J’ai aussi des fleurs et je pratique aussi l’apiculture et l’aquaponie.

Pourquoi est-il bon d’avoir son potager aujourd’hui ?
Plusieurs avantages y sont associés. Cela permet d’abord de consommer des légumes sains. Il faut travailler la qualité de la terre. Il faut du fumier naturel, du compost.

Cela ne demande donc pas d’énormes investissements en termes d’argent ?
Ah non. Par contre, il faut y mettre du sien, de l’amour, du temps. Mais, au bout du compte, c’est tellement gratifiant ! Après, quand on mange sainement, on a un corps sain dans un esprit sain et tout le bénéfice qui va avec.

De quoi a besoin une personne qui compte aménager un potager chez elle ?
Il faut d’abord qu’elle identifie un coin pour planter. Si elle n’a pas une parcelle de terre, elle peut planter dans des bacs qu’on peut se procurer à Rs 100 l’unité. Moi, j’utilise les bacs pour les fines herbes et les parcelles de terre. Il faut du compost qu’on peut faire de chez soi avec des pelures de légumes et de fruits. Il faut trois combinaisons pour que le tout se décompose : de l’azote (feuilles vertes), du carbone (feuilles sèches) et du nitrogène (fumier ou de la bière ou même de l’urine).

Où trouvez-vous les semences ?
Au marché de Port-Louis, vous trouverez des semences pour une variété de plantes et elles ont une bonne germination.

Dans la perspective de l’autosuffisance alimentaire, quels sont les légumes les plus faciles à cultiver à part les herbes aromatiques ?
Les laitues, les haricots et des bananes. Il faut penser son potager en fonction des vitamines dont l’organisme a besoin : glucides, protéines, calcium. Le calcium et les protéines, on peut les trouver dans le moringa (brède mouroum). Les glucides, on peut en trouver dans les bananes et le manioc. C’est ainsi que j’ai défini mon espace d’autosuffisance alimentaire.

Que trouve-t-on donc chez vous ?
Il y a du poisson (berri rouge) pour l’oméga dans mon coin aquaponique. Le sucre, j’en trouve dans le miel avec ma ruche. J’ai des laitues qui favorisent le sommeil. Sinon, j’ai aussi un coin médicinal. Par exemple, en ce moment je traite mon mal de gorge avec une plante que je connais sous le nom de pye efferalgan. J’avais reçu une bouture d’un ami et j’en donne à mon tour autour de moi.

Que faites-vous pour rendre la terre fertile ?
C’est là le secret de l’autosuffisance alimentaire. Il faut travailler sur la qualité de la terre et sur la quantité des plantes qu’on met en terre. Pour avoir l’abondance, il faut planter moins pour donner l’espace à la plante de bien se développer. Pour améliorer la qualité de la terre, il faut du compost et du fumier et rien d’autre. J’ai un ami qui fait de l’élevage de poulet avec des aliments naturels (moringa, maïs etc.) qui me procure du fumier. Sinon, il y a le Club hippique de Floréal qui vend du fumier à Rs 50 le sac.

Comment luttez-vous contre les parasites ?
À travers l’association de cultures et le maintien de distance entre les plantes. Plus la plante est serrée, plus il y aura des risques de maladie. On peut aussi concevoir un système de goutte-à-goutte automatique branché à la récupération d’eau de pluie. Cela évite l’arrosage sur les feuilles. Chez moi, j’ai un tel système que j’ai acheté avec Terre de Vie. Votre potager peut fonctionner même en votre absence. Pour tout le bénéfice que vous recevez, le coût est raisonnable. Moi, j’ai dépensé environ Rs 12 000 mais cela fait cinq ans que je n’arrose pas. Donc, j’utilise autrement le temps que j’aurais dépensé à arroser. L’eau va dans les racines directement et non sur les feuilles et il y a donc moins de risques de maladie.

Vers qui se tourner pour des conseils si on ne réussit pas ?
Personnellement, moi, je me renseigne sur YouTube. Il y a toutes sortes de vidéos et d’astuces. À moins d’être paresseux intellectuellement, on trouve tous les conseils sur Internet.

Donc, avoir un potager qui rapporte est à portée de main ?
Si on y met du sien, il n’y a rien de sorcier.

Quelques conseils…
Les pelures de banane, au lieu de les balancer à la poubelle, mettez-en quatre dans un seau d’eau pendant une semaine. Ensuite, vous pouvez utiliser l’eau pour arroser vos plantes. Cela les renforcera en termes de potassium et les récoltes seront abondantes. Il y a aussi le charbon qu’on peut mettre dans la terre pour améliorer le rendement du sol.

Les erreurs à ne pas commettre…
Il faut éviter d’arroser le soir, ce qui attire les escargots et des maladies. Il faut arroser le matin. L’eau a le temps de s’évaporer au soleil et la plante peut grandir comme il faut. Si une personne veut cultiver une plante, il faut qu’elle se documente un peu pour comprendre quelles sont les vitamines dont la plante a besoin, quelle plante qui s’associerait bien à elle, quel type de terre et la période qu’elle va prendre pour être à maturité. Ce sera alors plus facile de s’y mettre. Quand on connaît, on protège !

ÉRIC MANGAR (MOUVEMENT POUR L’AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE) :
« Il est plus que temps de produire nos propres aliments »

 

Dans un souci de manger plus sainement mais aussi dans le but d’être plus autonome d’un point de vue alimentaire, le Mauricien est encouragé de plus en plus à avoir son petit potager. Est-ce vraiment réalisable ?
Dans le sillage de la crise sanitaire, il est bon de se rappeler que la sécurité alimentaire et la sécurité nutritionnelle sont très importantes. Le fret augmente, ce qui conduit à une flambée des prix des produits alimentaires importés. Il est plus que temps qu’on commence à produire nos propres aliments à la maison. Dans toutes les régions, il est possible de planter. Si quelqu’un n’a pas de place, il peut planter dans des bacs de 20 pouces de profondeur avec des trous en dessous. On peut aussi recycler les bidons d’huile ou de savon liquide tout en coupant la partie avec goulot et en perçant deux trous au bas. Les légumes (brèdes, menthe, coriandre, basilic etc.) qu’on y plantera ont besoin de six pouces de terre. On peut aussi utiliser des bouteilles en plastique en perçant deux trous au bas et les suspendre au moyen d’un fil métallique à un clou enfoncé dans un mur. On peut ainsi y planter des laitues, des queues d’oignon, etc. Il faut apprendre à faire du compost à la maison. Si on a de l’espace dans la cour, on peut planter des arbres fruitiers comme le “brède mouroum” (le bâton est un fruit) qui était le « poor man’s food » dans le passé. C’est un aliment très riche en protéines, en calcium et minéraux. On peut mettre une poignée de brède mouroum dans un giraumon à l’étouffée, dans le dholl. On peut l’incorporer un peu partout. Il serait aussi très bon si on pouvait avoir un goyavier chez soi. La feuille est très bonne pour l’estomac et la goyave est 30 fois plus riche en vitamine C que l’orange. Le papayer aussi est très conseillé. Les graines sont utilisées comme vermifuge pour les enfants. La papaye a beaucoup de bienfaits pour la digestion, etc. On peut planter aussi le manioc “diber” et le manioc “savannah”. Les jeunes feuilles peuvent être cuites à l’étouffée. Elles sont très riches en antioxydants.

Où trouver les semences pour toutes ces plantes ?
Soit à la station de Barkly, soit nous contacter au MAA (466 02 71). On peut aussi semer le fruit séché du brède mouroum.

Si la terre n’est pas fertile…
Chez soi, on n’utilisera pas de fertilisant chimique. On peut utiliser le compost et le “neem”, un pesticide bio pour contrer les maladies et les insectes nuisibles. Il existe des boutiques de produits de semence où on peut en trouver. Il faut valoriser cet art à Maurice.

Comment fabriquer le compost ?
Ce sont des matières organiques qu’on décompose par la fermentation qui se fait grâce à des bactéries. On met les déchets de la cuisine dans un grand bac. Après dix pouces, on met une couche de terre, ensuite on remet dix pouces de déchets organiques et on enchaîne ainsi. Arrivé à moitié, on remue avec un bâton pour permettre à l’oxygène de pénétrer. Il faut aussi mettre (une seule fois) un peu de bouse de vache qu’on peut trouver à Nouvelle-Découverte, dans le village laitier, et un peu de vers de terre. Les éleveurs vous donneront volontiers un sac. Il faut garder le bac à compost à moitié humide. Les déchets qu’on y met contiennent déjà du liquide. Si c’est trop humide ou trop sec, cela tuera les bactéries. Au terme de trois mois environ, le compost est prêt. On le met dans la terre où poussent les légumes. La plante n’absorbera pas le compost comme tel. Il faut qu’il se décompose à nouveau par les bactéries sous la terre pour qu’il puisse être absorbé par la plante.

Quels sont les légumes les plus faciles à cultiver ?
Les herbes aromatiques (menthe, coriandre, thym, kari poule, citronnelle, etc.) sont plus faciles à cultiver. Il faut environ dix pouces de terre. Les légumes feuilles comme Tom Pouce, brède malbar, “petsai”. Le “petsai” peut être gardé pour un mois environ jusqu’à ce que la feuille commence à germer. Il en va de notre santé. Les fibres sont importantes pour éviter le cancer. Le “junk food” ne comporte pas de fibre.

Y a-t-il des saisons pour planter les légumes ?
On peut planter des légumes toute l’année. En hiver, c’est plus propice pour certains légumes feuilles. Mais en été, si on diminue l’intensité du soleil en déplaçant les bacs, la plante va pousser. Il faut assurer que la terre est un peu noire et granulée et non pas collante.

Que retenir pour bien réussir son potager ?
Pour planter chez soi, il faut pratiquer de la culture mixte, c’est-à-dire, mélanger les plantes pour briser le cycle des insectes. Il faut aussi cultiver des fleurs (guinda, etc.) à côté des légumes. Le parfum des fleurs repousse les insectes et brise leur cycle. Si on cultive des Tom Pouce seulement par exemple, on donne l’occasion au cycle des insectes de continuer. Quand il y a un excès de fertilisants, ceux-ci restent dans les feuilles et ne partent pas. Cela se transforme en nitrosamine qui peut être cancéreux. Il faut planter des légumineuses (haricots, voem, petit pois) pour augmenter la fertilité de la terre. Après la COVID-19, il faut que les gens prennent conscience de l’importance de prendre soin de leur santé. Il y a ce qu’on appelle le “repeasantization” (la repaysanisation). Il faut redevenir des paysans. Mais le pays a besoin d’un stock de semences.

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