L’amélioration de la condition féminine passe par le respect des Droits de la Femme

Patrick BELCOURT
Leader

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EN AVANT MORIS

Il nous faut en cette Journée internationale dédiée aux droits de la femme insister sur la question des droits puisque c’est l’aspect dont on parle le moins et c’est pourtant primordial. C’est primordial parce que dès que l’on se permet d’oublier les droits, on contribue au fait que les injustices à l’encontre des femmes soient ignorées. Et c’est parce que ces injustices sont passées sous silence qu’elles se perpétuent au sein de notre société.

En Avant Moris a fait le choix de ne pas avoir de commission féminine. Il y a trois ans,  Madame Aruna Pulton dénonçait l’hypocrisie des partis politiques qui reléguaient les femmes dans ces commissions censées s’occuper de la condition féminine et des affaires familiales.Pour nous, il n’y a pas d’exclusivité féminine sur ces questions. Au sein de notre formation politique, les hommes ne sont pas dispensés de considérer les problèmes auxquels font face leurs mères, leurs épouses, leurs soeurs, et leurs filles. Les droits de la femme constituent un devoir pour tous ceux qui s’engagent en politique et, comme on peut le constater, notre parti fonctionne très bien sans une commission féminine.

Cette année encore, nous sommes ravis de pouvoir organiser notre programme de formation au leadership féminin. Il s’agit là d’un travail de fond que nous avons initié avec la collaboration de l’Institut Cardinal Jean Margéot (ICJM). L’objectif est de permettre à des femmes de différents milieux d’assumer des responsabilités au sein de leurs entreprises, au sein de la société et aussi à développer une plus grande autonomie et pour lancer leurs entreprises.

Certes, ce type de programme ne semble pas un impératif pour les prochaines échéances électorales. Mais, En Avant Moris sait voir au-delà des élections car l’objectif est de contribuer à transformer notre société en profondeur pour qu’elle soit plus juste pour tous. Les résultats de notre investissement dans le capital féminin seront visibles dans dix ou quinze ans, donc bien au-delà des échéances électorales. Mais c’est notre contribution concrète à l’amélioration de la condition féminine.

En tant que Leader de notre formation, ce programme de formation me tient particulièrement à coeur, parce que je suis conscient que chaque femme qui progresse dans son milieu professionnel améliore concrètement la qualité de vie de sa famille. Même si ce type de programme ne rapporte pas de dividendes politiques immédiats, chez En Avant Moris nous sommes persuadés que quand la femme avance, c’est toute une famille qui bouge.Nous croyons qu’une femme qui apprend interpelle toute la structure familiale qui s’inspire de ses efforts et de sa persévérance. Et, nous croyons fermement que c’est toute notre société qui va profiter du fait que nous avons oser semer les graines d’un véritable développement.

Ainsi, nous avons développé une vraie politique pour l’amélioration de la condition de la Femme. Nous voulons introduire dans le droit mauricien, la reconnaissance de l’identité de la Femme dans tous les actes administratifs. Par exemple, on n’attend pas de l’Homme qui se marie qu’il change de nom. En revanche, on attend de la Femme qui se marie qu’elle prenne le patronyme de son mari. Ainsi, la Femme mauricienne, quand elle a fini d’être la fille d’un homme devient la femme d’un homme. On ne peut ignorer les troubles psychologiques que cela peut engendrer que de changer d’identité et de ne pas être reconnue pour ce que l’on est. Ce n’est pas étonnant que la santé mentale de la Femme mauricienne soit mise à l’épreuve, qu’elle souffre de stress, qu’elle fasse des dépressions.

On veut bien comprendre le poids des traditions et des coutumes, mais les services de l’État n’ont pas vocation à participer à cette violence symbolique. Il y a des procédures administratives qui sont retardées parce que la Femme doit fournir son acte de mariage pour attester de son identité et les complications peuvent s’y ajouter si elle est seulement séparée d’un conjoint déterminé à lui mener la vie dure. Il faut qu’on y mette un terme. Et, pour EAM, il est impératif que la Femme mauricienne soit reconnue par l’identité avec laquelle elle a été déclarée à l’État civil à sa naissance, qu’il s’agisse du nom de la maman ou du papa. Et, au plan administratif, cela ne doit pas changer qu’elle se marie ou qu’elle divorce : comme pour tout homme, l’identité de la femme devrait demeurer la même tout au long de sa vie. L’État n’a pas à faire de discrimination à cet égard, c’est interdit par la Constitution.

Il y a encore d’autres domaines où nous voulons faire des avancées significatives pour améliorer la condition féminine dans notre pays. C’est ahurissant à quel point notre société condamne les grossesses précoces et se soucie peu de l’absence d’éducation à la sexualité pour nos jeunes. De la même manière, je suis surpris d’apprendre que la majorité des femmes ne sont pas préparées à l’étape de la ménopause. Pourquoi ce sujet doit demeurer tabou, alors que l’inconfort des femmes qui sont dans la situation dure une dizaine d’années pour certaines d’entre elles ? Comment aider les femmes en situation de ménopause alors que l’on sait que cela survient pour beaucoup d’entre elles à la fin de la vie professionnelle ?

On ne peut, au sein d’une société responsable, dire que l’on veut l’intégration de tous les citoyens, et en même temps ignorer que les femmes éprouvent tant de difficultés encore aujourd’hui. Et pour que cela change, il faut intervenir au niveau de nos législations. En ce sens, améliorer la condition de la femme est un combat éminemment politique. Je souhaite que les hommes, autant que les femmes, nous prêtent main-forte dans ce combat.  

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